L’effervescence des préparatifs à la Marche Verte
Mais aucune une idée précise de ce que le Maroc a dû affronter et qui tient du roman de guerre d’un Royaume contre un faisceau de puissances hostiles. L’intensité des drames qui se ont noués dans les combats au Sahara ont rarement fait l’objet de narrations épiques. Le nombre des martyrs, de leurs veuves et de leurs orphelins, n’a jamais été brandi comme des trophées légitimant ‘’Le Maroc dans son Sahara’’.
Le génie silencieux du temps long
A l’exception de l’épisode de l’évacuation des milices du Polisario de Guerrgarate, chronologiquement le plus proche de nous, que savant-elles encore des batailles d’Amgala en 1976, de la conspiration pour rétrocéder Oued Dahab en 1979 à l’Algérie par Polisario interposé, autant de stations cruciales dans le long parcours de la récupération du Sahara, que le Maroc a toujours surmontées à la fois avec fermeté, résolution et retenue ?
J’ai souvent posé la question autour de moi pour ne rencontrer la plupart du temps que des bribes d’informations et une connaissance fragmentaire. Pourtant, au soir du 31 octobre, ce sont ces générations qui se sont retrouvées dans les rues du Maroc pour vivre leur Marche, dans un autre format, et leur discours royal, sur un autre ton, fruit d’un quart de siècle de redressement diplomatique construit avec le Génie de la Patience.
Un génie silencieux qui s’est déployé sur un quart de siècle d’endurance et de tact qui ont fait de la persévérance un art d’Etat. A rebours des gesticulations, Mohammed VI a choisi d’avancer pas à pas, sans jamais se dédire, céder aux provocations, se laisser impressionner par les roulements des mécaniques ou troubler par les campagnes, nombreuses et récurrentes, destinées à le faire douter.
Le double appel
Le ministre des Affaires étrangères marocain Nasser Bourita l’a rappelé dans son entretien sur 2M samedi soir. Dans plus de dix discours, le Souverain a invité à l’entente et la mise à plat des différends pour ne trouver à chaque fois en face qu’un ‘’partenaire’’ imbu qui ne voulait voire dans la main tendue qu’un ‘’aveu de faiblesse’’, au mieux une ‘’manœuvre dilatoire’’.
Aujourd’hui que le plan d’autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine s’ancre enfin expressément dans l’esprit et la lettre des résolutions du Conseil de Sécurité, le Roi, en même temps qu’il acte le tournant historique, prend sur lui de lancer un double appel :
Le premier à l’intention des habitants des provinces du Sud et des originaires du Sahara marocain à Tindouf pour leur dire sans ambigüité que la citoyenneté est un droit naturel et inaliénable pour les Marocains de Tanger à Lagouira dans la pleine égalité des droits et des devoirs.
Le second, adressé au président algérien Abdelmadjid Tebboune, est une réitération de l’invitation au « dialogue fraternel et sincère » pour tourner la page des confrontations stériles et réinscrire la région dans la perspective de l’ensemble maghrébin.
Le discours du 31 octobre, bien plus qu’une célébration, est la matrice d’une région en paix et en codéveloppement. Rabat n’en sait pas moins que cette étape aussi décisive soit-elle, ne garantit pas la réciprocité.
C’est là encore que se manifestera le Génie de la Patience pour faire son œuvre. Laisser au temps le temps de faire sa décantation pour que ce moment ne date pas seulement une résolution onusienne ou marque un instant de ferveur nationale, mais une renaissance de l’esprit maghrébin. Ce ne sera assurément ni facile ni gagné d’avance.
PAR NAIM KAMAL/QUID.MA












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