Une génération saturée d’écrans… qui cherche autre chose
Les jeunes Marocains sont nés dans la lumière bleue : smartphones, Netflix, YouTube, TikTok, notifications, scroll infini. Mais cette hyperconnexion permanente a provoqué un phénomène inverse : un besoin de lenteur, de calme, de profondeur. Le livre offre exactement cela. Pas de pop-up. Pas de son. Pas d’algorithme qui saute d’un contenu à l’autre.
Pas de commentaire toxique sous un chapitre. Lire, c’est récupérer un espace mental. Une respiration. Et pour beaucoup de jeunes, c’est même devenu un acte de résistance : résistance au scroll, au stress, au rythme effréné de la vie digitale.
Pas de commentaire toxique sous un chapitre. Lire, c’est récupérer un espace mental. Une respiration. Et pour beaucoup de jeunes, c’est même devenu un acte de résistance : résistance au scroll, au stress, au rythme effréné de la vie digitale.
Le boom des clubs de lecture : de Tanger à Agadir, un mouvement national
Ce n’est pas une tendance isolée. C’est un phénomène social. Les clubs de lecture se multiplient partout : dans les grandes villes, dans les quartiers résidentiels, dans les universités, dans les cafés, et même en ligne. Chaque mois, des dizaines de jeunes se réunissent pour discuter d’un seul livre : roman arabe, essai de développement personnel, classique marocain, manga, roman de fantasy, autofiction… Le plus beau dans ces rencontres, ce n’est pas seulement la lecture.
C’est le lien. On lit pour soi, mais on discute pour comprendre l’autre, pour élargir son monde, pour se sentir moins seul. Les clubs de lecture sont devenus des espaces d’échange doux, bienveillants, multilingues; un refuge culturel dans une époque bruyante.
C’est le lien. On lit pour soi, mais on discute pour comprendre l’autre, pour élargir son monde, pour se sentir moins seul. Les clubs de lecture sont devenus des espaces d’échange doux, bienveillants, multilingues; un refuge culturel dans une époque bruyante.
L’émergence des “bookfluencers” marocains
Il y a quelques années, les influenceurs culturels étaient rares. Aujourd’hui, ils sont partout surtout sur Instagram et TikTok. Ils donnent envie de lire. Pas de façon académique, mais de façon vivante : réactions spontanées, annotations colorées, résumés en 30 secondes, vidéos “3 livres qui ont changé ma vie”, visites de librairies, setups cosy, challenges mensuels. Ils ont fait du livre un objet esthétique, émotionnel, partageable.
Le livre n’est plus un simple objet de connaissance : c’est un mood, un style de vie, une identité. Et lorsque ces bookfluencers recommandent, les DM explosent. Les librairies aussi. Les jeunes Marocains achètent désormais sur conseil… comme on recommandait autrefois une série à binge-watcher.
Le livre n’est plus un simple objet de connaissance : c’est un mood, un style de vie, une identité. Et lorsque ces bookfluencers recommandent, les DM explosent. Les librairies aussi. Les jeunes Marocains achètent désormais sur conseil… comme on recommandait autrefois une série à binge-watcher.
La renaissance des librairies indépendantes
Un autre signe qui ne trompe pas : les petites librairies indépendantes sont de nouveau pleines. Certaines organisent : des dédicaces, des lectures publiques, des ateliers d’écriture, des soirées poésie, des rencontres avec auteurs, des sessions “viens choisir ton prochain livre”. Et surtout : elles deviennent des lieux de vie.
Des cafés-librairies poussent dans plusieurs villes ; des espaces hybrides où l’on peut : lire, travailler, écrire, écouter de la musique douce, discuter littérature avec le libraire ou les clients. Ces espaces ont une âme que le digital ne peut pas imiter. Le jeune lecteur marocain ne cherche plus uniquement un livre : il cherche une expérience.
Des cafés-librairies poussent dans plusieurs villes ; des espaces hybrides où l’on peut : lire, travailler, écrire, écouter de la musique douce, discuter littérature avec le libraire ou les clients. Ces espaces ont une âme que le digital ne peut pas imiter. Le jeune lecteur marocain ne cherche plus uniquement un livre : il cherche une expérience.
Pourquoi les recommandations de lecture remplacent les recommandations de séries ?
1. Lire, c’est un marqueur social positif.
Pendant longtemps, lire faisait “intello”. Aujourd’hui, lire fait moderne. Recommander un livre, c’est montrer que l’on cultive sa sensibilité, sa curiosité, sa maturité intérieure. C’est différent de binge-watcher une série : cela montre un effort, un engagement, une intention. Le livre est devenu un symbole de profondeur dans une époque qui manque de profondeur.
2. Les jeunes cherchent des récits qui guérissent.
Instagram est saturé de contenus anxiogènes : burn-out, pression sociale, solitude numérique, anxiété de performance. Les livres, eux, apportent : du sens, de l’espoir, des nuances, du temps long, une compréhension de soi. Recommander un livre, c’est un geste de soin. C’est offrir un compagnon mental.
3. Les livres rassemblent, alors que les séries divisent.
On n’a jamais autant discuté de romans entre amis qu’en 2025. Pourquoi ? Parce que les séries changent trop vite, mais la lecture crée une base commune solide. Deux amis qui ont lu le même livre n’ont pas seulement un sujet de conversation : ils ont partagé une intimité intellectuelle.
4. Le livre s’intègre parfaitement au lifestyle “slow”.
Boire un café avec un livre. Voyager avec un livre. Bronzer avec un livre. Attendre avec un livre. Couper son téléphone avec un livre. Le livre est visuellement beau et émotionnellement doux. Son image colle parfaitement à une esthétique que recherchent les jeunes : moins de bruit, plus d’authenticité.
Pendant longtemps, lire faisait “intello”. Aujourd’hui, lire fait moderne. Recommander un livre, c’est montrer que l’on cultive sa sensibilité, sa curiosité, sa maturité intérieure. C’est différent de binge-watcher une série : cela montre un effort, un engagement, une intention. Le livre est devenu un symbole de profondeur dans une époque qui manque de profondeur.
2. Les jeunes cherchent des récits qui guérissent.
Instagram est saturé de contenus anxiogènes : burn-out, pression sociale, solitude numérique, anxiété de performance. Les livres, eux, apportent : du sens, de l’espoir, des nuances, du temps long, une compréhension de soi. Recommander un livre, c’est un geste de soin. C’est offrir un compagnon mental.
3. Les livres rassemblent, alors que les séries divisent.
On n’a jamais autant discuté de romans entre amis qu’en 2025. Pourquoi ? Parce que les séries changent trop vite, mais la lecture crée une base commune solide. Deux amis qui ont lu le même livre n’ont pas seulement un sujet de conversation : ils ont partagé une intimité intellectuelle.
4. Le livre s’intègre parfaitement au lifestyle “slow”.
Boire un café avec un livre. Voyager avec un livre. Bronzer avec un livre. Attendre avec un livre. Couper son téléphone avec un livre. Le livre est visuellement beau et émotionnellement doux. Son image colle parfaitement à une esthétique que recherchent les jeunes : moins de bruit, plus d’authenticité.
La preuve : les livres marocains se vendent mieux
Depuis quelques années, les romans et essais d’auteurs marocains arabophones, amazighophones ou francophones connaissent un regain fort d’intérêt. Les jeunes veulent lire leurs voix, leurs réalités, leurs villes, leurs problématiques. Cette curiosité littéraire est un signe profond : la jeunesse veut construire son identité culturelle, en dehors du seul contenu globalisé.
Un retour qui pourrait durer
Tous les signaux convergent : le livre papier n’est pas un simple revival nostalgique. C’est une réaction émotionnelle et culturelle à la fatigue numérique. C’est un outil de construction de soi. C’est une nouvelle forme de lien social.
C’est une esthétique revendiquée. Quand un jeune Marocain conseille un livre, il ne recommande pas seulement une histoire. Il partage un moment, une sensation, un refuge. Et dans un monde saturé de pixels, le papier devient un luxe. Un luxe simple. Un luxe accessible. Un luxe qui apaise.
C’est une esthétique revendiquée. Quand un jeune Marocain conseille un livre, il ne recommande pas seulement une histoire. Il partage un moment, une sensation, un refuge. Et dans un monde saturé de pixels, le papier devient un luxe. Un luxe simple. Un luxe accessible. Un luxe qui apaise.
En réalité…
Le grand retour du livre papier n’est pas un retour au passé. C’est la preuve que la jeunesse marocaine cherche quelque chose de plus profond : un rapport plus humain au monde, à soi et aux autres. Et parfois, ce rapport commence simplement par une phrase, une page, une couverture… et un message envoyé à 2h du matin : “Lis ça. Tu vas comprendre.”












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