Un retour en réaction au désordre mondial / Une transition plus qu’un repli ?
Alors que la mondialisation semblait irréversible, la pandémie de Covid-19 a ravivé un vieux réflexe : le repli national. Fermetures de frontières, compétition pour les vaccins, relocalisation industrielle… autant de signaux d’un retour en force du souverainisme, ce cadre politique centré sur l’État-nation et la protection de ses intérêts propres. Ce phénomène, loin d’être marginal, interroge les fondements de la gouvernance mondiale contemporaine.
La pandémie a joué un rôle de révélateur brutal. Elle a mis à nu l’impréparation des systèmes de santé, les fragilités des chaînes d’approvisionnement mondialisées, et la dépendance technologique des États. Devant l’inertie des institutions internationales, beaucoup de pays ont pris des décisions unilatérales pour protéger leurs populations. Ce fut le cas en Europe avec les vaccins, ou en Asie avec le contrôle des flux commerciaux.
Cette réappropriation des leviers de souveraineté répond à un besoin de sécurité politique, sanitaire, économique, voire identitaire. Dans un monde de plus en plus VUCA² — vulnérable, incertain, critique, artificiel — le citoyen réclame de la lisibilité. Et cette lisibilité passe, paradoxalement, par une recentralisation de l’autorité, donc par le souverainisme.
Mais faut-il voir dans cette tendance un simple retour en arrière ? Pas nécessairement. Le rapport stratégique de l’IRES montre que ce regain d’intérêt pour le cadre étatique pourrait bien être une phase de transition. L’État retrouve une légitimité d’action, mais il ne peut plus gouverner seul. Les enjeux écologiques, numériques ou migratoires exigent une coopération planétaire.
Ce nouveau souverainisme n’est donc pas une fermeture absolue, mais un recentrage. Il est stratégique, souvent ponctuel, et parfois contradictoire. Un pays peut exiger son indépendance technologique tout en adhérant à des traités climatiques mondiaux. Il s’agit d’une gouvernance hybride, qui combine intérêt national et responsabilité globale.
L’État stratège de demain
Le rapport de l’IRES insiste : la gouvernance de demain doit réconcilier efficacité locale et vision globale. L’État ne doit pas se substituer à la gouvernance internationale, mais en être un pilier refondé. Dans un monde fragmenté, il devient l’architecte d’alliances adaptatives, le garant de la cohésion sociale, et le filtre critique face aux dérives des acteurs privés globaux.
La leçon est claire : face à la crise systémique de la gouvernance internationale, ce que l’on nomme « souverainisme » pourrait bien être une réponse provisoire, en attendant de reconstruire une coopération plus lucide, plus juste, et mieux ancrée dans les réalités nationales.
La pandémie a joué un rôle de révélateur brutal. Elle a mis à nu l’impréparation des systèmes de santé, les fragilités des chaînes d’approvisionnement mondialisées, et la dépendance technologique des États. Devant l’inertie des institutions internationales, beaucoup de pays ont pris des décisions unilatérales pour protéger leurs populations. Ce fut le cas en Europe avec les vaccins, ou en Asie avec le contrôle des flux commerciaux.
Cette réappropriation des leviers de souveraineté répond à un besoin de sécurité politique, sanitaire, économique, voire identitaire. Dans un monde de plus en plus VUCA² — vulnérable, incertain, critique, artificiel — le citoyen réclame de la lisibilité. Et cette lisibilité passe, paradoxalement, par une recentralisation de l’autorité, donc par le souverainisme.
Mais faut-il voir dans cette tendance un simple retour en arrière ? Pas nécessairement. Le rapport stratégique de l’IRES montre que ce regain d’intérêt pour le cadre étatique pourrait bien être une phase de transition. L’État retrouve une légitimité d’action, mais il ne peut plus gouverner seul. Les enjeux écologiques, numériques ou migratoires exigent une coopération planétaire.
Ce nouveau souverainisme n’est donc pas une fermeture absolue, mais un recentrage. Il est stratégique, souvent ponctuel, et parfois contradictoire. Un pays peut exiger son indépendance technologique tout en adhérant à des traités climatiques mondiaux. Il s’agit d’une gouvernance hybride, qui combine intérêt national et responsabilité globale.
L’État stratège de demain
Le rapport de l’IRES insiste : la gouvernance de demain doit réconcilier efficacité locale et vision globale. L’État ne doit pas se substituer à la gouvernance internationale, mais en être un pilier refondé. Dans un monde fragmenté, il devient l’architecte d’alliances adaptatives, le garant de la cohésion sociale, et le filtre critique face aux dérives des acteurs privés globaux.
La leçon est claire : face à la crise systémique de la gouvernance internationale, ce que l’on nomme « souverainisme » pourrait bien être une réponse provisoire, en attendant de reconstruire une coopération plus lucide, plus juste, et mieux ancrée dans les réalités nationales.
Et si ce retour du souverainisme n’était pas une transition, mais une rechute ?
Derrière les beaux discours sur l’« État stratège », ne voit-on pas ressurgir les réflexes protectionnistes, les populismes autoritaires, et les logiques de bouc émissaire ? L’argument de la souveraineté peut vite servir à légitimer le contrôle de l’information, la régression des droits, et la fermeture des sociétés. D’autant plus que les défis planétaires (climat, IA, migrations) ne connaissent pas de frontières. Re-nationaliser les décisions dans un monde interconnecté, n’est-ce pas comme essayer de piloter un satellite avec une boussole ? Gare à ne pas confondre souveraineté assumée et isolement masqué.