Un pouvoir d'achat sous pression mais en hausse / Une consommation orientée vers l’essentiel / Des investissements en hausse, mais prudence sur les perspectives
La reprise de la consommation au Maroc, amorcée à la mi-2023, semble se confirmer au troisième trimestre de 2024. Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), la demande intérieure a enregistré une croissance de 5 %, dépassant ainsi les 4,3 % observés au premier semestre. Mais ce regain d'activité reflète-t-il véritablement une reprise économique durable, ou cache-t-il des fragilités sous-jacentes ?
Malgré une inflation persistante, notamment en raison de la flambée des prix alimentaires, le pouvoir d’achat des ménages marocains a montré une certaine résilience. Cette évolution peut être attribuée à plusieurs facteurs : l'augmentation des salaires, les aides publiques destinées aux ménages les plus vulnérables, et les transferts financiers venant de l’étranger. Ces mécanismes ont permis de compenser en partie la pression inflationniste qui pèse sur les ménages, surtout ceux des zones rurales, où l’activité économique a reculé en 2024.
Cependant, cette hausse du pouvoir d'achat pourrait s'avérer temporaire si les pressions inflationnistes persistent. L’amélioration des revenus ne saurait occulter la dépendance croissante aux transferts publics et à l’aide étrangère, posant la question de la durabilité de cette reprise de la consommation. Les mesures de soutien public sont-elles suffisantes pour compenser la précarité économique de certaines franges de la population ?
Les données du HCP révèlent que la consommation des ménages s'est surtout concentrée sur les produits agroalimentaires et les biens domestiques. La hausse de 3,2 % de la consommation des ménages, bien que positive, pourrait traduire une consommation davantage guidée par les nécessités que par un véritable regain de confiance. Le secteur agricole, pilier de l'économie marocaine, a quant à lui connu une contribution plus modeste à cette dynamique, ce qui reflète l'impact des conditions climatiques défavorables.
Cette focalisation sur l’essentiel suggère une consommation contrainte, et non une expansion généralisée. La vraie question est donc : combien de temps les Marocains pourront-ils maintenir ce niveau de consommation face à des hausses de prix persistantes ?
Le secteur de l’investissement a, quant à lui, affiché une performance impressionnante, avec une hausse de 9,6 % au troisième trimestre. La baisse des coûts de production, initiée en 2023, a encouragé les entreprises à augmenter leurs dépenses en équipements industriels, soutenues par des crédits bancaires et des financements propres. Cette dynamique est rassurante pour la croissance économique du pays, mais elle ne doit pas masquer les défis à venir.
En effet, le ralentissement du stockage au troisième trimestre, qui n’a contribué qu’à hauteur de 0,4 point à la croissance, témoigne d’une certaine prudence des entreprises face à l’avenir. Alors que les flux de crédits d’équipement augmentent, il est crucial de se demander si ce mouvement sera suffisant pour soutenir durablement la reprise de l’économie marocaine. Les entreprises peuvent-elles maintenir ce niveau d’investissement en dépit des incertitudes économiques et des contraintes budgétaires auxquelles elles sont confrontées ?
Malgré une inflation persistante, notamment en raison de la flambée des prix alimentaires, le pouvoir d’achat des ménages marocains a montré une certaine résilience. Cette évolution peut être attribuée à plusieurs facteurs : l'augmentation des salaires, les aides publiques destinées aux ménages les plus vulnérables, et les transferts financiers venant de l’étranger. Ces mécanismes ont permis de compenser en partie la pression inflationniste qui pèse sur les ménages, surtout ceux des zones rurales, où l’activité économique a reculé en 2024.
Cependant, cette hausse du pouvoir d'achat pourrait s'avérer temporaire si les pressions inflationnistes persistent. L’amélioration des revenus ne saurait occulter la dépendance croissante aux transferts publics et à l’aide étrangère, posant la question de la durabilité de cette reprise de la consommation. Les mesures de soutien public sont-elles suffisantes pour compenser la précarité économique de certaines franges de la population ?
Les données du HCP révèlent que la consommation des ménages s'est surtout concentrée sur les produits agroalimentaires et les biens domestiques. La hausse de 3,2 % de la consommation des ménages, bien que positive, pourrait traduire une consommation davantage guidée par les nécessités que par un véritable regain de confiance. Le secteur agricole, pilier de l'économie marocaine, a quant à lui connu une contribution plus modeste à cette dynamique, ce qui reflète l'impact des conditions climatiques défavorables.
Cette focalisation sur l’essentiel suggère une consommation contrainte, et non une expansion généralisée. La vraie question est donc : combien de temps les Marocains pourront-ils maintenir ce niveau de consommation face à des hausses de prix persistantes ?
Le secteur de l’investissement a, quant à lui, affiché une performance impressionnante, avec une hausse de 9,6 % au troisième trimestre. La baisse des coûts de production, initiée en 2023, a encouragé les entreprises à augmenter leurs dépenses en équipements industriels, soutenues par des crédits bancaires et des financements propres. Cette dynamique est rassurante pour la croissance économique du pays, mais elle ne doit pas masquer les défis à venir.
En effet, le ralentissement du stockage au troisième trimestre, qui n’a contribué qu’à hauteur de 0,4 point à la croissance, témoigne d’une certaine prudence des entreprises face à l’avenir. Alors que les flux de crédits d’équipement augmentent, il est crucial de se demander si ce mouvement sera suffisant pour soutenir durablement la reprise de l’économie marocaine. Les entreprises peuvent-elles maintenir ce niveau d’investissement en dépit des incertitudes économiques et des contraintes budgétaires auxquelles elles sont confrontées ?
Quelles perspectives pour 2025 ?
Les prévisions pour la demande intérieure restent optimistes, en partie grâce à la baisse continue des coûts de production. Cependant, plusieurs interrogations demeurent. Les ménages pourront-ils maintenir un niveau de consommation soutenu dans un contexte où les revenus restent volatils et l’inflation élevée ? De même, les entreprises continueront-elles à investir massivement si la demande mondiale ne se redresse pas ?
Il est donc essentiel de rester vigilant face à cette apparente reprise. Si les signaux économiques sont encourageants, le Maroc reste confronté à des défis structurels majeurs, notamment en termes de réduction des inégalités, de diversification économique et de gestion de l’inflation. Seule une stratégie coordonnée entre politiques publiques, entreprises et ménages permettra de transformer cette reprise en une véritable croissance durable.
Il est donc essentiel de rester vigilant face à cette apparente reprise. Si les signaux économiques sont encourageants, le Maroc reste confronté à des défis structurels majeurs, notamment en termes de réduction des inégalités, de diversification économique et de gestion de l’inflation. Seule une stratégie coordonnée entre politiques publiques, entreprises et ménages permettra de transformer cette reprise en une véritable croissance durable.












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