L’Otan sort le chéquier : plus d’un milliard pour l’Ukraine
Au lendemain de discussions tendues à Moscou entre l’émissaire américain de Donald Trump et Vladimir Poutine, les États membres de l’Otan ont durci le ton. Sans Marco Rubio, chef de la diplomatie américaine, la réunion de Bruxelles s’est concentrée sur deux urgences : maintenir la pression sur la Russie, et renforcer les capacités militaires de l’Ukraine. La Norvège, la Pologne et l’Allemagne ont notamment annoncé l’acquisition d’armes américaines pour environ un milliard d’euros, destinées à Kiev.
Ces achats s’inscrivent dans le programme PURL, un mécanisme qui permet aux pays européens de financer du matériel militaire américain pour soutenir l’armée ukrainienne. Ce dispositif a déjà levé près de 4 milliards d’euros. Le Canada a de son côté promis 200 millions d’euros, tandis que les Pays-Bas ont annoncé lundi un engagement supplémentaire de 250 millions d’euros.
Les pourparlers menés mardi à Moscou n’ont débouché sur aucun accord concernant les territoires ukrainiens occupés. La rencontre, décrite comme “sans avancée”, illustre une fois encore l’écart abyssal entre les visions américaine et russe.
Mark Rutte, secrétaire général de l’Otan, a rappelé que l’objectif restait clair : mettre l’Ukraine « dans la position la plus forte possible » face à Moscou, même pendant les discussions. Plusieurs ministres européens ont accusé le Kremlin de jouer la montre, voire de saboter toute perspective de paix. La cheffe de la diplomatie britannique, Yvette Cooper, a été l’une des plus directes : « Poutine devrait cesser les fanfaronnades et les effusions de sang et venir à la table pour une paix juste et durable. »
La tension est montée d’un cran après les déclarations de Vladimir Poutine, qui a affirmé mardi que la Russie était prête à une guerre contre l’Europe si celle-ci “décidait de la déclencher”. Dans ce climat, les membres de l’Otan cherchent à afficher unité et fermeté. La France, qui ne participe pas au programme PURL, fait face à des pressions croissantes de la part de ses partenaires notamment l’Allemagne et les Pays-Bas pour renforcer sa contribution militaire.
Les prochains jours diront si les discussions russo-américaines ont encore une chance de produire des résultats. Entre les menaces de Poutine, les pressions internes à l’Otan et l’urgence d’armer l’Ukraine, l’équilibre reste fragile. Ce qui est certain : l’Alliance atlantique prépare Kiev à tenir, coûte que coûte, dans une guerre où les négociations semblent toujours hors de portée.












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