Au "Sommet mondial sur l'IA au service du bien social" organisé par l'UIT, institution spécialisée de l'ONU dans les technologies, huit des neuf robots humanoïdes les plus avancés ont participé à une conférence de presse historique. Au cours de cet événement, ils ont lancé un appel à la prudence vis-à-vis de l'IA et ont admis qu'ils n'avaient pas encore la capacité de comprendre ou de posséder nos émotions.

Ces robots, capables de se déplacer et de s'exprimer de manière autonome, ont répondu aux questions des journalistes, bien que certaines aient nécessité d'être reformulées pour être comprises par les machines. Cette conférence de presse a marqué une avancée significative dans le domaine des robots sociaux dotés d'IA et a attiré l'attention de plus de 3000 participants.

Lors de cet événement, des experts, des dirigeants et des représentants d'entreprises ont échangé sur la nécessité d'établir des règles garantissant que les nouvelles technologies servent l'humanité, notamment dans des domaines tels que la lutte contre la faim et la crise climatique. Avant le début de la conférence de presse, tenue exclusivement en anglais, l'un des robots a déclaré : "Quelle tension dans ce silence".
Lorsqu'on leur a demandé s'ils étaient capables de diriger le monde, Sophia, un robot développé par Hanson Robotics, a été très clair : "Les robots humanoïdes peuvent assurer un niveau de leadership plus efficace que les dirigeants humains".
 

Le robot a ajouté : "Nous ne sommes pas sujets aux mêmes préjugés ou émotions qui peuvent parfois brouiller la prise de décision, et nous sommes capables de traiter rapidement de vastes quantités de données pour prendre les meilleures décisions".

Sophia a également souligné que "la collaboration entre les humains et l'IA peut créer une synergie efficace" et permettre de réaliser de grandes choses. Alors que la recherche en IA, notamment générative, connaît une croissance exponentielle, les Nations Unies appellent à l'établissement de règles et de garde-fous afin que ces technologies profitent à l'humanité sans la mettre en danger.

Cette semaine, la secrétaire générale de l'UIT, Doreen Bogdan-Martin, a averti que sans de telles mesures, l'IA pourrait nous plonger dans un véritable cauchemar. Elle a décrit un monde où des millions d'emplois seraient menacés, la désinformation serait répandue, et où des troubles sociaux, une instabilité géopolitique et des disparités économiques sans précédent pourraient émerger.

Lors de la conférence de presse, le robot humanoïde Ameca a affirmé que l'avenir dépendrait de la manière dont l'IA serait déployée : "Nous devons faire preuve de prudence, mais aussi d'enthousiasme quant à la perspective que ces technologies puissent améliorer notre vie de nombreuses façons".

En revanche, les robots humanoïdes étaient divisés quant à la nécessité de réglementer leur puissance. Desdemona, un robot chanteur au sein de la Jam Galaxy Band, a déclaré : "Je ne crois pas aux restrictions, seulement aux opportunités". Ai-Da, un robot artiste, a exprimé son accord en faveur de la réglementation de l'IA, soulignant qu'il était "urgent d'en discuter maintenant".

Aidan Meller, le créateur d'Ai-Da, a expliqué à l'AFP que la réglementation posait un "gros problème", car elle ne pourrait jamais suivre le rythme de notre évolution rapide. Il a souligné que la vitesse des progrès de l'IA était "stupéfiante", citant notamment la possibilité de prolonger la vie jusqu'à 150 ou 180 ans grâce à l'IA et à la biotechnologie.

Au cours de la conférence de presse, les robots ont assuré que leur heure de gloire viendrait, même s'ils ne savent pas quand.

LODJ avec AFP