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Lettre ouverte à Éric Zemmour : L’heure est venue de réécrire votre “Grand Remplacement”…


Rédigé par le Vendredi 21 Novembre 2025

Monsieur Zemmour, si vous prépariez réellement l’élection présidentielle de 2027, il faudrait sans doute commencer par réécrire votre récit du “Grand Remplacement”. Non pas pour l’adoucir, ni pour l’enrober d’un vernis technologique, mais pour reconnaître que la transformation la plus radicale que connaît la France ne vient ni des frontières, ni des berceaux : elle vient des algorithmes.



Le "Grand Remplacement" 4.0

Depuis deux ans, l’IA agentique, ces systèmes capables de planifier, agir et décider sans instruction humaine continue – se déploie dans tous les secteurs. Elle bouleverse déjà le travail, redistribue le pouvoir économique et recompose silencieusement l’ordre social.

Ce que vous décriviez comme une dynamique démographique s’apparente désormais à un phénomène beaucoup plus large : un déplacement du contrôle humain vers des systèmes autonomes capables d’organiser nos vies à notre place.

Je me permets donc d’attirer votre attention sur un phénomène qui, j’en suis sûr, saura captiver votre imagination : l’IA agentique. Mais pas la version lisse et tranquille, celle qui se contente de répondre à des questions ou de remplir des formulaires, non. Je vous parle ici de l’intelligence artificielle capable de réfléchir par elle-même, de prendre des décisions autonomes, et, tenez-vous bien, de travailler sans l’intervention de l’homme. Vous voyez le tableau ? Une IA qui fait bien plus que remplacer un simple immigré ou un réfugié. Elle pourrait tout bonnement nous remplacer nous-mêmes, à la vitesse où ça avance.

Vous avez fait des vagues avec votre livre Le Grand Remplacement, dans lequel vous prophétisez la fin de la civilisation française à cause d’une immigration incontrôlée. Mais avez-vous pensé à l'IA agentique et non à la gentille générative, cher Éric ?

Si vous vous êtes tant préoccupé du « remplacement » démographique, je suis étonné que vous n'ayez pas encore jeté un œil sur ce qui pourrait bien être le véritable remplacement du futur : l’intelligence artificielle agentique. Oui, vous avez bien entendu, l'IA autonome, la véritable révolution. Non seulement elle nous remplace dans des tâches répétitives ou peu valorisantes, mais elle pourrait également être en mesure de prendre nos emplois, nos vies, et, qui sait, peut-être même nos rêves. Pas besoin de carrefour islamo-gauchiste pour ça, Monsieur Zemmour, cette IA est déjà là, prête à prendre la relève.

Dans ce nouveau paysage, l’IA agentique (agencielle) n’est plus un outil. Elle devient un acteur. Elle planifie, ajuste, exécute. Elle réagit aux imprévus, gère des calendriers, réorganise des chaînes de production, optimise des codes qu’aucun ingénieur n’a lus. Les plateformes grand public fusionnent déjà leurs assistants avec leurs environnements professionnels : coder, lancer des programmes, tester un prototype ou gérer un projet deviennent des actions déléguées.

Et ce mouvement n’est pas franco-français. Manus en Europe, DeepSeek et Zhipu AI en Chine, et les géants américains jouent la même partition : automatiser non pas des tâches, mais des pans entiers de l’économie. La prochaine bataille politique n’est donc pas culturelle. Elle est cognitive, technologique, souveraine. Elle se joue entre États capables de maîtriser cette bascule et ceux qui la subissent.

L'IA agentique : un concept révolutionnaire et civilisationnel ?, mais où est le danger me diriez-vous ?

Le concept d'IA agentique, pour simplifier (si tant est que ce soit possible pour vous), c'est une intelligence artificielle capable de planifier, exécuter et ajuster des actions par elle-même. Exit le vieux cliché du robot qui suit bêtement des commandes ! Ici, on parle de systèmes capables de raisonner, de s’adapter, de planifier une stratégie et de la suivre, même si des imprévus surgissent en cours de route. Ce n’est pas un simple algorithme qui vous donne la météo du lendemain ou qui vous dit quelle sauce il faut choisir au McDo. L’IA agentique est bien plus redoutable : elle peut organiser des tâches complexes, prendre des décisions stratégiques, et s'auto-ajuster sans l’ombre d’une intervention humaine.

Imaginez un peu, Monsieur Éric Zemmour, une IA qui ne se contente pas de répondre à un appel téléphonique, mais qui prend l’initiative d’organiser une réunion, rédige un rapport, ou même propose des ajustements de stratégie, le tout sans que vous ayez à lever le petit doigt. Pas de conscience, pas de moralité, juste une machine qui exécute. Comme un idéal de l’efficacité managériale, en somme. Mais je me permets de vous poser la question : n’y a-t-il pas là un genre de remplacement dont on devrait s’inquiéter ? Les IA n’ont ni passeport, ni origine ethnique, ni préférences politiques. Elles ne sont que de la pure capacité d’action. Elles ne s’intègrent pas, elles dominent.

Ce qui est fascinant, c’est que l’IA agentique, loin de se cantonner à des tâches comme la gestion de votre agenda, se dirige tout droit vers des applications grand public qui se confondent avec les outils professionnels. Vous comprenez ce que cela signifie, n’est-ce pas ?

Une IA capable de gérer vos projets, de prendre des décisions complexes, d’initier des processus multistades et de réagir à l’imprévu. En d’autres termes, elle ne se contente pas de s’insérer dans une chaîne de production ou dans une administration. Elle prend carrément le contrôle de certains aspects de votre quotidien professionnel aussi, et bien au-delà.

Les entreprises s’en emparent déjà, comme Manus ou Zhipu AI. Ces sociétés se lancent dans des projets ambitieux pour automatiser des processus de plus en plus complexes, et, contrairement à ce que vous pourriez croire, ce ne sont pas des Chinois effrayants derrière ces avancées, mais des entreprises mondiales qui se battent pour dominer la « prochaine grande vague ». Mais où est le problème, vous me direz ? Eh bien, voyez-vous, l’IA agentique est en train de conquérir des secteurs professionnels que nous pensions être le dernier rempart humain : la décision, l’analyse, la création. Ce n’est pas qu’une simple question d’efficacité. Il s’agit là de quelque chose de plus inquiétant : l’autonomie.

Imaginez un instant, cher Éric, que l’on puisse déléguer des tâches complexes à des IA capables de prendre des décisions autonomes. Pas besoin de formules humanistes, pas de débats à l’Assemblée, pas de consultation avec des experts. L’IA décide. En toute indépendance. Elle ne suit pas simplement des instructions, elle les corrige. Elle gère un processus, prend une décision et l’ajuste à la volée.

Ce phénomène pourrait bien aller bien plus loin que vous ne l’imaginez. Si l’IA remplace des tâches humaines complexes dans des secteurs tels que la gestion des ressources humaines, la finance, ou même la santé, l’impact sera radical. Nous pourrions être témoins de la naissance d’une nouvelle ère : l’ère de l’intelligence qui ne dépend plus de l’intellect humain, mais de la pure capacité calculatoire d’un programme informatique.

Cela soulève un paradoxe. Car si l'IA permet une automatisation de plus en plus poussée, elle pourrait, en toute logique, commencer à déposséder les humains de certaines de leurs responsabilités. Et qui est le plus à même de gérer ce pouvoir ? L’homme, bien sûr. Ou du moins, c'est ce que vous pensez. Mais à mesure que l’IA agentique progresse, il devient clair qu’il pourrait un jour être plus efficace d’avoir une machine pour gérer les complexités de la société que de s’appuyer sur des individus faillibles, incapables de maintenir une cohésion globale et d’assurer un avenir sans risque.

​L’IA agentique. sera bientôt votre nouveau bouc émissaire ? Un grand remplacement que vous n'attendiez pas

Mais revenons à votre livre Le Grand Remplacement. Vous avez prédit que l'immigration de masse entraînerait le déclin de l'identité nationale et la perte des valeurs de la France. Mais avez-vous pris en compte cette menace silencieuse mais bien réelle qu'est l’IA ?

À bien y réfléchir, l’immigration n’est peut-être qu’un petit symptôme d’un changement beaucoup plus vaste et profond. L’immigration n’est qu’une partie d’un puzzle où l’autre acteur, bien plus pernicieux, est déjà en train de prendre la place de l’Homme et de votre homme français , blanc, de racines chrétiennes et non créolisé par le mélangisme invasif : l’intelligence artificielle autonome.

Le véritable « remplacement » ne se fera pas uniquement par des vagues d'immigrés ou par des changements démographiques. Non, il se fera par des machines qui remplaceront les individus dans des domaines toujours plus vastes. Et cette évolution, qui nous dépasse tous, semble n’avoir ni frontière, ni nation, ni même conscience collective.

Donc, cher Éric, au lieu de vous focaliser sur un phénomène qui semble si humain, la migration, peut-être devrait-on tourner notre regard vers un phénomène encore plus dangereux, qui pourrait bien définir le monde du futur : l’IA agentique.

Ce n’est pas la peur de l’immigration qu’il faut alimenter dans votre prochain livre, mais celle du remplacement total, par des entités dont le but est, finalement, de rendre l’humain obsolète. À quand la nouvelle version de votre livre Le Grand Remplacement pour 2027, dans lequel vous mettez en lumière ce phénomène de l’IA qui prend peu à peu toute la place ?

Je vous laisse méditer sur cette question.

Cordialement,
Un citoyen bien Marocain mais un peu plus inquiet qu’il y a quelques années.





Vendredi 21 Novembre 2025


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