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Maintenant qu’il est là, le modèle du développement, on en fait quoi ?




Par Aziz Boucetta

maintenant_qu_il_est_la,_le_modele_du_developpement,_on_en_fait_quoi.mp3 A lire ou à écouter en podcast :  (4.21 Mo)

Le lire. Et après l’avoir lu, cesser de jouer, jouer le temps, jouer avec les nerfs… et jouer tout court. Les jeunes ont dit qu’ « il y a ceux qui ont tout et ceux qui n’ont rien », et les mêmes jeunes ont lancé aux membres de la commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD) ce cri émouvant : « Aidez-nous à rester dans notre pays ! ». 500 pages de diagnostic, de présentation du modèle, de leviers de changements et de mesures pratiques, le cadre est là. Qui pour le mettre en place ?
 

Cela tombe bien, des élections sont à nos portes et il est faux de dire que les partis n’auront pas de temps pour inclure dans leurs programmes les idées qu’ils retiennent. En effet, les programmes es partis, depuis qu’ils en élaborent « sérieusement », sont un entassement acrobatique de bonnes volontés, une accumulation de chiffres, et beaucoup de copiés-collés ou d’emprunts… Aucun, ou presque, ne prend en considération les mutations économiques mondiales et régionales, les bascules géopolitiques et les défis sociaux.
 

Et le rapport de la CSMD tombe, enfin… Il ne prétend ni à l’exhaustivité ni à être une panacée pour les si nombreux et tellement variés maux du Maroc, mais il comporte des idées novatrices, des propositions audacieuses et des approches inédites. Et il parle de ce nouveau concept de société forte, qui fait face, voire front, à un Etat fort, dans une recherche d’équilibre permanent pour éviter la dictature d’un pouvoir fort sans vis-à-vis et l’anarchie d’une société forte sans régulateur.
 

La jeunesse a dit tant de choses, 18 mois durant, aux membres de la commission qui en sont encore retournés, et la jeunesse, on le sait, est impatiente. Si rien ne se produit dans les mois à venir, dans les années suivantes, peut-être avant, cette jeunesse réagira, en partant, vidant le pays de sa substance, ou s’énervera, mettant le pays et elle-même en danger.
 

Et comme au Maroc, le hasard fait généralement bien les choses, le 8 septembre, les Marocains iront aux urnes pour désigner une majorité qui devra bien tenir compte de la réflexion sur le développement… Dix après une constitution somme toute avant-gardiste mais non mise en œuvre dans son esprit, dix ans sous un gouvernement globalement PJD et RNI dont on a vu le résultat, et dix semaines après l’élaboration d’une véritable feuille de route appelée modèle de développement, nous autres Marocains avons une chance de changer le cours de notre histoire : Voter en septembre pour ne pas regretter de ne l’avoir point fait les cinq années suivantes, durant lesquelles tant de choses se produiront !...
 

Alors lequel, parmi les partis politiques de ce pays, pourrait véritablement faire l’affaire pour répondre à cette ébullition qui, pour être tue, n’en est pas moins bien vivante ? Le PJD ? Il est usé au gouvernement et sérieusement ébranlé en interne, ayant désormais grand besoin de descendre d’un étage pour se réviser. Le RNI ? Impopulaire malgré ses cris de sincérité déchirants à défaut d’être des cris déchirants de sincérité, doté de quelques intelligences individuelles qui ont échoué à créer une intelligence collective et une force de proposition, le RNI ne pourra être, au mieux, qu’un parti d’appoint, une fois qu’il aura fait le point sur les différents scandales de certains de ses dirigeants. Le PAM ? Il serait tellement heureux qu’il sache lui-même pourquoi il existe avant que de penser avoir une existence gouvernementale.
 

Le diction marocain dit : « الجديد ليه جدة و البالي لا تفرط فيه » (le neuf est bon mais ne renonce pas à l’ancien)… Une koutla dirigée par l’Istiqlal, revigorée par une ouverture sur cette jeunesse si talentueuse, pourrait être une solution. Une majorité, un gouvernement, qui aurait la légitimité historique mais largement ouvert sur la société avec sa part de jeunesse, est la solution pour pérenniser en le rationalisant un Etat fort, lequel serait en rapport dialectique et équilibré avec une société tout aussi forte, c’est-à-dire une société civile instruite et bien formée, engagée, militante, active, légalement encadrée mais aussi et surtout légalement protégée.
 

Cela serait la meilleure manière de consolider notre front interne, de doper en la rationalisant notre économie, et de redonner confiance à un pays qui s’essouffle tout en ayant la volonté de peser dans son environnement régional.
 

C’est pour cela que le temps presse.
 

Rédigé par Aziz Boucetta sur https://panorapost.com




Lundi 31 Mai 2021


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