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Maroc : de quoi le pays est-il en train de redevenir un Hollywood africain ?


Rédigé par Salma Chmanti Houari le Mardi 2 Décembre 2025

Depuis plus de vingt ans, le Maroc occupe une place à part dans le paysage cinématographique mondial.

Entre paysages spectaculaires, infrastructures solides, savoir-faire local et stabilité rare dans la région, le royaume s’est imposé comme un hub de tournage convoité.

Après une période de ralentissement liée à la pandémie et à la réorganisation de certains studios internationaux, le pays semble aujourd’hui revenir au premier plan au point que la presse spécialisée parle de lui comme d’un « Hollywood africain », un titre déjà utilisé dans les années 2000 lorsque le Maroc attirait certains des plus grands blockbusters.



Pour comprendre ce retour en force, il faut d’abord rappeler que le royaume jouit d’une tradition cinématographique reconnue.

Depuis les années 1960, des productions internationales viennent exploiter les décors naturels marocains :

- Kasbahs du Sud, dunes du Sahara, médinas historiques, plateaux désertiques, montagnes de l’Atlas ou côtes atlantiques.

Des films emblématiques comme Lawrence of Arabia, Gladiator, Kundun, Kingdom of Heaven, Babel, The Mummy ou encore Black Hawk Down ont tous, partiellement ou entièrement, été tournés au Maroc. Plus récemment, des productions prestigieuses comme :

- Mission Impossible – Rogue Nation, John Wick 3, Men in Black : International ou plusieurs épisodes de Game of Thrones ont également choisi le royaume pour ses conditions de tournage efficaces.

Mais si le Maroc renoue aujourd’hui avec ce statut, c’est grâce à une combinaison de facteurs.

Le premier est l’investissement continu dans les infrastructures, notamment autour d’Ouarzazate, où les studios Atlas parmi les plus grands d’Afrique accueillent depuis des décennies des superproductions.

Ces espaces, facilement adaptables, permettent de recréer des environnements historiques, futuristes ou désertiques avec une grande flexibilité.

Les équipes techniques marocaines, formées au contact des tournages étrangers, ont acquis un savoir-faire qui rivalise avec les standards internationaux.

La main-d’œuvre locale est à la fois professionnelle, réactive et compétitive, un atout déterminant pour les producteurs.

Le second facteur est la stabilité politique et sécuritaire du royaume.

Dans un contexte international marqué par les tensions géopolitiques, les conflits régionaux et la hausse des coûts en Europe, le Maroc offre une alternative rassurante.

Le pays a construit un cadre réglementaire clair et attractif : autorisations rapides, incitations financières, services dédiés aux tournages internationaux et logistique éprouvée.

En 2017, l’État a mis en place un système d’incitation fiscale; un remboursement pouvant atteindre 20 % des dépenses réalisées au Maroc qui a renforcé l’intérêt des productions étrangères.

Plusieurs pays africains tentent aujourd’hui d’imiter ce modèle, mais sans disposer encore de l’écosystème complet qu’offre le Maroc.

Cependant, ce renouveau ne se limite pas aux infrastructures ni aux tournages.

Il s’exprime aussi dans la structuration culturelle du pays, notamment grâce à un événement devenu incontournable : le Festival International du Film de Marrakech (FIFM).

Créé en 2001, le festival s’est imposé comme l’un des rendez-vous les plus prestigieux du monde arabe et du continent africain.

Chaque année, la ville ocre accueille des stars internationales, des réalisateurs primés, des scénaristes, des producteurs et de jeunes talents venus du monde entier.

Lors de ses différentes éditions, des personnalités comme Martin Scorsese, Francis Ford Coppola, Meryl Streep, Robert De Niro, Marion Cotillard, Willem Dafoe, Paolo Sorrentino, Isabelle Huppert ou Barry Jenkins ont foulé le palais des Congrès ou la célèbre place Jemaa el-Fna lors des projections en plein air.

Le festival sert à la fois de vitrine et de plateforme d’échanges, renforçant le positionnement du Maroc comme centre créatif majeur.

Le FIFM a également joué un rôle déterminant dans la montée en puissance du cinéma marocain.

Grâce à l’Atelier de l’Atlas, son programme de soutien aux talents, plusieurs films marocains ou coproduits au Maroc ont émergé, se distinguant dans des festivals internationaux comme Berlin, Cannes ou Toronto.

Cette dynamique locale complète l’attractivité internationale du royaume : il ne s’agit plus seulement d’un pays qui héberge des tournages, mais d’un territoire qui produit, exporte et soutient ses propres œuvres.

En parallèle, le paysage marocain bénéficie aussi de l’évolution des plateformes de streaming.

Netflix, Amazon Prime Video et d’autres acteurs mondiaux ont multiplié leurs investissements dans la région.

Notamment à cause de la demande croissante de contenus africains et moyen-orientaux. Des séries, documentaires et films originaux tournés au Maroc parfois en arabe, parfois en amazigh ou en darija viennent enrichir les catalogues mondiaux.

Le pays devient ainsi un espace où cohabitent blockbuster hollywoodien, production maghrébine et création destinée au streaming global.

Tout cela n’aurait pas le même impact sans le rôle des villes marocaines, qui fonctionnent comme des scènes à ciel ouvert.

Marrakech, Casablanca, Tanger, Essaouira, Rabat et même des zones rurales comme Aït Benhaddou continuent d’attirer réalisateurs et repéreurs. Chacune possède une signature visuelle différente :

- Marrakech pour son esthétique rouge et sa lumière unique ;
- Tanger pour son ambiance cosmopolite et son horizon maritime ;
- le Sud pour ses paysages désertiques ;
- Casablanca pour son dynamisme urbain moderne.

Cette diversité incomparable permet au Maroc d’incarner, selon les tournages, le Moyen-Orient, l’Afrique, l’Europe du Sud, l’Asie ou même des univers imaginaires.

Aujourd’hui, les signaux convergent :

Infrastructures en croissance, main-d’œuvre expérimentée, stabilité politique, festival d’envergure internationale, diversité de décors naturels et implication des plateformes mondiales.

Le Maroc ne se contente plus d’être un lieu de tournage : il se repositionne comme un véritable pôle cinématographique africain, capable d’accueillir, de produire, d’exporter et de rayonner.

En retrouvant ce rôle, le royaume confirme une évidence : il possède tous les ingrédients d’un Hollywood africain moderne.

Un Hollywood dont la force ne repose pas uniquement sur les studios, mais aussi sur la culture, l’ouverture et l'ambition d’un pays qui sait transformer son patrimoine en puissance créative.





Mardi 2 Décembre 2025

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