Des ports devenus vitrines de la modernité marocaine
Tanger Med, « joyau de la logistique africaine », rivalise désormais avec les plus grands ports mondiaux, connectant plus de 180 destinations. Pour The Economist, il ne s’agit pas seulement d’un succès infrastructurel : c’est un accélérateur de compétitivité qui a permis au pays d’attirer des géants de l’automobile, de l’aéronautique et du textile. Le futur Nador West Med démultipliera encore cet effet.
Une industrie en expansion spectaculaire
« Le Maroc a réussi ce que peu de pays émergents ont accompli : bâtir un écosystème industriel complet », note le magazine. Les exportations manufacturières ont été multipliées par six en vingt-cinq ans, les emplois industriels frôlent le million, et l’intégration des femmes dans le secteur dépasse les 40 %, un record régional.
Dans l’automobile, le Royaume s’impose comme le champion africain, dépassant même la Chine en termes d’exportations de véhicules vers l’Europe en 2024. Renault et Stellantis produisent ensemble plus d’un demi-million de voitures par an, avec une montée en puissance de l’électrique et un taux d’intégration locale qui approche les 70 %.
Diversification et montée en gamme
The Economist insiste sur le fait que le Maroc « ne se contente pas d’assembler, mais aspire à concevoir et à innover ». L’aéronautique, les énergies renouvelables et la filière des batteries pour véhicules électriques placent le pays au cœur des chaînes de valeur européennes. Casablanca Finance City, quant à elle, attire des dizaines de multinationales désireuses de rayonner sur l’Afrique.
Des défis réels mais surmontables
Le magazine n’ignore pas les obstacles : déficit commercial persistant, dépendance énergétique et nécessité d’accélérer la formation de main-d’œuvre qualifiée. Mais il souligne que « le cap est clair » et que le Maroc dispose d’atouts pour relever ces défis : stabilité politique, réformes pro-business et diplomatie économique proactive.
Un modèle pour l’Afrique
En conclusion, The Economist voit dans l’expérience marocaine une leçon de stratégie industrielle : un pays africain peut devenir un acteur global s’il investit dans ses infrastructures, ses talents et son ouverture économique. « Le Maroc prouve que l’Afrique peut produire, innover et exporter », écrit le magazine, ajoutant que le Royaume « sera à surveiller de très près dans la prochaine décennie ».
Rédigé par Saïd Temsamani