Peu de Marocains savent aujourd’hui que la Fête de l’Indépendance fut célébrée, durant quatre années «  de 1957 à 1960 » le 2 mars, date de la signature de l’acte d’indépendance… Il faut attendre 1961 pour que Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, jeune Roi d’un pays en recomposition, décide de déplacer la célébration au 18 novembre, jour marquant l’accession au trône du Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V en 1927… Ainsi, réécrire le calendrier pour refonder un récit national…
 
Du « petit jihad » au « grand jihad »
Ce geste ne relève ni de l’anecdotique ni d’une simple réorganisation protocolaire, il exprime une volonté politique forte… En intégrant l’indépendance au cycle des « jours glorieux » de novembre, le souverain inscrit définitivement la reconquête nationale dans une continuité monarchique… L’indépendance cesse alors d’être un tournant isolé pour devenir le fruit d’un long combat mené par le Trône et le peuple, scellé par le retour d’exil du souverain le 16 novembre 1955 et consacré par le discours du 18 novembre, celui où Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V annonce le passage du « petit jihad » au « grand jihad », celui de la construction de l’État moderne…
 
La souveraineté reconquise, le pays à reconstruire
Le Maroc des années cinquante et soixante vit ainsi s’imbriquer trois dimensions… La lutte anticoloniale, la logique dynastique et la mise en place d’un État moderne… Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V, figure morale de la libération, fonde la légitimité de l’indépendance…  Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, son héritier, en bâtit l’architecture politique…
 
Son règne voit se consolider les institutions, s’affirmer le cadre constitutionnel, se moderniser l’appareil administratif. .. Sur le plan territorial, la reconquête se poursuit…  Sidi Ifni récupéré en 1969, la Marche Verte en 1975, acte géopolitique pacifique inédit, la récupération de Oued Eddahab en 1979… Le Maroc s’affirme alors comme un État retrouvant non seulement sa souveraineté politique mais également son intégrité territoriale…
 
Une mémoire reconfigurée au service d’un avenir
En associant l’indépendance au 18 novembre, Feu Sa Majesté le Roi Hassan II tisse un récit où le Maroc renaît par la monarchie autant que par le peuple… où l’indépendance juridique (1956) s’efface derrière une indépendance plus large, celle qui se poursuit dans la construction institutionnelle, l’unité territoriale et la stabilité politique… Cette recomposition, loin d’être un geste isolé, permet de comprendre la longue continuité qui mène jusqu’à l’ère actuelle…

L’indépendance comme projet de société
Avec l’avènement de SM le Roi Mohammed VI, l’indépendance prend une nouvelle dimension… celle de l’émancipation interne… Le Royaume entre dans une phase de réformes profondes… consolidation de l’État social, transformation du service public, affirmation d’un système démocratique et équitable, montée en puissance d’un appareil sécuritaire moderne, efficace et respectueux des normes, grands chantiers d’infrastructures, de développement humain et de modernisation territoriale…
 
Sur le plan diplomatique, le Maroc s’impose par une stratégie royale alliant constance, soft power et fermeté... La résolution 2797 du Conseil de sécurité, adoptée le 31 octobre 2025, représente l’aboutissement de deux décennies d’action… Reconnaissance internationale de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, affirmation que l’initiative d’autonomie est le seul cadre viable et définitif de résolution du conflit, instauration de la Fête de l’Unité, le 31 octobre de chaque année…
 
Un Maroc à la croisée de la mémoire et de la projection mondiale
À l’heure où le pays s’apprête à clôturer l’année 2025, il n’est pas anodin de constater l’envergure des chantiers en cours… Stades de niveau international, organisation de la CAN 2025, co-organisation de la Coupe du Monde 2030, attractivité croissante aux niveaux continental et international… Le Maroc ne se contente plus d’affirmer son indépendance… il cherche désormais à définir son rôle dans un monde en recomposition… un rôle de pivot africain, de médiateur diplomatique, de carrefour économique et logistique, de producteur de stabilité régionale…
 
Une indépendance renouvelée : de la mémoire glorieuse à l’avenir audacieux
En célébrant aujourd’hui la Fête de l’Indépendance, le Maroc ne se retourne pas seulement sur une épopée passée, il affirme une indépendance nouvelle… celle qui consiste à se libérer du retard, de l’inefficacité, du déséquilibre territorial, du clientélisme et de la corruption… «Il n’y a de place, ni aujourd’hui, ni demain pour un Maroc avançant à deux vitesses», a dit Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans Son dernier Discours du Trône… le Souverain a toujours attiré l’attention sur l’urgence de s’atteler à mener des politiques économiques et sociales de nature à offrir aux Marocains les conditions d’une vie digne…  
 
Cette indépendance-là se construit au quotidien, dans les institutions, les chantiers, les réformes et les ambitions… Elle se nourrit de la vision éclairée et de la volonté ferme de SM le Roi Mohammed VI, qui rappelle : « Le Maroc est notre patrie, notre maison commune ; nous devons tous la préserver et contribuer à son développement. »
 
L’histoire a façonné l’indépendance, l’avenir lui donne désormais un sens… Et c’est dans cette continuité  « du 18 novembre 1956 au Maroc du XXIᵉ siècle » que se dessine un pays qui, fidèle à son héritage, avance résolument vers son destin… Un Maroc des réalisations, des défis relevés, et de la souveraineté pleinement assumée.