Le fil invisible d’une trilogie
Dès Casanegra (2008), Lakhmari a planté ses caméras dans l’âme urbaine de Casablanca : la ville, brute, vibrante, où l’espoir se heurte à l’injustice. Puis vient Zero (2012), où il explore la dérive de la jeunesse, l’errance, la quête d’un monde meilleur.
Avec Burn Out (2017), il ausculte la consommation, l’obsession, la fuite. Quatre films mais un même fil conducteur : le désir de s’échapper d’un cadre imposé, qu’il soit social, urbain ou psychologique. Mira (2025) apparaît comme la synthèse de cette quête.
Lakhmari traverse désormais les vallées profondes du Moyen Atlas, fouillant le silence d’un village reculé. Vous y trouverez la nature, les arbres, le vent tout est symbole ici. Il ne s’agit plus seulement de la ville qui oppresse, mais de la tradition qui enferme, de la jeunesse qui rêve. Le réalisateur y fait de l’image une pièce d’émancipation visuelle autant que narrative.
Avec Burn Out (2017), il ausculte la consommation, l’obsession, la fuite. Quatre films mais un même fil conducteur : le désir de s’échapper d’un cadre imposé, qu’il soit social, urbain ou psychologique. Mira (2025) apparaît comme la synthèse de cette quête.
Lakhmari traverse désormais les vallées profondes du Moyen Atlas, fouillant le silence d’un village reculé. Vous y trouverez la nature, les arbres, le vent tout est symbole ici. Il ne s’agit plus seulement de la ville qui oppresse, mais de la tradition qui enferme, de la jeunesse qui rêve. Le réalisateur y fait de l’image une pièce d’émancipation visuelle autant que narrative.
Une jeune fille entre ciel et forêt
Mira a 13 ans. Elle vit seule avec sa grand-mère Zainab, veuve, dans un village où chaque geste, chaque mot, est réglé. À l’école, une enseignante, Lamia, ouvre une brèche. Mira prête attention aux oiseaux qu’elle libère. Elle regarde l’horizon. Un étranger arrive : immobile, discret, mais porteur d’une promesse de rupture. La forêt devient son refuge.
Les pièges qu’elle pose aux oiseaux sont à la fois ses chaînes et son envol. Le vent dans les pins, le bruissement des ailes, la lumière tamisée du matin; l’image se fait sensation, sentiment. Lakhmari nous entraîne dans une initiation silencieuse, où la liberté est un choix interne avant d’être un espace physique.
Dans ce film, chaque plan est une métaphore : l’oiseau qui vole, la cage qui s’ouvre, la grand-mère qui résiste, la nature qui attend. Mira est à la croisée des chemins entre soumission et invention de soi. Ce n’est pas une fille-héros spectaculaire, mais une jeune fille qui ose respirer. Et c’est cette respiration qui fait tout le film.
Les pièges qu’elle pose aux oiseaux sont à la fois ses chaînes et son envol. Le vent dans les pins, le bruissement des ailes, la lumière tamisée du matin; l’image se fait sensation, sentiment. Lakhmari nous entraîne dans une initiation silencieuse, où la liberté est un choix interne avant d’être un espace physique.
Dans ce film, chaque plan est une métaphore : l’oiseau qui vole, la cage qui s’ouvre, la grand-mère qui résiste, la nature qui attend. Mira est à la croisée des chemins entre soumission et invention de soi. Ce n’est pas une fille-héros spectaculaire, mais une jeune fille qui ose respirer. Et c’est cette respiration qui fait tout le film.
Une œuvre de rupture et de lumière
Présentée en compétition officielle au festival de Tallinn, Mira marque un tournant pour le cinéma marocain. Pour Lakhmari, c’est un retour après plusieurs années d’absence, une nouvelle exploration visuelle. Il ne s’agit pas de revenir à ses débuts, mais d’aller plus loin : affiner, dépouiller, écouter l’image et le silence.
La condition féminine est ici centrale, mais elle n’est pas hiérarchique : elle est universelle. La quête d’émancipation ne se limite pas à un lieu, à un pays ou à une culture : elle traverse tout. Mira, l’héroïne, devient le reflet d’un monde qui voudrait respirer, sans se dissoudre. L’œuvre se lit comme une ode à la transformation : du vert sombre des pins au ciel ouvert, de la voix rauque de la grand-mère aux chuchotements de la forêt.
Ce passage visuel, cette tension entre ombre et lumière, est le souffle même de l’histoire.
La condition féminine est ici centrale, mais elle n’est pas hiérarchique : elle est universelle. La quête d’émancipation ne se limite pas à un lieu, à un pays ou à une culture : elle traverse tout. Mira, l’héroïne, devient le reflet d’un monde qui voudrait respirer, sans se dissoudre. L’œuvre se lit comme une ode à la transformation : du vert sombre des pins au ciel ouvert, de la voix rauque de la grand-mère aux chuchotements de la forêt.
Ce passage visuel, cette tension entre ombre et lumière, est le souffle même de l’histoire.
Le Maroc, la tradition et le futur
L’intérêt de Mira ne tient pas seulement à son récit, mais à ce qu’il dit du Maroc d’aujourd’hui : un pays partagé entre racines profondes et soupirs de modernité, entre tradition et mouvement. Dans ce village reculé, c’est tout un pays qui se regarde : comment vivre ? comment changer ? comment être libre ? Lakhmari, ici, ne choisit pas la caricature.
Il filme avec la douceur de l’eau qui coule, mais aussi avec la gravité de la pierre. Il offre un regard loin des clichés touristiques, réglé comme une incantation. Mira ne raconte pas seulement une fille, mais une génération, peut-être un peu nous : ceux qui cherchent à s’envoler, même si tout semble les retenir.
Il filme avec la douceur de l’eau qui coule, mais aussi avec la gravité de la pierre. Il offre un regard loin des clichés touristiques, réglé comme une incantation. Mira ne raconte pas seulement une fille, mais une génération, peut-être un peu nous : ceux qui cherchent à s’envoler, même si tout semble les retenir.
Un film à venir, déjà vécu
Même si Mira n’est pas encore sorti dans les salles grand public, son passage en festivals, son positionnement international, ouvrent déjà la voie à une réception vaste. Il s’annonce comme l’œuvre la plus aboutie de Lakhmari à ce jour; celle qui dit : “nous pouvons libérer ce qui nous a façonnés”. Sortie prévue en salle encore à venir, mais l’attente crée la fascination.
Dans les couloirs feutrés des festivals, le nom de Mira circule déjà. Nous y entendons l’écho d’un futur possible.
Dans les couloirs feutrés des festivals, le nom de Mira circule déjà. Nous y entendons l’écho d’un futur possible.
Le sillage de Mira
Les images de Mira resteront longtemps. Le film n’est pas seulement un point d’orgue pour un cinéaste, mais un nouveau jalon pour le cinéma marocain. Il affirme que l’identité visuelle marocaine ne se limite pas à ce qui déjà s’est fait, mais qu’elle peut rêver, oser, aller vers l’inconnu.
Et si on disait : Mira, ce n’est pas seulement un film, c’est un souffle nouveau, un appel silencieux à rompre les cages celles des traditions, des regards, des limites que l’on se fixe.
À travers l’image, à travers le chant du vent et des oiseaux, à travers la forêt et la fille qui choisit de regarder vers l’au-delà. Dans ce monde où tout va vite, Mira nous rappelle que la libération commence souvent dans le silence, et que pour s’envoler, il suffit parfois de laisser la cage ouverte.
Et si on disait : Mira, ce n’est pas seulement un film, c’est un souffle nouveau, un appel silencieux à rompre les cages celles des traditions, des regards, des limites que l’on se fixe.
À travers l’image, à travers le chant du vent et des oiseaux, à travers la forêt et la fille qui choisit de regarder vers l’au-delà. Dans ce monde où tout va vite, Mira nous rappelle que la libération commence souvent dans le silence, et que pour s’envoler, il suffit parfois de laisser la cage ouverte.












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