En effet, sur les dernières années puis aussi les derniers mois, des dizaines d’articles de presse présentent le Maroc comme ce pays qui bâtit un soft power lentement mais sûrement, un pays avec lequel il faut désormais compter…
Les Marocains sont partout, bien installés, dans le monde, en Amérique du Nord avec leurs médecins et ingénieurs, en Europe à l’université et dans les cercles politiques décideurs, en Afrique dans l’entreprise et la sécurité… Les noms de Marocains qui font autorité en sciences, Rachid Guerraoui, Rachid Yazami, Moncef Slaoui…
Oui, nous pouvons le dire et nous en enorgueillir, le Maroc bâtit son soft power, à bas bruit, et avec le temps, nous avons appris à construite cette fierté d’être Marocains, avec un retour sur notre très longue et prestigieuse histoire, de la bataille des Trois rois à celle d’Anoual, en passant même par Isly et la conférence d’Algesiras.
Et nous avons aussi nos fers de lance à l’international en la personne de Nasser Bourita ou encore de Fouzi Lekjaâ, certes peu loquaces et arrogants en interne en interne mais ô combien efficaces et fringants à l’international. Et nous avons notre système de sécurité, violemment attaqué de toutes parts, qui encaisse mais tient bon.
Et en interne aussi, les bonnes nouvelles pleuvent, dans pratiquement tous les domaines.
L’éducation est loin d’être au niveau requis, la santé publique agonise et le secteur médical privé triomphe et accumule les gains sans améliorer ses prestations (administratives et financières), le pays avance à deux vitesses avec le Maroc utile utilisé à bon escient et le Maroc inutile devenu aphone à force de crier, les disparités territoriales sont alarmantes et la classe politique est atone et déphasée par rapport aux populations.
La corruption bat son plein, soutenue par un gouvernement largement indifférent voire complaisant, l’agriculture est desséchée et la PME étranglée, le népotisme, la démocratie imparfaite, les inégalités de genre, les rentes aussi diverses que nombreuses, etc etc…
Tout cela est vrai, mais tout cela est gérable, remédiable, repérable et réparable, dans le cadre d’une société apaisée (même irritable), d’une population soudée (même soupçonneuse et méfiante), d’une politique hardie et audacieuse qui sait s’imposer, d’un pays stable ! Ah, la stabilité…
Pour qui doute de l’importance de la stabilité, qu’il regarde la France par exemple, avec ses investisseurs qui doutent et s’en vont et une population qui boude et consomme moins, qu’il observe les pays de notre continent qui peinent à trouver un système politique viable, qu’il scrute comment fonctionnent les pays arabes détruits ou divisés, …
Oui, s’il n’y a pas la volonté de surmonter. Existe-t-elle, cette volonté ? Oui. Pourquoi alors les choses sont-elles si lentes ? Parce que le Maroc est un vieux pays, avec de vieilles traditions et de vieux réflexes, et comme toute vieille chose, il bouge et évolue lentement. Sinon, on casse tout et on recommence, pour aller plus vite ? Parce que forcer une vieille chose à aller plus vite qu’elle ne le peut, c’est prendre le risque de la détruire. Alors ne cédons pas aux mauvaises sirènes, si actives et volubiles en ce moment. Lugubres…
Ciblons ce qui ne va pas, repérons les responsables, critiquons leur politique, exerçons une pression et maintenons-la, améliorons ce qui marche et renonçons à nos travers. Cela prendra du temps, certainement, mais moins, beaucoup moins qu’un retour en arrière ou qu’un copier-coller de systèmes qui ne sont pas les nôtres.
PAR AZIZ BOUCETTA/PANORAPOST.MA












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