Selon le ministère turc des Affaires étrangères, un « mécanisme de suivi et de vérification » sera mis en place lors de cette réunion de haut niveau, afin de surveiller l’application du cessez-le-feu et déterminer des sanctions en cas de violation. Une précision qui montre la méfiance persistante entre les deux voisins.
Les discussions, ouvertes samedi en Turquie avec la médiation conjointe d’Ankara et du Qatar, avaient semblé dans l’impasse mercredi lorsque Islamabad a accusé Kaboul d’esquiver les points clés du dossier. Le Pakistan exige des mesures contre les groupes armés opérant depuis l’Afghanistan, notamment les talibans pakistanais (TTP), accusés d’attaques meurtrières sur son territoire.
Jeudi soir, le porte-parole afghan Zabihullah Mujahid a confirmé que le processus était « complexe » mais qu’un accord avait finalement permis la fixation d’un nouveau rendez-vous. Le Pakistan, de son côté, assure avoir accepté sous la pression diplomatique des pays hôtes, sans que la Turquie ne confirme cette version.
La crise actuelle fait suite à des affrontements frontaliers d’une ampleur inédite, causant des dizaines de morts parmi les civils et les forces de sécurité. Les propos échangés ont enflammé l’opinion régionale : le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Asif, a rappelé la puissance nucléaire de son pays, tandis que le ministre taliban de l’Intérieur, Sirajuddin Haqqani, a accusé Islamabad de « jouer avec le feu ».
Sur le terrain, la frontière reste fermée depuis deux semaines. Les échanges commerciaux sont paralysés, les camions immobilisés et les populations locales redoutent une escalade. Les marchés frontaliers, essentiels pour la survie économique de nombreuses familles, sont désormais silencieux.
« Nous ne pouvons plus travailler, les prix explosent », témoignent des commerçants afghans qui pointent une inflation alimentaire inquiétante. Du côté pakistanais, les chauffeurs bloqués dénoncent des pertes financières massives.
La Turquie et le Qatar continuent discrètement d’encourager les deux parties à s’engager vers une solution durable. Les chancelleries occidentales observent avec prudence, conscientes qu’un conflit ouvert dans cette zone stratégique aurait des répercussions régionales majeures.












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