C’était censé être la plus belle nuit de leur vie. Dans la petite commune du Vaucluse, la fête battait son plein, les familles réunies, les rires et la musique résonnant dans la salle communale. Mais à 4h30 du matin, la joie a viré à l’horreur. Des hommes armés, cagoulés, ont surgi à la sortie de la salle, transformant ce mariage en scène de guerre urbaine. Bilan : la mariée tuée, le marié et un adolescent de 13 ans grièvement blessés, un agresseur touché lors d’un échange de tirs. La France a-t-elle franchi un nouveau cap dans la spirale de la violence ? Faut-il parler de « mexicanisation » de notre pays ?

Il y a quelques années, un tel scénario aurait semblé invraisemblable, digne d’un polar noir ou d’un reportage sur les cartels sud-américains. Mais aujourd’hui, la réalité française rattrape la fiction. Les règlements de comptes liés au trafic de drogue ne se limitent plus aux cités des grandes métropoles. Ils s’invitent désormais dans les villages, frappant au cœur même de la vie sociale, de l’intime, de la fête. Il ne s’agit plus seulement de « voyous qui se tirent dessus entre eux », comme certains aiment à le répéter pour se rassurer. Désormais, ce sont des innocents, des familles, des enfants, qui paient le prix fort.

Ce drame n’est pas un fait divers isolé. Il s’inscrit dans une tendance lourde : la banalisation de la violence extrême sur fond de trafic de stupéfiants. Fusillades en pleine rue, exécutions ciblées, armes de guerre en circulation, justice impuissante… La France, naguère épargnée par ce genre de scènes, semble glisser lentement mais sûrement vers un modèle à la mexicaine, où la loi du plus fort supplante celle de la République.

On nous avait prévenus. Depuis des années, policiers, magistrats, sociologues tirent la sonnette d’alarme : la criminalité liée à la drogue ne cesse de s’étendre, de se structurer, de s’armer. Les réseaux n’ont plus peur de rien, ni de personne. Ils tuent pour un territoire, pour un affront, pour un regard de travers. Et désormais, ils n’hésitent plus à attaquer en plein mariage, à tirer sur des enfants, à défier l’État jusque dans ses campagnes.

Face à cette explosion de la violence, que fait-on ? Rien, ou si peu. On multiplie les discours, les « plans anti-drogue », les annonces de fermeté. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre : les quartiers sont abandonnés, la police débordée, la justice saturée, les habitants livrés à eux-mêmes. La peur s’installe, la colère gronde, la confiance dans les institutions s’effrite.

Il est temps d’ouvrir les yeux : la France n’est plus à l’abri. La « mexicanisation » n’est pas un fantasme d’extrême droite, c’est un constat. Quand des mafias peuvent assassiner une mariée au sortir de sa propre fête, c’est que la République a perdu du terrain. Quand des adolescents tombent sous les balles, c’est que la société est en train de sombrer.

Il faut une réponse à la hauteur de l’enjeu. Il faut briser les réseaux, traquer les trafiquants, reprendre le contrôle des territoires perdus. Il faut protéger nos enfants, nos familles, nos fêtes, notre mode de vie. Sinon, demain, ce ne sera plus seulement le Vaucluse, mais toute la France qui vivra sous la menace de la barbarie.

Ce mariage ensanglanté doit être un électrochoc. Il n’est plus temps de détourner le regard ou de minimiser. Il est temps de se battre pour que la France ne devienne pas un nouveau Mexique.