Dans ce temple de la transformation digitale, où l’on parle blockchain agricole, IA inclusive et souveraineté numérique, leur invisibilité frappe comme un bug de conception. On célèbre la tech “au service du progrès social”, mais on oublie que la moitié de la population active agricole est féminine. Que les femmes rurales sont les premières à pouvoir (et devoir) bénéficier de l’e-santé, de la formation à distance, de la bancarisation mobile. Mais ici, elles n’ont ni badge, ni micro, ni slide PowerPoint.
Pire : aucune startup dans les concours n’a mis au cœur de son projet un service pensé d’abord pour les femmes rurales. Pas une seule success story sur une agricultrice devenue codeuse, pas une appli pensée pour les contraintes du terrain : bas débit, alphabétisation partielle, disponibilité horaire atypique.
On parle beaucoup de tech humaniste, mais on oublie que l’humanisme commence… par la représentation.
👹 L’avocat du diable : Et si ce n’était pas la faute de GITEX, mais d’un système entier ?
On peut pointer du doigt le GITEX pour l’absence de femmes rurales dans ses panels. Mais est-ce vraiment à un salon tech de réparer des décennies de marginalisation ? Peut-on demander à une startup de résoudre seule ce qu’un système éducatif, économique et culturel n’a pas su faire en vingt ans ? Derrière l’oubli, il y a surtout un manque d’accès structurel. Les femmes rurales ne sont pas connectées, non pas par choix, mais parce qu’elles n’ont ni infrastructures, ni temps, ni droit au réseau. Avant de les inviter à GITEX, il aurait fallu leur donner accès à une salle de classe, à une carte SIM, à une identité numérique. Il ne s’agit pas seulement d’intégrer. Il faut d’abord réparer. Et dans ce domaine, ce n’est pas un salon tech, même africain, qui fera le job. C’est une politique publique audacieuse, inclusive… et enfin consciente des angles morts.












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