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PLF 2023, en attendant l’Etat social, la société endure…


Le PLF est présenté et personne, ou presque, n’y croit vraiment, gouvernement compris, ministres techniques surtout. Mais tout le monde fait comme si… Les débatteurs débattent, les ministres expliquent, les influenceurs tentent d’influencer, et le commun des mortels et de l’immortelle classe moyenne regarde ailleurs, assommé par le quotidien et la canicule hors-saison…



Par Aziz Boucetta

Au Royaume-Uni, les mesures gouvernementales déclenchent une valse des Premiers ministres, et en France, c’est la procédure d’urgence pour faire passer la loi de finances… Les Etats-Unis jouent comme ils veulent avec leur dollar, qui n’a jamais autant « leur monnaie et notre problème », pendant que le monde est dans une absolue incertitude !

Rien ne fonctionne comme avant… les uns déclenchent des guerres que d’autres œuvrent à diaboliser, comme en Ukraine, et les Grands se provoquent les uns les autres, comme à Taiwan, pendant que les alliances ne répondent plus à aucune logique, comme à l’OPEP+ ou -.

Si on lève les yeux au ciel, on constate… rien. Pas un nuage dans un ciel désespérément bleu, mais un temps caniculaire qui assomme. Les gens ne parlent même plus de la pluie et du soleil, le concept de beau temps ayant basculé vers la pluie, de plus en plus capricieuse, ne venant pas, ou alors en inondations.

Bref, rien ne marche plus comme avant… et on voudrait que les choses continuent de marcher comme si de rien n’était, alors que rien n’est.

Puis le gouvernement arrive avec sa loi de Finances 2023, tellement hypothétique qu’elle semble en devenir mythique, voire mystique !

Qui peut croire à un pétrole à 100 dollars le baril, ou à un gaz butane à 800 dollars la tonne, alors que les pays producteurs, prévoyant une récession, prennent des décisions qui risqueront d’aggraver cette même récession ? Qui peut raisonnablement tabler sur une inflation en net recul après qu’elle fut en nette croissance, et surtout face à toutes les incertitudes monétaires et macroéconomiques ? Et puis, question élémentaire : avec cette fin de mois d’octobre caniculaire et désespérément sèche, que et à combien mangerons-nous dans quelques semaines ?
 

Le « nous » s’applique bien évidemment à la classe moyenne qui, elle, n’en peut mais… voire n’en peut plus. Entre la Covid et ses horreurs, la sortie Covid qui n’en finissait pas, la guerre en Ukraine et son lot d’incertitudes, la sécheresse persistante et les pénuries d’eau peu réjouissantes, la classe moyenne veut bien rester optimiste… mais on sait bien qu’à l’impossible nul n’est tenu. On parle beaucoup d’Etat social, mais dans l’attente, la société endure.

Le gouvernement, lui, veut essayer de continuer d’y croire, et surtout de faire croire qu’il croit, mais au vu des explications données ici et là, l’exercice semble périlleux. Le Maroc (et le monde aussi, un peu), semble être dans cette situation paradoxale où la confiance ne peut être rétablie que par la reconnaissance de l’incertitude.

Nier ce fait et c’est l’incrédulité, voire la méfiance ; admettre la difficulté et adopter un discours churchillien de « sueur et de larmes », et les gens se mettront à croire.

Alors, la meilleure chose à faire pour le gouvernement Akhannouch est de reconnaître la difficulté, l’incertitude, l’opacité… d’être franc sur le court terme pour réussir à maintenir l’espoir sur le moyen terme, sur les grands chantiers lancés, courageusement contracycliques, mais largement réalisables. Au Maroc, contrairement à notre environnement, le gouvernement est stable, se maintient et réussit à faire bonne figure ; il doit juste œuvrer à rester crédible.

La ministre Nadia Fettah et le ministre délégué Fouzi Lekjaâ se sont essayé, avec quelque succès, à un très difficile exercice de communication, très difficile et même périlleux. Il leur reste à reconnaître la vérité vraie… que l’année 2023 s’annonce très difficile et que, sincèrement, ils n’en savent rien. Nous leur en saurions gré.

Rédigé par Aziz Boucetta sur Panorapost 



Jeudi 27 Octobre 2022


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