Loi de finances 2026 : et si on levait le rideau sur la dernière pièce de théâtre budgétaire ?
À chaque fin de mandature, le même suspense revient hanter les couloirs du Parlement marocain comme un générique qu’on connaît par cœur : « Et cette dernière loi de finances, elle va ressembler à quoi ? ». Dans les QG politiques, entre deux pastillas au Parlement ou autour d’un verre de thé à Casablanca, le doute flotte. Pour certains, PLF 2026 serait le bouquet final d’un feu d’artifice électoral. Pour d’autres, ce sera un simple bilan comptable propre, sans audace, sans promesse.
Mais au fond, qui y croit encore vraiment ? Le projet de loi de finances 2026, c’est un peu comme une bande-annonce d’un film qu’on a déjà vu cinq fois. On devine la musique, les rebondissements, les promesses de jobs, de subventions et de stabilité. Sauf qu’en arrière-plan, la bande-son de l’économie mondiale joue une tout autre partition.
En lisant le Budget Économique Exploratoire du HCP , un constat s’impose : le Maroc reste optimiste dans un monde pessimiste. Tandis que les grandes économies se replient, que les exportations marocaines peinent à franchir les douanes européennes comme un ado son bac blanc, le royaume, lui, vise une croissance de 4 % en 2026. C’est courageux. Ou candide.
Et même si l’agriculture retrouve un peu de souffle après la sécheresse, et que les usines phosphatières tournent à plein régime, tout ça semble tenir plus de l’auto-persuasion que d’une dynamique de fond. Car derrière les chiffres soignés, il y a des marges budgétaires qui se resserrent, des dettes publiques qui flirtent avec les 79 % du PIB, et un déficit courant qui s’accroche à son petit -1,9 %.
Alors oui, sur le papier, tout va (presque) bien. Mais dans les poches des Marocains, c’est une autre affaire. Car le pouvoir d’achat ne lit pas les graphiques du HCP.
C’est là que l’ironie du calendrier frappe : ce PLF 2026 tombe à un an des législatives. On imagine mal qu’il ne serve pas un minimum d’affichage politique. Après tout, quelle meilleure vitrine qu’un budget pour rappeler aux électeurs qu’on a été "responsable", "prévoyant", "social" ?
On parle déjà d’augmentations salariales, de baisse de certaines taxes, de relance par l’investissement. Bref, des mots doux à l’oreille des électeurs. Et pourtant, pas sûr que cela suffise à provoquer une vague de gratitude dans les urnes. Parce que les Marocains, eux, savent que les vraies hausses celles du panier, du loyer ou du crédit bancaire ne sont jamais écrites noir sur blanc dans le PLF.
Chaque année, le citoyen moyen découvre le PLF comme on découvre la météo du week-end : sans passion, avec résignation, et surtout sans illusion. Le taux de croissance prévu ? Très bien. Le déficit maîtrisé ? Bravo. L’endettement public contenu ? Super.
Mais ce qu’il aimerait lire, lui, c’est à combien sera le litre d’huile. Ou si le logement deviendra enfin abordable. Ou si les jeunes diplômés cesseront d’envoyer des CV aux quatre coins du globe faute de débouchés ici.
Or, la magie du PLF, c’est qu’il parle peu de tout ça. Il rassure les agences de notation. Il impressionne les bailleurs de fonds. Mais il oublie souvent le petit peuple, celui qui vote... ou s’abstient.
Malgré un taux d’investissement frôlant les 32 % du PIB (un des plus élevés des pays à revenu intermédiaire), le rendement de cet effort reste étonnamment faible. En clair, on investit beaucoup (Coupe du Monde 2030), mais la croissance générée ne suit pas vraiment. Le rapport ICOR du BEE montre qu’il faut de plus en plus d’investissement pour produire un seul point de croissance. Et ne parlons même pas de la création d’emplois : elle stagne malgré la reprise. Un vrai paradoxe à méditer avant de célébrer les milliards engagés.
Mais au fond, qui y croit encore vraiment ? Le projet de loi de finances 2026, c’est un peu comme une bande-annonce d’un film qu’on a déjà vu cinq fois. On devine la musique, les rebondissements, les promesses de jobs, de subventions et de stabilité. Sauf qu’en arrière-plan, la bande-son de l’économie mondiale joue une tout autre partition.
En lisant le Budget Économique Exploratoire du HCP , un constat s’impose : le Maroc reste optimiste dans un monde pessimiste. Tandis que les grandes économies se replient, que les exportations marocaines peinent à franchir les douanes européennes comme un ado son bac blanc, le royaume, lui, vise une croissance de 4 % en 2026. C’est courageux. Ou candide.
Et même si l’agriculture retrouve un peu de souffle après la sécheresse, et que les usines phosphatières tournent à plein régime, tout ça semble tenir plus de l’auto-persuasion que d’une dynamique de fond. Car derrière les chiffres soignés, il y a des marges budgétaires qui se resserrent, des dettes publiques qui flirtent avec les 79 % du PIB, et un déficit courant qui s’accroche à son petit -1,9 %.
Alors oui, sur le papier, tout va (presque) bien. Mais dans les poches des Marocains, c’est une autre affaire. Car le pouvoir d’achat ne lit pas les graphiques du HCP.
C’est là que l’ironie du calendrier frappe : ce PLF 2026 tombe à un an des législatives. On imagine mal qu’il ne serve pas un minimum d’affichage politique. Après tout, quelle meilleure vitrine qu’un budget pour rappeler aux électeurs qu’on a été "responsable", "prévoyant", "social" ?
On parle déjà d’augmentations salariales, de baisse de certaines taxes, de relance par l’investissement. Bref, des mots doux à l’oreille des électeurs. Et pourtant, pas sûr que cela suffise à provoquer une vague de gratitude dans les urnes. Parce que les Marocains, eux, savent que les vraies hausses celles du panier, du loyer ou du crédit bancaire ne sont jamais écrites noir sur blanc dans le PLF.
Chaque année, le citoyen moyen découvre le PLF comme on découvre la météo du week-end : sans passion, avec résignation, et surtout sans illusion. Le taux de croissance prévu ? Très bien. Le déficit maîtrisé ? Bravo. L’endettement public contenu ? Super.
Mais ce qu’il aimerait lire, lui, c’est à combien sera le litre d’huile. Ou si le logement deviendra enfin abordable. Ou si les jeunes diplômés cesseront d’envoyer des CV aux quatre coins du globe faute de débouchés ici.
Or, la magie du PLF, c’est qu’il parle peu de tout ça. Il rassure les agences de notation. Il impressionne les bailleurs de fonds. Mais il oublie souvent le petit peuple, celui qui vote... ou s’abstient.
Malgré un taux d’investissement frôlant les 32 % du PIB (un des plus élevés des pays à revenu intermédiaire), le rendement de cet effort reste étonnamment faible. En clair, on investit beaucoup (Coupe du Monde 2030), mais la croissance générée ne suit pas vraiment. Le rapport ICOR du BEE montre qu’il faut de plus en plus d’investissement pour produire un seul point de croissance. Et ne parlons même pas de la création d’emplois : elle stagne malgré la reprise. Un vrai paradoxe à méditer avant de célébrer les milliards engagés.
Relance ou relance ?
On peut déjà affirmer, sans trop risquer le faux pas, que le PLF 2026 ne sera pas une cure d’austérité. Le ton est donné : ce sera une consolidation de la relance, dans la continuité des orientations amorcées depuis 2021. Mais une interrogation persiste, comme un refrain entêtant : s'agit-il d’une relance vraiment équilibrée entre investissement et consommation, ou simplement d’un énième coup de boost à la commande publique pour faire tourner la machine ?
Car relancer par les chantiers, c’est bien. Encore faut-il que cela ruisselle vers les ménages, l’emploi, et les entreprises locales. Autrement dit, la vraie relance — celle que l’on sent dans le porte-monnaie — dépendra d’un dosage fin entre béton, consommation, et confiance. Et en matière budgétaire, les meilleurs cocktails sont souvent ceux qu’on dose avec plus de prudence que d’affichage.
Car relancer par les chantiers, c’est bien. Encore faut-il que cela ruisselle vers les ménages, l’emploi, et les entreprises locales. Autrement dit, la vraie relance — celle que l’on sent dans le porte-monnaie — dépendra d’un dosage fin entre béton, consommation, et confiance. Et en matière budgétaire, les meilleurs cocktails sont souvent ceux qu’on dose avec plus de prudence que d’affichage.












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