Projet de loi de finances 2026 : Le Maroc joue la carte de la stabilité dans l’incertitude mondiale
Le Royaume mise sur une croissance maîtrisée, une dette allégée et un cap social maintenu, malgré les secousses extérieures
Entre équilibres macroéconomiques et justice sociale, l’ambitieux pari du PLF 2026
Le gouvernement marocain avance prudemment, mais résolument. À quelques mois de la présentation officielle du projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2026, les premières lignes directrices laissent entrevoir un cap clair : préserver les acquis macroéconomiques tout en accélérant les réformes structurelles qui fondent l’État social voulu par le Souverain. Une double exigence dans un environnement mondial instable, entre tension géopolitique persistante, dérèglement climatique et volatilité des marchés de matières premières.
Fidèle à l’ossature budgétaire des dernières années, le PLF 2026 poursuit trois objectifs stratégiques qui s’inscrivent dans les hautes orientations royales :
1-Le maintien des équilibres macroéconomiques essentiels – notamment en matière de déficit et de dette.
2-La consolidation des piliers de l’État social – à travers l’élargissement de la protection sociale et la refonte du système de santé.
3-L’accompagnement des grands chantiers hydrauliques, agricoles, énergétiques, touristiques ou encore logistiques qui structurent le développement du Maroc à l’horizon 2030.
À ce triptyque s’ajoute un accent particulier sur l’emploi, l’investissement privé et la transition énergétique, que le Royaume veut positionner comme moteur de relance et non comme contrainte budgétaire.
Entre équilibres macroéconomiques et justice sociale, l’ambitieux pari du PLF 2026
Le gouvernement marocain avance prudemment, mais résolument. À quelques mois de la présentation officielle du projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2026, les premières lignes directrices laissent entrevoir un cap clair : préserver les acquis macroéconomiques tout en accélérant les réformes structurelles qui fondent l’État social voulu par le Souverain. Une double exigence dans un environnement mondial instable, entre tension géopolitique persistante, dérèglement climatique et volatilité des marchés de matières premières.
Fidèle à l’ossature budgétaire des dernières années, le PLF 2026 poursuit trois objectifs stratégiques qui s’inscrivent dans les hautes orientations royales :
1-Le maintien des équilibres macroéconomiques essentiels – notamment en matière de déficit et de dette.
2-La consolidation des piliers de l’État social – à travers l’élargissement de la protection sociale et la refonte du système de santé.
3-L’accompagnement des grands chantiers hydrauliques, agricoles, énergétiques, touristiques ou encore logistiques qui structurent le développement du Maroc à l’horizon 2030.
À ce triptyque s’ajoute un accent particulier sur l’emploi, l’investissement privé et la transition énergétique, que le Royaume veut positionner comme moteur de relance et non comme contrainte budgétaire.
Hypothèses 2026 : des paris modérés, un contexte incertain
C’est dans ce cadre que Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, a dévoilé les premières hypothèses macroéconomiques sur lesquelles repose le PLF 2026 :
Une production céréalière estimée à 70 millions de quintaux – un niveau ambitieux en période de stress hydrique.
Un baril de Brent autour de 65 dollars – prévision prudente face à la géopolitique explosive.
Une tonne de butane fixée à 500 dollars – toujours fortement subventionnée.
Un taux de change dollar-dirham de 10,007 DH – signe de continuité monétaire.
Un taux d’inflation modéré à 2 % – ce qui reste à confirmer dans le contexte post-pandémique.
Des chiffres techniquement réalistes, mais fortement conditionnés par l’évolution du climat et des marchés internationaux.
« Ce n’est pas la prévision qui compte, c’est la capacité à absorber le choc quand elle est déjouée », glisse un ancien haut fonctionnaire du ministère.
Une production céréalière estimée à 70 millions de quintaux – un niveau ambitieux en période de stress hydrique.
Un baril de Brent autour de 65 dollars – prévision prudente face à la géopolitique explosive.
Une tonne de butane fixée à 500 dollars – toujours fortement subventionnée.
Un taux de change dollar-dirham de 10,007 DH – signe de continuité monétaire.
Un taux d’inflation modéré à 2 % – ce qui reste à confirmer dans le contexte post-pandémique.
Des chiffres techniquement réalistes, mais fortement conditionnés par l’évolution du climat et des marchés internationaux.
« Ce n’est pas la prévision qui compte, c’est la capacité à absorber le choc quand elle est déjouée », glisse un ancien haut fonctionnaire du ministère.
Une croissance robuste… si la pluie revient
Selon les projections de la ministre, l’économie nationale devrait maintenir en 2026 une croissance de 4,5 %, dans la lignée de 2025. Cette performance serait largement portée par les secteurs non agricoles – industrie, services, digital, tourisme, logistique – qui confirment leur dynamique pour la troisième année consécutive.
Mais le cœur agricole du Maroc, lui, reste à la merci du ciel. Une mauvaise saison – comme ce fut le cas à plusieurs reprises durant la décennie écoulée – pourrait rapidement gripper la machine et plomber les prévisions.
Il s’agit donc d’une croissance « avec ceinture de sécurité », où l’investissement public et les partenariats privés doivent jouer un rôle de tampon face aux aléas climatiques.
Mais le cœur agricole du Maroc, lui, reste à la merci du ciel. Une mauvaise saison – comme ce fut le cas à plusieurs reprises durant la décennie écoulée – pourrait rapidement gripper la machine et plomber les prévisions.
Il s’agit donc d’une croissance « avec ceinture de sécurité », où l’investissement public et les partenariats privés doivent jouer un rôle de tampon face aux aléas climatiques.
Un chemin vers l’assainissement budgétaire
Le PLF 2026 ne se limite pas à une vision conjoncturelle. Il s’inscrit dans une programmation budgétaire à moyen terme qui vise à :
Ramener progressivement le déficit à 3 % du PIB à l’horizon 2028.
Réduire le taux d’endettement public de 67,7 % en 2024 à 64 % d’ici trois ans.
Reconstituer des marges de manœuvre budgétaires pour absorber les chocs futurs.
Une trajectoire rigoureuse, mais nécessaire, alors que les pressions sur les finances publiques s’intensifient (coût de la généralisation de l’AMO, subventions aux hydrocarbures, investissements en infrastructures critiques...).
Ramener progressivement le déficit à 3 % du PIB à l’horizon 2028.
Réduire le taux d’endettement public de 67,7 % en 2024 à 64 % d’ici trois ans.
Reconstituer des marges de manœuvre budgétaires pour absorber les chocs futurs.
Une trajectoire rigoureuse, mais nécessaire, alors que les pressions sur les finances publiques s’intensifient (coût de la généralisation de l’AMO, subventions aux hydrocarbures, investissements en infrastructures critiques...).
L’État social à l’épreuve du réel
Au-delà des chiffres, c’est bien le projet de société qui se joue. La poursuite du chantier de la protection sociale – désormais dans sa phase d’extension effective – impose un pilotage budgétaire fin. Il ne s’agit plus de promesses, mais de couverture effective pour des millions de Marocains : RAMED intégrée, indemnités pour perte d’emploi, allocations familiales étendues, etc.
De même, la réforme du système de santé amplifiée par la crise Covid entre dans une phase critique : réorganisation des hôpitaux, numérisation des services, redéploiement des ressources humaines et territoriales. Une réforme systémique qui ne peut réussir sans moyens pérennes.
De même, la réforme du système de santé amplifiée par la crise Covid entre dans une phase critique : réorganisation des hôpitaux, numérisation des services, redéploiement des ressources humaines et territoriales. Une réforme systémique qui ne peut réussir sans moyens pérennes.
Les grands chantiers, toujours locomotives
L’État reste moteur de croissance. Qu’il s’agisse du déploiement des énergies renouvelables, des réseaux hydrauliques inter-bassins, du chantier portuaire ou de la modernisation des routes rurales, le Royaume assume son rôle d’investisseur en chef. Une stratégie qui s’accompagne de nouvelles attentes : que le secteur privé prenne le relais.
Le Fonds Mohammed VI pour l’investissement, les zones industrielles intégrées, la réforme du foncier public ou encore la simplification des procédures administratives sont autant de leviers activés pour attirer l’investissement productif, national comme étranger.
Le Fonds Mohammed VI pour l’investissement, les zones industrielles intégrées, la réforme du foncier public ou encore la simplification des procédures administratives sont autant de leviers activés pour attirer l’investissement productif, national comme étranger.
Une économie résiliente, mais pas invulnérable
Le message de Nadia Fettah est clair : l’économie marocaine est résiliente, mais reste exposée à des vulnérabilités externes majeures. Les tensions dans la zone euro, principal partenaire commercial du Maroc, ou une nouvelle envolée des prix de l’énergie pourraient changer la donne à tout moment.
La vigilance est donc de mise, mais elle ne doit pas se traduire par l’immobilisme. Le PLF 2026 s’annonce comme une tentative d’équilibre entre rigueur et relance, stabilité et transformation, avec en ligne de mire un Maroc plus souverain, plus juste et mieux préparé aux tempêtes du XXIe siècle.
La vigilance est donc de mise, mais elle ne doit pas se traduire par l’immobilisme. Le PLF 2026 s’annonce comme une tentative d’équilibre entre rigueur et relance, stabilité et transformation, avec en ligne de mire un Maroc plus souverain, plus juste et mieux préparé aux tempêtes du XXIe siècle.












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