Une pression sociale qui force le pas
Depuis plusieurs semaines, les voix jeunes se font entendre avec une rare intensité. Le mouvement désigné sous le pseudonyme Gen Z 212 a rassemblé des milliers de citoyens, souvent des diplômés ou des sans-emploi, dans plusieurs villes du Royaume, réclamant moins de stades et plus d’hôpitaux, moins d’infrastructures symboliques et plus de services de base. Ces mobilisations ont changé la donne : elles ne venaient pas d’un parti d’opposition traditionnel mais d’une génération qui refuse d’attendre. Ce facteur a pesé dans les arbitrages budgétaires.
Ainsi, dans un entretien à l’agence Reuters, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a reconnu que le gouvernement « a entendu les jeunes. Leur appel à une meilleure éducation, à des soins de santé dignes et à plus de justice sociale ne peut rester sans réponse ».
Selon ses propos, les deux secteurs clefs de la santé et de l'éducation, représentent pour l’heure moins de 9 % du PIB, ce qui est jugé insuffisant face aux défis d’un Maroc jeune, urbain et en mutation.
Ainsi, dans un entretien à l’agence Reuters, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a reconnu que le gouvernement « a entendu les jeunes. Leur appel à une meilleure éducation, à des soins de santé dignes et à plus de justice sociale ne peut rester sans réponse ».
Selon ses propos, les deux secteurs clefs de la santé et de l'éducation, représentent pour l’heure moins de 9 % du PIB, ce qui est jugé insuffisant face aux défis d’un Maroc jeune, urbain et en mutation.
Un virage : la dette, les priorités et les signaux faibles
Ce n’est pas un simple glissement dans les intitulés, mais bien une réorientation stratégique. Le gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch, dont l’essentiel de la stratégie budgétaire était jusqu’ici concentré sur les grands chantiers (infrastructures, villes nouvelles, tourisme, événements internationaux), introduit une approche plus sociale et inclusive, en phase avec le modèle de développement national promu par SM le ROI Mohammed VI.
Les objectifs affichés sont doubles : restaurer la confiance de la jeunesse et réduire l’écart entre régions tout en préservant l’équilibre macroéconomique (déficit, endettement). Par exemple, l’effort pour ramener le ratio d’endettement sous les 67 % du PIB d’ici 2027 a été rappelé.
Cela dit, un virage reste un virage : il ne garantit pas automatiquement un sprint. L’enjeu est de transformer les annonces en actes, et les actes en résultats tangibles sur le terrain.
Les objectifs affichés sont doubles : restaurer la confiance de la jeunesse et réduire l’écart entre régions tout en préservant l’équilibre macroéconomique (déficit, endettement). Par exemple, l’effort pour ramener le ratio d’endettement sous les 67 % du PIB d’ici 2027 a été rappelé.
Cela dit, un virage reste un virage : il ne garantit pas automatiquement un sprint. L’enjeu est de transformer les annonces en actes, et les actes en résultats tangibles sur le terrain.
Des doutes et des critiques
1. L’ombre des grands projets
Tandis que les plaquettes gouvernementales affichaient des ambitions sociales, des voix ont continué de s’élever : comment justifier des investissements massifs dans les stades en vue de la Coupe du monde de football 2030 ou d’autres mégachantiers alors que des hôpitaux manquent de lits, de médecins et de matériel ?
Cette contradiction alimente le scepticisme parmi certains jeunes. Des témoignages issus des protestations évoquent ce slogan : « Des stades, oui… mais où sont les hôpitaux ? »
2. Le chantier de la mise en œuvre
Les chiffres sont encourageants : le budget santé est passé de 19 ,7 milliards de dirhams en 2021 à 32,6 milliards en 2025 (+65 %) ; l’éducation est dotée de plus de 85 milliards pour 2025 avec 9,5 milliards supplémentaires annuels prévus jusqu’en 2027.
Mais derrière les chiffres, subsistent des défis : le taux d’abandon scolaire reste élevé, surtout en milieu rural, les résultats aux évaluations internationales sont encore faibles.
De même, pour la santé : former les soignants, élargir l’accès dans les zones montagneuses ou oasis, moderniser les établissements… tous ces défis sont encore à mi-chemin.
3. Communication et confiance
La ministre a admis que le gouvernement doit « mieux communiquer ce qu’il fait réellement ».
Cela signifie que la frustration ne vient pas simplement des budgets, mais aussi du sentiment que les mots ne sont pas suivis d’actions visibles. Pour beaucoup de jeunes Marocains, attendre « plus tard » n’est pas une option.
Tandis que les plaquettes gouvernementales affichaient des ambitions sociales, des voix ont continué de s’élever : comment justifier des investissements massifs dans les stades en vue de la Coupe du monde de football 2030 ou d’autres mégachantiers alors que des hôpitaux manquent de lits, de médecins et de matériel ?
Cette contradiction alimente le scepticisme parmi certains jeunes. Des témoignages issus des protestations évoquent ce slogan : « Des stades, oui… mais où sont les hôpitaux ? »
2. Le chantier de la mise en œuvre
Les chiffres sont encourageants : le budget santé est passé de 19 ,7 milliards de dirhams en 2021 à 32,6 milliards en 2025 (+65 %) ; l’éducation est dotée de plus de 85 milliards pour 2025 avec 9,5 milliards supplémentaires annuels prévus jusqu’en 2027.
Mais derrière les chiffres, subsistent des défis : le taux d’abandon scolaire reste élevé, surtout en milieu rural, les résultats aux évaluations internationales sont encore faibles.
De même, pour la santé : former les soignants, élargir l’accès dans les zones montagneuses ou oasis, moderniser les établissements… tous ces défis sont encore à mi-chemin.
3. Communication et confiance
La ministre a admis que le gouvernement doit « mieux communiquer ce qu’il fait réellement ».
Cela signifie que la frustration ne vient pas simplement des budgets, mais aussi du sentiment que les mots ne sont pas suivis d’actions visibles. Pour beaucoup de jeunes Marocains, attendre « plus tard » n’est pas une option.
Les atouts & les opportunités
1. Une priorité renouvelée pour le capital humain
Mettre l’accent sur la santé et l’éducation, c’est investir dans ce que les économistes appellent le capital humain : l’ensemble des compétences, de la santé, du savoir-faire d’une population. Ce n’est pas seulement un choix social, c’est un choix stratégique pour la compétitivité future du Maroc dans un contexte global.
En ce sens, l’engagement est réel : réallocations de ressources, priorisation annoncée, feuille de route budgétaire fixée. Le message est clair : on ne peut plus juste faire des infrastructures spectaculaires, il faut aussi bâtir l’humain.
2. Une cohésion nationale renforcée
Le fait même de répondre – même partiellement – à des revendications portées par la jeunesse est un signe de vitalité démocratique dans une monarchie constitutionnelle : le dialogue social, l’écoute, la capacité d’ajustement. Cela renforce la légitimité de l’État et de ses institutions.
Par ailleurs, l’objectif d’une meilleure convergence entre régions montre une conscience accrue des disparités territoriales : ne plus concentrer les efforts dans les grands axes urbains, mais investir dans les montagnes, les oasis, les zones reculées.
3. Une fenêtre d’opportunité pour les jeunes
Pour la tranche 24-54 ans à laquelle cet article s’adresse, ces arbitrages ouvrent des pistes d’action : accès amélioré à des services essentiels, mais aussi encouragement à l’innovation, à l’entrepreneuriat et à la participation citoyenne dans un modèle plus ouvert. Le signal est donné : « vous comptez ».
Si les services publics s’améliorent simultanément, cela crée un environnement plus propice à l’initiative : des jeunes formés, en bonne santé, avec des chances accrues de succès.
Mettre l’accent sur la santé et l’éducation, c’est investir dans ce que les économistes appellent le capital humain : l’ensemble des compétences, de la santé, du savoir-faire d’une population. Ce n’est pas seulement un choix social, c’est un choix stratégique pour la compétitivité future du Maroc dans un contexte global.
En ce sens, l’engagement est réel : réallocations de ressources, priorisation annoncée, feuille de route budgétaire fixée. Le message est clair : on ne peut plus juste faire des infrastructures spectaculaires, il faut aussi bâtir l’humain.
2. Une cohésion nationale renforcée
Le fait même de répondre – même partiellement – à des revendications portées par la jeunesse est un signe de vitalité démocratique dans une monarchie constitutionnelle : le dialogue social, l’écoute, la capacité d’ajustement. Cela renforce la légitimité de l’État et de ses institutions.
Par ailleurs, l’objectif d’une meilleure convergence entre régions montre une conscience accrue des disparités territoriales : ne plus concentrer les efforts dans les grands axes urbains, mais investir dans les montagnes, les oasis, les zones reculées.
3. Une fenêtre d’opportunité pour les jeunes
Pour la tranche 24-54 ans à laquelle cet article s’adresse, ces arbitrages ouvrent des pistes d’action : accès amélioré à des services essentiels, mais aussi encouragement à l’innovation, à l’entrepreneuriat et à la participation citoyenne dans un modèle plus ouvert. Le signal est donné : « vous comptez ».
Si les services publics s’améliorent simultanément, cela crée un environnement plus propice à l’initiative : des jeunes formés, en bonne santé, avec des chances accrues de succès.
Le « mais » qu’il ne faut pas éluder
Augmenter les budgets ne suffit pas : ils doivent être efficaces. Un dirham investi mal reste un dirham perdu. La question de la gouvernance, de la transparence, de l’évaluation deviendra centrale.
Le calendrier est serré. Si les résultats ne se font pas sentir rapidement, la patience de la jeunesse risque de s’effriter. Le temps de latence entre l’annonce et l’impact peut être un piège.
L’équilibre macro-économique doit être respecté. Un virage social ne signifie pas ignorer les contraintes budgétaires et la soutenabilité de la dette. Sinon, on risque de saborder le modèle.
Cette réorientation ne doit pas être un effet d’annonce en prélude à l’élection de 2026 : elle doit être vue comme une véritable transformation, pas simplement comme un outil tactique.
Le calendrier est serré. Si les résultats ne se font pas sentir rapidement, la patience de la jeunesse risque de s’effriter. Le temps de latence entre l’annonce et l’impact peut être un piège.
L’équilibre macro-économique doit être respecté. Un virage social ne signifie pas ignorer les contraintes budgétaires et la soutenabilité de la dette. Sinon, on risque de saborder le modèle.
Cette réorientation ne doit pas être un effet d’annonce en prélude à l’élection de 2026 : elle doit être vue comme une véritable transformation, pas simplement comme un outil tactique.
Des espoir sans naïveté
Le Projet de Loi de Finances pour 2026 est plus qu’un simple document : c’est un symbole d’orientation, une promesse. Pour le Maroc, il s’agit d’un moment charnière : l’État reconnait que l’investissement humain et la justice sociale ne sont pas secondaires, mais essentiels.
À vous, lecteurs, cette période invite à la vigilance constructive : suivre non seulement ce qui est annoncé, mais ce qui est accompli. Le Maroc a les atouts pour réussir ce tournant : jeunesse dynamique, monarchie stable, modèle de développement réformable. Le défi : transformer visibilité budgétaire en transformation réelle.
Le compte à rebours est lancé : ce n’est plus le temps des beaux discours, mais celui des actes visibles. Et pour que l’espoir devienne réalité, chacun — pouvoirs publics, jeunesse, société civile — aura un rôle à jouer.
À vous, lecteurs, cette période invite à la vigilance constructive : suivre non seulement ce qui est annoncé, mais ce qui est accompli. Le Maroc a les atouts pour réussir ce tournant : jeunesse dynamique, monarchie stable, modèle de développement réformable. Le défi : transformer visibilité budgétaire en transformation réelle.
Le compte à rebours est lancé : ce n’est plus le temps des beaux discours, mais celui des actes visibles. Et pour que l’espoir devienne réalité, chacun — pouvoirs publics, jeunesse, société civile — aura un rôle à jouer.
Et il faut être humble.
Ce que la majorité n’a pas su — ou pas pu — faire suffisament en quatre ans, ce que l’opposition n’a pas su — ou pas pu — imposer en dix, la Génération Z 212 semble l'avoir obtenu en deux semaines.
Un virage. Un vrai. peut-être. Celui d’un État qui, sous la pression d’une jeunesse lucide, accepte enfin de remettre le social au centre. Pas par idéologie. Par nécessité. Par évidence.
Le signal est clair : le rapport de force politique n’est plus celui des partis, mais celui d’une génération connectée, exigeante, et désormais capable de faire plier l’agenda d’un gouvernement.
Un virage. Un vrai. peut-être. Celui d’un État qui, sous la pression d’une jeunesse lucide, accepte enfin de remettre le social au centre. Pas par idéologie. Par nécessité. Par évidence.
Le signal est clair : le rapport de force politique n’est plus celui des partis, mais celui d’une génération connectée, exigeante, et désormais capable de faire plier l’agenda d’un gouvernement.












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