Dans une allocution au Parlement, le président du groupe istiqlalien a inscrit le débat budgétaire 2026 dans une séquence “historique”, saluant la “consolidation internationale” de la marocanité du Sahara et réaffirmant l’option de l’autonomie sous souveraineté marocaine comme cadre unique de règlement. Hommage aux Forces armées, appel au sérieux budgétaire et reconnaissance des partenaires internationaux ont rythmé une intervention qui fait de l’unité nationale l’axe politique et économique du prochain exercice.

Le débat sur le Projet de loi de finances 2026 s’est ouvert sur une tonalité résolument politique. Le chef du groupe istiqlalien, Mr. ALLAL AMRAOUI, a choisi de lier l’architecture budgétaire aux “avancées stratégiques” du Royaume, plaçant en première ligne la question du Sahara. Citant les souverains Hassan II et Mohammed VI, il a rappelé la constance de la doctrine d’État , “la Sahara est une question d’existence, non de frontières”, et salué ce qu’il présente comme une “nouvelle étape” née d’un alignement d’appuis internationaux et d’un “momentum onusien” favorable. L’orateur situe ainsi le PLF 2026 dans la continuité d’un cap royal fait de stabilité, de diplomatie posée et de réformes graduelles.

Au cœur du propos, l’hommage appuyé aux Forces armées royales, aux services de sécurité et aux autorités territoriales, “pour des sacrifices exceptionnels dans la défense de l’intégrité territoriale”. Le message est clair: l’unité nationale n’est pas seulement un récit, elle impose une hiérarchie des priorités publiques, dont le budget doit être le reflet. Cette articulation entre souveraineté et allocation des ressources traverse toute l’intervention: consolidation des régions du Sud, sécurisation des frontières, et poursuite des investissements structurants comme déclinaisons concrètes d’une “doctrine d’unité”.

Sur le plan international, le député a remercié nommément les alliés perçus comme des pivots du dossier, citant les États‑Unis, la France, le Royaume‑Uni et l’Espagne, dans le sillage de positions qui reconnaissent la pertinence du plan d’autonomie. L’insistance sur la “coopération crédible” et la “fiabilité diplomatique” entend ancrer l’environnement extérieur du PLF 2026 dans une logique de partenariats stables, utiles à l’attraction d’investissements et à la résilience macroéconomique.

Si l’intervention reste avant tout politique, le cadrage laisse deviner les chantiers budgétaires attendus : poursuite des grands programmes d’infrastructures et de désenclavement dans les provinces du Sud, accompagnement de la régionalisation avancée, et soutien à la sécurité et à la cohésion sociale. La rhétorique du “sérieux budgétaire” affleure : il s’agit de transformer un “capital diplomatique” en bénéfices économiques tangibles, tout en contenant les risques liés à la conjoncture internationale. En filigrane, l’idée que l’adhésion populaire  “l’unité derrière le Roi” demeure un actif politique et social à nourrir par des résultats visibles.

Enfin, cette intervention, très référencée et solennelle, du président du Groupe Istiqlalien de l'Unité et de l'Egalitarisme replace enfin le PLF 2026 dans une temporalité longue : un “demi‑siècle de constance”, de sacrifices et de construction face aux tentatives de déstabilisation. En scellant le lien entre unité territoriale, stabilité institutionnelle et trajectoire économique, le groupe istiqlalien donne le ton d’un débat où la souveraineté sert de fil directeur aux arbitrages budgétaires. Reste à voir, au fil de l’examen parlementaire, comment cette ligne se traduira en crédits, en indicateurs et en dispositifs concrets pour les citoyens et les territoires.