L'ODJ Média



PLF : Prochainement sur vos écrans


Rédigé par La Rédaction le Samedi 21 Septembre 2024

​Le projet de Loi de Finances pour l'année 2025, avec ses réformes fiscales et douanières ambitieuses, reflète la volonté du gouvernement d'accompagner la transition vers une économie plus durable tout en soutenant la classe moyenne. Cependant, une analyse à la fois à charge et à décharge de ces propositions s'impose pour en évaluer pleinement les impacts.



Les réformes douanières proposées pour 2025 mettent en avant plusieurs innovations. Parmi elles, la collaboration avec le Ministère de la Transition Énergétique pour le marquage des produits pétroliers, une mesure clé pour lutter contre la fraude dans ce secteur. En théorie, cette initiative pourrait prévenir la contrebande et garantir que seuls les produits pétroliers conformes aux normes accèdent au marché. Cela soutiendrait aussi l'intégrité fiscale de l’État en renforçant la transparence des échanges.

Cependant, la mise en œuvre de cette mesure pourrait poser des défis logistiques et techniques, notamment en termes de coûts et d'efficacité. Le secteur pétrolier, déjà sous pression avec la volatilité des prix internationaux, pourrait transférer ces coûts supplémentaires au consommateur, augmentant ainsi les prix à la pompe. Le taxe carbone, autre mesure phare, vise à promouvoir une fiscalité verte en réponse aux enjeux climatiques. Toutefois, si cette taxe est mal calibrée, elle pourrait nuire à la compétitivité des industries locales, notamment les secteurs fortement consommateurs d’énergie, en alourdissant leur facture énergétique.

La réglementation des métaux précieux est également un point crucial pour améliorer la traçabilité. Dans un marché en plein essor, cette mesure pourrait apporter plus de confiance dans les transactions et réduire les risques de fraude. Mais, là encore, la bureaucratisation excessive pourrait freiner la croissance du secteur en imposant des coûts administratifs supplémentaires aux entreprises.

Enfin, la réforme du Code de Recouvrement est présentée comme un levier pour optimiser les créances publiques. Bien que nécessaire, il existe des craintes que l’augmentation de la pression sur les contribuables endettés ne crée des tensions sociales, notamment dans un contexte où beaucoup luttent déjà pour se remettre des impacts économiques de la pandémie et de l'inflation.
Réforme fiscale 2025 : soulagement pour la classe moyenne, mais quid des recettes ?

Sur le front fiscal, le projet de Loi de Finances 2025 se veut un souffle d'air frais pour la classe moyenne, avec des réformes telles que l'augmentation du revenu exonéré de 30 000 à 40 000 dirhams. En exemptant de l’impôt les revenus inférieurs à 6 000 dirhams par mois, cette mesure répond à une demande sociale pressante pour alléger le poids fiscal sur les ménages à revenus modestes. De plus, la réduction des taux d’imposition, notamment le taux marginal passant de 38% à 37%, traduit une volonté d’encourager la consommation et d’injecter de la liquidité dans l’économie.

Cependant, ces réformes ne sont pas sans risques. Une réduction généralisée des impôts, bien qu’allégeant la pression sur les contribuables, pourrait diminuer les recettes de l’État, compromettant ainsi la capacité du gouvernement à financer ses projets d’infrastructure et ses réformes sociales. Le dilemme ici réside dans la balance entre stimuler la demande et maintenir la stabilité budgétaire. Si les déficits se creusent, il pourrait être nécessaire de compenser par des emprunts ou de nouvelles taxes, ce qui pourrait à terme annuler les effets positifs attendus.

La réduction d’impôt pour charges de famille (portée à 500 dirhams par personne à charge) est un autre point positif, car elle s’attaque à la charge fiscale pour les familles nombreuses. Cependant, il est crucial de s’interroger sur la capacité de l'administration fiscale à s’assurer que ces avantages sont correctement appliqués, en évitant toute fraude.

Lutte contre la fraude : un défi nécessaire mais complexe

Le dernier volet concerne la lutte contre la fraude fiscale. Si l’objectif d'intégrer le secteur informel dans l'économie officielle est louable, il nécessite une approche nuancée. Le secteur informel représente une part importante de l’économie marocaine, et sa régularisation pourrait être perçue comme une contrainte plutôt qu'une opportunité par ceux qui en dépendent pour leur subsistance. Les sanctions excessives ou une régulation trop rigide risquent de pousser certains acteurs encore plus loin dans la clandestinité, plutôt que de les inciter à se conformer aux normes fiscales.
Conclusion

Les mesures fiscales et douanières du projet de Loi de Finances pour 2025 visent à moderniser l'économie marocaine et à la rendre plus résiliente aux chocs externes. Si elles offrent des avantages indéniables pour la classe moyenne et le climat des affaires, elles comportent aussi des risques potentiels, notamment en termes de perte de recettes fiscales et d'effets inflationnistes. Le succès de ces réformes dépendra de leur mise en œuvre pragmatique, avec un juste équilibre entre les objectifs de croissance économique et de justice sociale.





Samedi 21 Septembre 2024

Breaking news | Analyses & Finance & Bourse | Communiqué de presse | Eco Business | Digital & Tech | Santé & Bien être | Lifestyle | Culture & Musique & Loisir | Sport | Auto-moto | Room | L'ODJ Podcasts - 8éme jour | Les dernières émissions de L'ODJ TV | Last Conférences & Reportages | Bookcase | LODJ Média


Bannière Réseaux Sociaux


Bannière Lodj DJ








Inscription à la newsletter

Plus d'informations sur cette page : https://www.lodj.ma/CGU_a46.html