À Istanbul, du 24 au 27 octobre, Islamabad et Kaboul ont tenté de freiner un cycle de violences. Mais le Pakistan affirme que la partie afghane n’a fourni « aucune assurance » et a « esquivé le cœur du problème ». L’échec est désormais acté.
Les tensions ont explosé il y a deux semaines quand les autorités talibanes ont lancé une offensive frontalière, après des explosions à Kaboul attribuées au Pakistan. Islamabad a réagi par des « frappes de précision » contre des « cibles terroristes » en territoire afghan. Face aux pertes civiles, une médiation du Qatar avait permis un cessez-le-feu temporaire. Ces derniers jours, les deux délégations tentaient de transformer cette trêve fragile en accord durable.
Le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Asif, a déclaré que son pays « n’aurait besoin que d’une fraction de son arsenal pour anéantir complètement le pouvoir taliban ». Une phrase lourde, dans un contexte où le Pakistan est puissance nucléaire.
De son côté, Kaboul prévient : toute attaque recevra une « réponse décisive ». Le porte-parole taliban rappelle que « l’OTAN et les États-Unis n’ont pas réussi à soumettre l’Afghanistan en vingt ans ». La Mission des Nations Unies en Afghanistan (Manua) fait état de 50 civils tués et 447 blessés en une semaine côté afghan. L’armée pakistanaise annonce 23 soldats tués et 29 blessés.
Islamabad exige que l’Afghanistan garantisse qu’aucun groupe armé anti-pakistanais, notamment le TTP, ne soit hébergé sur son sol. Kaboul dément, et accuse à son tour le Pakistan de soutenir la branche régionale de l’État islamique. Les talibans qualifient les exigences pakistanaises de « déraisonnables ».
Une reprise de la guerre entre les deux voisins déstabiliserait déjà l’une des régions les plus explosives du globe : terrorisme transfrontalier, effondrement économique afghan, afflux de réfugiés et risque d’implication internationale. À Kuala Lumpur, en marge du sommet de l’ASEAN, le président américain Donald Trump assure qu’il pourrait « mettre un terme très rapidement » aux hostilités.












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