Des trajectoires d’intégration souvent longues et exigeantes
Plus de 1.800 Marocains ont prêté serment de citoyenneté au Canada sur les six premiers mois de l’année. Ce nombre, modeste à l’échelle d’un pays-continent, dessine pourtant les lignes serrées d’une cartographie intime: celle de jeunes diplômés séduits par l’ascenseur méritocratique nord-américain, de familles recomposées qui fixent leur avenir sous l’érable, de travailleurs qualifiés qui transforment un permis temporaire en ancrage durable. La naturalisation, au Canada, n’est jamais un accident. Elle est l’aboutissement d’années d’études, d’emplois, d’impôts payés, de loyers tout autant que de rêves, puis de cette épreuve sobre et décisive qu’est l’aptitude linguistique et la connaissance civique.
Les Marocains naturalisés témoignent d’une logique d’investissement: on ne part pas, on se projette. Un diplôme en sciences des données, un stage en entreprise, un premier emploi dans une PME technologique, une résidence permanente obtenue au titre de la sélection des talents, puis, enfin, la citoyenneté. Entre les lignes, la même équation: un système qui rend lisible le chemin, ajuste régulièrement ses seuils et renforce l’attractivité de ses provinces. Les villes moyennes, loin des lumières de Toronto ou Montréal, attirent aussi: loyers moins élevés, écosystèmes d’innovation souples, politiques d’accueil plus directes.
Pour le Maroc, ce flux légal interroge les conditions de l’attachement. Les jeunes citent l’éducation, l’environnement professionnel, la prévisibilité des règles. Ils ne cherchent pas tant l’exil que l’assurance d’un horizon. Et lorsque la naturalisation arrive, elle n’efface pas la filiation; elle tisse des ponts. Les transferts de compétences et d’investissement de la diaspora s’organisent, la double appartenance devient ressource, et la citoyenneté, un outil de circulation, pas une rupture.
Reste la question qui fâche: la concurrence des talents. Le Canada, comme d’autres pays, cible les profils STEM, la santé, l’ingénierie. Le Maroc forme, le monde attire. La réponse ne peut se limiter à un appel au patriotisme. Elle se construit par une politique éducative exigeante, une économie de la valeur ajoutée, des marchés du travail qui récompensent la compétence, et une administration qui tienne parole. Alors, la décision de partir ou de rester cessera d’être un verdict, pour redevenir un choix.
Les Marocains naturalisés témoignent d’une logique d’investissement: on ne part pas, on se projette. Un diplôme en sciences des données, un stage en entreprise, un premier emploi dans une PME technologique, une résidence permanente obtenue au titre de la sélection des talents, puis, enfin, la citoyenneté. Entre les lignes, la même équation: un système qui rend lisible le chemin, ajuste régulièrement ses seuils et renforce l’attractivité de ses provinces. Les villes moyennes, loin des lumières de Toronto ou Montréal, attirent aussi: loyers moins élevés, écosystèmes d’innovation souples, politiques d’accueil plus directes.
Pour le Maroc, ce flux légal interroge les conditions de l’attachement. Les jeunes citent l’éducation, l’environnement professionnel, la prévisibilité des règles. Ils ne cherchent pas tant l’exil que l’assurance d’un horizon. Et lorsque la naturalisation arrive, elle n’efface pas la filiation; elle tisse des ponts. Les transferts de compétences et d’investissement de la diaspora s’organisent, la double appartenance devient ressource, et la citoyenneté, un outil de circulation, pas une rupture.
Reste la question qui fâche: la concurrence des talents. Le Canada, comme d’autres pays, cible les profils STEM, la santé, l’ingénierie. Le Maroc forme, le monde attire. La réponse ne peut se limiter à un appel au patriotisme. Elle se construit par une politique éducative exigeante, une économie de la valeur ajoutée, des marchés du travail qui récompensent la compétence, et une administration qui tienne parole. Alors, la décision de partir ou de rester cessera d’être un verdict, pour redevenir un choix.












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