Par Adnane Benchakroun
Je choisis l'art des mots tissés avec adresse.
À l'abri des regards, ma plume en finesse
Glisse sur le papier, en un flot sans embourse.
Préférant la cadence des alexandrins,
Aux proses du quotidien, trop directes, trop crues,
Je dépose en silence mes vérités nues,
Sous le voile léger des rimes et des refrains.
Mes mots, en douce danse, esquivent les offenses,
Portant en eux le poids de mes émotions.
Sans heurter, ils s'envolent, libres de tensions,
Dans un ballet subtil, plein de révérences.
L'écriture en vers, tel un art consommé,
Me permet d'exprimer, sans trop me dévoiler,
Mes pensées les plus profondes, mes rêves éthérés,
Avec la musicalité des idées aimées.
Je suis de ces poètes, pudiques, réservés,
Qui, sans être lâches, connaissent leurs limites.
Dans cet exercice, où parfois l'âme s'agite,
Je trouve ma force, en vers bien conservés.
Sans jamais trop en dire, je laisse entrevoir
Les contours de mon âme, en touches impressionnistes,
Mes vers, tels des pinceaux, dessinent, artistes,
Les émotions cachées, dans l'espoir d'un miroir.
Je navigue en ces eaux, avec prudence, tact,
Où chaque mot choisi est un pas qui s'avance
Vers l'autre, sans risquer la moindre offense,
Dans ce jeu délicat, où le cœur reste intact.
L'alexandrin, mon choix, ma voie, mon écho,
Résonne dans le temps, comme l'œuvre de Ronsard,
Chaque syllabe pesée, chaque vers un rempart,
Contre l'assaut brutal du monde et de ses maux.
Dans ce jardin secret où fleurissent mes vers,
Je cultive l'espoir, la beauté, l'élégance,
Offrant à qui sait lire entre les lignes, une chance
De découvrir mon monde, en nuances diverses.
Je suis ce voyageur, sur les chemins de l'âme,
Qui, à travers ses vers, cherche à toucher le ciel,
Sans jamais s'exposer, sous le soleil cruel,
Préférant la douceur d'une discrète flamme.
Ainsi, par mes quatrains, je tisse mon histoire,
Entre ombre et lumière, entre dire et taire,
Cherchant dans l'alexandrin un refuge, un sanctuaire,
Où mes mots peuvent vivre, loin des regards, le soir.
Et si parfois la plume porte en elle la douleur,
C'est avec élégance qu'elle danse sur le papier,
Transformant chaque épreuve en un vers à chérir,
Dans cet exercice où je trouve mon bonheur.