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Quand le hip-hop entre par la porte du gymnase de l'école marocaine

Faut-il un diplôme en moonwalk pour passer le bac ?


Rédigé par le Dimanche 25 Mai 2025

Le hip-hop et le breaking s’invitent dans les écoles marocaines : une réforme audacieuse entre modernité, tradition et pédagogie en mouvement :
Le hip-hop dans les écoles marocaines suscite un débat entre modernité et tradition.
Ces nouvelles disciplines peuvent-elles vraiment lutter contre le décrochage ?
Entre inquiétudes culturelles et ouverture pédagogique, le Maroc cherche son tempo.



Quand les élèves calent sur les maths mais brillent en breakdance

Dans les couloirs des collèges marocains, un nouveau bruit se fait entendre : ce n’est pas une craie qui grince, mais un beat qui claque. Le hip-hop et le breaking, ces danses venues de la rue et des clips MTV d’antan, s’invitent officiellement dans les gymnases. Un projet du ministère de l’Éducation prévoit leur intégration dans les cours d’éducation physique. Et là, tout le monde ne suit pas le rythme.

Certains crient à la révolution pédagogique, d’autres à la décadence. Car avouons-le : quand on est habitué aux bonnes vieilles séries de pompes et aux passes de foot sur gravier, voir un élève faire le poirier au son de Nas ou de Kendrick Lamar peut désarçonner. Pourtant, ce débat soulève une vraie question : l’école marocaine est-elle prête à danser avec son temps ?

Les défenseurs de cette mesure sont formels : intégrer ces disciplines urbaines, c’est ouvrir la porte à une pédagogie de l’engagement. L’élève n’est plus simple exécutant, il devient créateur. Mieux : c’est un antidote contre le décrochage scolaire. On capte l’attention de ceux que ni les maths, ni la gymnastique suédoise ne faisaient vibrer. Et puis soyons francs : qui n’a jamais vu un gamin de dix ans improviser un enchaînement de gestes dignes des JO de Los Angeles sans jamais avoir mis les pieds dans un studio de danse ?

Mais à l’autre bout de la piste, des voix s’élèvent : celles de ceux qui redoutent une perte de repères. Ce n’est pas qu’ils détestent le hip-hop, c’est qu’ils craignent que l’école, lieu de transmission de valeurs, ne devienne un écho de TikTok. À force de tout intégrer, ne risque-t-on pas de tout diluer ? La question est posée.

En vérité, derrière ce débat chorégraphique se cache un dilemme plus vaste : que doit enseigner l’école marocaine aujourd’hui ? La réponse n’est pas dans les postures mais dans la posture. Il ne s’agit pas de savoir si le hip-hop est noble ou pas, mais s’il est porteur de sens. Et force est de constater qu’il l’est : au-delà du style, il enseigne l’effort, la discipline, la mémoire, le dépassement de soi. Bref, tout ce qu’on demande à un sport.

Au final, la vraie rupture n’est pas entre breakdancers et profs d’EPS, mais entre une école qui regarde encore vers le passé et une jeunesse déjà tournée vers demain. Le Maroc a le choix : continuer à faire du sport comme en 1985, ou accepter que les baskets montantes soient désormais les nouvelles pointes de danse.

​La ruée mondiale vers le hip-hop scolaire

En France, les danses urbaines sont déjà intégrées dans certaines académies. En Corée du Sud, on les enseigne comme un art national émergent. À Los Angeles, c’est même une option au bac. Le Maroc ne fait donc que suivre une tendance mondiale qui voit l’école s’ouvrir à de nouvelles formes de culture populaire. La clé, désormais, sera de former des enseignants capables d’encadrer ces pratiques sans les folkloriser ni les caricaturer.

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Dimanche 25 Mai 2025

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