Trump jubile, Kagame et Tshisekedi figent : la paix sous tension
Les deux présidents ont admis eux-mêmes que la mise en œuvre serait difficile, « semée d’embûches ». L’accord, baptisé Washington Accords for Peace and Stability, marque un tournant majeur : les États-Unis reprennent la main sur un dossier longtemps laissé aux mécanismes africains et onusiens. Washington veut stabiliser la région pour protéger ses intérêts économiques et sécuritaires, un message assumé dans les coulisses diplomatiques.
Le texte prévoit un cessez-le-feu immédiat, l’arrêt de tout soutien direct ou indirect aux groupes armés et le retrait graduel et vérifiable du M23, sous supervision conjointe des États-Unis, de l’ONU et de l’Union africaine. L’accord crée aussi un mécanisme bilatéral de coopération sécuritaire, avec patrouilles coordonnées, partage de renseignements et commission de suivi à Nairobi.
Sur le plan économique, un volet inédit instaure un « corridor minier transparent », destiné à empêcher que coltan, cobalt ou lithium ne financent les groupes armés. Les États-Unis occuperont une place centrale dans ce processus de certification.
Sur le papier, les avancées sont significatives. Mais la signature masque une série de zones d’ombre. Aucune sanction claire n’est prévue en cas de non-respect et la réussite repose entièrement sur la volonté politique de Kinshasa et Kigali deux capitales où la confiance mutuelle est au plus bas.
Une source congolaise évoque un accord obtenu sous « intense pression internationale », révélant un déséquilibre assumé.
Kigali insiste sur la nécessité absolue de garantir sa sécurité nationale, refusant toute impression de recul face aux exigences américaines.
Ce climat tendu s’explique aussi par la réalité du terrain. À la veille de la signature, de violents combats ont encore éclaté entre l’armée congolaise et le M23 dans plusieurs zones du Sud-Kivu. Un rappel brutal de la distance entre le texte diplomatique et la situation militaire.
Les Accords de Washington redessinent le paysage diplomatique des Grands Lacs, avec les États-Unis désormais en première ligne.
Mais l’écart entre les engagements et le terrain reste profond, et seule l’application concrète retrait du M23, patrouilles conjointes, contrôle des minerais dira si cet accord marque un tournant ou un épisode supplémentaire dans une série de processus avortés.
Une paix signée au froid, qui devra maintenant survivre à la chaleur des armes.












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