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Rabat exproprie, Alger se lamente et menace


Rédigé par le Mardi 19 Mars 2024

Comment Alger a tourné une simple affaire d’expropriation de biens immobiliers pour utilité publique en nouveau motif d’exaspération des tensions avec Rabat.



L’affaire commence par la publication au Bulletin officiel n° 5811 d’un décret du gouvernement marocain, daté du 13 mars, relatif à l’expropriation, pour utilité publique, de biens immobiliers, situés dans la capitale et appartenant à l’ambassade d’Algérie à Rabat.

Pratiquement, il s’agit de mobiliser du foncier pour l’extension des locaux du Ministère des affaires étrangères, sis au 7, Rue Frankin Roosevelt, à Rabat.

Une opération, somme toute, on ne peut plus banale, puisque des démarches similaires ont été menées, en toute sérénité, avec d’autres représentations diplomatiques, dont celles de la Confédération helvétique et de la Côte d’Ivoire.

Mais c’était sans compter avec la marocophobie délirante des responsables algériens, qui ont profité de ce non-évènement pour éructer à nouveau leur haine viscérale du Maroc.

De quelle représentation diplomatique parle-t-on ?

Le 17 mars, le ministère des affaires étrangères algérien s’est fendu d’un communiqué très peu diplomatique, l’expropriation a été qualifiée de confiscation, outre une menace de contre-mesure vengeresse.

On ne peut s’empêcher, de premier abord, de se demander si les décideurs algériens jouissent encore de toute leur raison.

En premier lieu, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, en août 2021, et retiré son ambassadeur. Il n’est, alors, plus question ni de privilèges, ni d’immunité diplomatiques.

Invoquer la Convention de Vienne, comme l’a fait le ministère des affaires étrangères algérien dans son communiqué, est, de ce fait, totalement hors propos.

Des biens immobiliers offerts et délaissés

D’autre part, ni le siège de l’ambassade d’Algérie, sise Avenue Mohammed VI à Rabat, ni la résidence de l’ambassadeur, ne comptent parmi les trois biens immobiliers expropriés.
   
L’ancien siège de l’ambassade d’Algérie à Rabat, mitoyen du Ministère des affaires étrangères, est, par ailleurs, abandonné depuis que le personnel diplomatique algérien a déménagé vers ses nouveaux bâtiments.

Il n’y a, donc, aucune raison que ce bien immobilier délaissé ne soit pas exproprié pour pouvoir agrandir les locaux du Ministère des affaires étrangères.

D’autant plus que les dits biens immobiliers expropriés n’ont pas été achetés par l’ambassade d’Algérie, mais lui ont été offert par l’Etat marocain, soit dit en passant.

Informés depuis deux ans

De toute manière, les autorités marocaines n’ont pas procédé aux dites expropriations sans en avoir d’abord porté connaissance aux autorités algériennes.

Ces dernières ont malhonnêtement simulé la surprise, alors que cela fait deux ans que les deux parties échangent à ce sujet.

Les autorités marocaines ont, en effet, adressé pas moins de huit courriers officiels à ce sujet à leurs homologues algériennes, qui ont, pour leur part, envoyé cinq courriers officiels, à titre de réponse.

De toute évidence, les dirigeants algériens, qui ne savent pas par quel moyen annoncer à leur population le report des élections présidentielles, sont prêts à exploiter n’importe quelle nouvelle, quitte à la maquiller pour l’adapter à leur narratif, afin de détourner l’attention de leur opinion publique vers leur « ennemi extérieur » par excellence, le Maroc.

Une médiocratie

Pourtant, nombre de Marocains souhaitent de tout cœur la reconduction du président algérien Abdelmajid Tebboune pour un second mandat et le maintien du Général Saïd Chengriha à la tête de l’armée du pays voisin de l’Est.

On ne peut rêver d’adversaires intellectuellement plus médiocres et foncièrement ingrats. Les dirigeants algériens se sont très bien débrouillés, tous seuls, pour envenimer les relations de l’Algérie avec les pays voisins du Sahel. C’est tout bénéfice pour le Maroc.

La dernière nouvelle nous vient de Moscou, où le ministère de la défense russe a publié, le 14 mars, sur la plateforme « X » (ex-Tweeter), une liste des pays émetteurs de mercenaires étrangers partis en Ukraine se battre contre la Russie, comprenant 60 algériens, dont 28 sont morts.

Sachant que Moscou a toujours considéré Alger comme un allié, dont elle est le principal fournisseur d’armement, les dirigeants russes ne vont pas manquer « d’apprécier » ce coup de poignard dans le dos.

Le président russe, Vladimir Poutine, qui vient d’être réélu pour un cinquième mandat, devrait méditer ce propos de feu Hassan II : « nous n’attendons pas du monde qu’il reconnaisse notre Sahara marocain. Nous voulions plutôt que les gens sachent avec quels voisins Dieu nous a réunis ».





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Mardi 19 Mars 2024

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