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Rentrée : Mauvais dossiers…


Difficile d'avancer des prévisions pour 2023- c'est vrai au Maroc et ailleurs. Au plan de la vie internationale, est-on davantage éclairé ? Pas le moins du monde. Il n'y a pas de prédictibilité : le conflit Ukraine -Russie, ouvert le 24 février dernier en atteste. Alors? Il ne reste qu'à intégrer durablement cette donnée majeure: celle du primat de l'incertitude. Pas seulement, il faut y ajouter la complexité et reprendre à son compte ce que dit depuis des lustres le sociologue français Edgar Morin.



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Par Mustapha Sehimi

Mauvaise gouvernance

Cela dit, comment se présente dans le Royaume pour cette nouvelle année ? Pas sous les meilleurs auspices. Dans le discours officiel, il est question de relance économique après un médiocre exercice 2022. L'on aura l'occasion de revenir sur cette question. Il est également fait référence à une nouvelle étape dans le chantier de la protection sociale et à des mesures complémentaires, tel le Registre social unifié (RSU) devant acter en 2024 la fin de la Caisse de compensation. Il faut encore y ajouter d'autres réformes sociales (Code du travail) et sociétales (Code pénal, etc).

Une feuille de route chargée. Lourde. Contraignante aussi - un test de la capacité réformatrice de ce cabinet. Or, le voilà, dès les premiers jours de ce nouvel an, confronté à deux affaires qui enflamment la Toile et partant l'opinion publique nationale. La première est celle des billets offerts par la FRMF à l'occasion du Mondial du football au Qatar. Ces billets ont fait l'objet de multiples pratiques illégales de revente dans des conditions impliquant notamment certains dirigeants sportifs. Le 27 décembre dernier, Fouzi Lakjaa, a déclaré à la presse, qu'il allait prendre "toutes les mesures strictes contre ces misérables, quels que soient leurs postes et leurs responsabilités".

Il a chargé une commission de faire un rapport dans les dix jours avant de préciser que cette base-là il annoncerait le 16 janvier les mesures appropriées. Y aura-t-il des suites judiciaires ? Pour l'heure, le parlementaire RNI, Mohamed El Hidaoui, président de l'Olympique de Safi, a été convoqué par la police judiciaire sur instruction du parquet de la Cour d'appel de Casablanca, et ce pour vente illégale de billets. D'autres mis en cause auront également à s'expliquer sur cette même affaire.

L'un des facteurs explicatifs à retenir ici est sans doute une gouvernance... insuffisante. Tout n'a pas été mis sur pied par la FRMF pour éviter ces dysfonctionnements. L'on retrouve ce même diagnostic pour ce qui est ce qui s'est passé dans une autre affaire : celle tout aussi toxique regarde les conditions d'accès à la profession d'avocat, un concours organisé le 4 janvier. Quelque 80.000 candidats y étaient inscrits; seuls 2.000 ont été déclarés admis pour les épreuves d'oral. A préciser ici que dans le premier classement ne figurait que 800 candidats justifiant de la moyenne ; un autre lot de 1.200 a bénéficié d’un "rattrapage".

La polémique est vive et elle perdure. Elle met en cause l'actuel ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, par suite de ses déclarations malheureuses: sur les diplômes de son fils, reçus, avec une moyenne de 19 sur 20 et qui a fait ses études au Canada parce qu'il était "riche"; sur les profils et les filiations des reçus paraissant avoir bénéficié d'"arrangements" et de "facilités" garantissant leur réussite. De quoi nourrir tous les réquisitoires sur les réseaux sociaux. Une situation détestable, exécrable même, pour tout le monde. 

Le ministre du PAM, El Ouahbi, est ainsi pris à partie, certains demandant même sa démission. Le Syndicat des avocats appelle à l'annulation du concours; le Club des magistrats est embarrassée et en profite pour réclamer que le concours des attachés de justice soit entouré de toutes les garanties de bon déroulement; et l'Association des barreaux du Maroc (ABAM) est quelque peu en retrait en dénonçant" l'exploitation de l'examen d'accès à la profession d'avocat pour poursuivre la campagne de ciblage systématique de la profession d'avocat et porter des accusations gratuites contre les institutions professionnelles et contester leur crédibilité".

Une manière de botter en touche et donc de se défausser: ce qui est en cause n'est-ce pas les conditions d'examen et pas la profession? Il est vrai que le président de l'ABAM, Me. Abdelouahed El Ansari, a vu l'un de ses proches admis à cet examen... 

 

Le gouvernement malmené

Dans tout cela, le gouvernement est malmené. Toutes les annonces qu'il pourra faire dans les semaines à venir seront brouillées et même plombées par ces deux affaires. 

Question de crédibilité: comment pourra-t-il être audible alors qu'il accuse déjà un grand déficit tout au long de l'année 2022? Comment seront réglées ces deux affaires ?

De manière forte, exemplaire, ou bien par bien des lenteurs... Que sera le statut du ministre de la Justice? Il a déclaré, avec aplomb, qu'il ne démissionnera pas; mais la décision est-elle entre ses mains? En tout état de cause, comment pourra-t-il porter les réformes prévues dans l'agenda de son département ? N'est-il pas devenu encombrant pour le Chef du gouvernement, pour son parti aussi, sans oublier la crédibilité de toute la politique de son département régalien?

Le nouvel élan que se propose d'engager 1'exécutif peut-il se permettre d'évacuer tous ces paramètres dont celui d'une opinion publique chauffée à blanc ?

Rédigé par Mustapha Sehimi sur Quid 



Vendredi 13 Janvier 2023

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