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Royaume de coexistence


Tolérance, altérité, ouverture sur l’autre, voilà des mots et des concepts nobles qui à force d’être ressassés à tort et à travers, partout dans le monde, ont malheureusement fini par être galvaudés et vidés de leur substance pour devenir de simples slogans, souvent balayés par les réalités sordides d’un quotidien dominé par l’intolérance, le racisme et la xénophobie.



Par Majd EL ATOUABI

Royaume de coexistence
Au Maroc où une inébranlable culture de tolérance et de dialogue interreligieux subsiste depuis des siècles, ces concepts ont heureusement toujours un sens.

Véritables chromosomes de notre ADN identitaire et Nationale, ces valeurs sacrées sont certes souillées de temps à autre par des dérives orales ou brutales, sectaires ou individuelles, elles restent cependant réellement ancrées dans notre pensée collective.

La reprise récente des relations diplomatiques avec Israël et l’esprit de franche communion qui a marqué les retrouvailles entre Marocains juifs et musulmans, ne sont que la partie émergée de cette longue tradition du vivre-ensemble.

L’autre facette souvent méconnue de cette tradition de cohabitation avec l’autre, est l’interaction soutenue et continue avec le monde chrétien et notamment catholique, celui-là même avec lequel le Royaume a pourtant partagé une longue Histoire conflictuelle jalonnée de guerres interminables et de violentes batailles, depuis le Moyen-âge jusqu’au début du vingtième siècle.

Bien avant l’échange de visites historiques entre les Rois du Maroc et Commandeurs des Croyants, Leurs Majestés Hassan II et Mohammed VI, avec Leurs Saintetés les Souverains Pontifes, Jean Paul II et François, respectivement dans les années 1980, 1985, 2000 et 2019, notre pays accueillait sur son sol, au Monastère bénédictin de Toumiline, au fin fond du Moyen-Atlas, un événement plein de symbolique auquel nous dédions notre « Fait du jour ». Il s’agit des «Rencontres Internationales de Toumliline».

Événement religieux annuel consacré aux débats oecuméniques et interreligieux qui perdura pendant dix éditions, de 1956 à 1966, avant d’être ressuscité en 2016 par la Rabita Mohammedia des Oulémas, ces rencontres sont nées dans un Maroc qui venait à peine de s’affranchir du double joug colonial de deux anciennes grandes puissances catholiques, la France et l’Espagne.Tolérance, on vous dit !


Rédigé par Majd EL ATOUABI sur L'Opinion 



Mercredi 8 Juin 2022


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