Ou bien est-ce Boualem Sansal, qui sans le vouloir, a réouvert l’épineux dossier des frontières algéro-marocaines ?
Imaginez la scène : il arrive à 17H, le douanier lui demande le nom de son père et de sa mère, note les réponses, puis l’envoie attendre... sur un banc.
Et il y attendra 9 heures ! À 2H du matin, des civils lui passent les menottes, lui mettent une cagoule et l'éloignent vers un endroit inconnu, où il disparaît pendant 6 jours. Cette barbouzerie fait le tour du monde, et passionne.
Grâce à la pression de ses potes et leurs médias en France, les autorités algériennes finissent par l’emprisonner, et admettre officiellement son incarcération.
Ils lui reprochent des paroles prononcées sur le podcast « Frontières » 350.000 abonnés sur YouTube, où il affirme que tout l’ouest algérien appartenait historiquement au Maroc.
Ça ne s’arrête pas là ! Le président algérien y va de ses meilleures insultes : il le traite d’espion franco-marocco-sioniste, de bâtard, et même de fils de P... Enfin, vous voyez le genre, indigne des propos d’un président.
Les médias algériens, quant à eux, cherchent à illustrer les propos de leur président avec des vidéos de lieux désaffectés, qui auraient abrité selon eux un bordel tenu par la grand-mère maternelle de l’écrivain. Si seulement c’était vrai !
Suit ensuite un procès express, expédié en quelques minutes, où sa défense se trouve complètement entravée, puisque son avocat se voit refuser l’entrée du pays sous prétexte qu’il est juif.
Boualem Sansal devient devient un otage indexé au bras de fer lié à la tension qui règne autour de la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental par la France.
Les négociations pour sa libération se succèdent, impliquant des chefs d’état et même le Pape, mais toutes finissent comme un mauvais film de Noël : sans happy end !
À ce stade, le Maroc aurait pu débourser tout son PIB sans espérer obtenir le label “consensus international” par le Conseil de Sécurité de l’ONU, en date du 31/10/2025. Douloureuse pour les autorités algériennes, la résolution 2979, non ?
Finalement, Boualem Sansal obtient la grâce, dont il ne voulait pas. Il se fait exfiltrer de son propre pays par un détachement de l’armée allemande, ou comme il aime à le dire, il se fait « expulser » de son propre pays. Soins "humanitaires" allemands en faveur du président Tebboune obligent !
Boualem Sansal est enfin libre, ou presque. Il déclare limiter ses propos pour ne pas nuire à la libération d’autres prisonniers. Mais les grands médias se l’arrachent, (6,7 millions d’auditeurs + 25,2 millions de spectateurs + .2,7 millions de lecteurs = 34 600 000) et ce sont des bombes qui sortent de sa bouche.
Pour lui, pas de langue de bois : quand c’est blanc, je dis c’est blanc ! En Algérie, par contre, mieux vaut dire que ce n’est pas noir. En clair : on peut discuter des frontières héritées de la colonisation, mais il ne faut surtout pas affirmer que ces terres étaient marocaines !
Il pousse le bouchon encore plus loin en répondant aux arguties des autorités algériennes : "Si quelqu'un se bat pour une terre, cela ne signifie pas qu'elle lui appartient."
On dirait une série qui n'en finit pas, mais quitte à rester dans le jeu, ce héros des temps modernes n’est pas du genre à lâcher prise ! Il déclare vouloir retourner en Algérie, d’abord pour vérifier : qu’il a bien été gracié, et qu’il a récupéré tous ses droits ?
Puis pour récupérer son ordi, et son téléphone, les précieux trésors confisqués par le tribunal.
Enfin, plus important pour obtenir réparation à son injuste emprisonnement. Il a besoin pour se réparer de pouvoir entrer et sortir librement dans son pays.
Et là les autorités algériennes déclarent avoir désactivé son passeport biométrique algérien, puis donné 48H à sa famille pour quitter le pays.
Sans évoquer Elon Musc et ses révélations sur les tentatives algériennes de mobiliser la jeunesse marocaine avec des attaques sur X, ni les efforts algériens de création et financement d’une nouvelle dissidence au Rif, ni la politique des chèques en pétrodollars, comme dernièrement avec la Somalie, le fil d’Ariane de l’Algérie demeure l’obsession du Maroc, et échec après échec des nombreuses tentatives de lui nuire.
C’est peut-être la malédiction d’un Chérif.
Par Aziza Benkirane












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