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« Sirāt » : le film choc qui va secouer les cinémas marocains


Rédigé par Salma Chmanti Houari le Mardi 9 Décembre 2025

Le long-métrage « Sirāt », réalisé en 2025 par Óliver Laxe, s’apprête à débarquer dans les salles marocaines dès demain le 10 décembre 2025. 

Ce film, tourné dans les paysages désertiques du sud du Maroc, a déjà marqué la scène internationale sélectionné à la compétition officielle du Festival de Cannes 2025, il a remporté le Prix du Jury.

Mais « Sirāt » n’est pas un drame ordinaire : c’est un voyage sensoriel, une plongée brute dans la quête, la perte, la jeunesse, la fête et l’errance, un film qui bouscule, dérange, questionne.



Un road-movie hypnotique dans le désert marocain

« Sirāt » commence avec un père, Luis, et son fils Estéban, partis à la recherche de leur fille / sœur disparue : Mar après une rave dont elle ne serait jamais revenue.  Ce point de départ, simple et troublant, laisse vite place à un périple incertain.

Le duo rejoint un groupe de ravers, s’enfonce dans la musique électronique, la fête, puis dans un désert oppressant et mystique.

Le désert, dans « Sirāt », n’est pas qu’un décor : il devient un personnage à part entière. Paysage infini, miroir de sable étouffant, chaleur implacable; le film transforme ce cadre en labyrinthe existentiel, où l’espoir, la folie, le désespoir et l’attente se mêlent.

Ce voyage-rave-errance devient une métaphore du deuil, de la quête de sens, de la détresse d’une génération en dérive, de l’illusion de la liberté quand on est pris dans des tragédies invisibles.

Pourquoi le film frappe et divise ?

- Une esthétique brutale, viscérale : Le style visuel du film ne ressemble à rien de commun. Des plans contemplatifs, presque hostiles, alternent avec la fureur des nuits de fête. L’image, âpre, parfois granuleuse, impose un sentiment de malaise ce n’est pas une escapade glamoureuse, mais un sous–monde, un no man’s land de souffrance et d’espoir.

Plusieurs critiques évoquent un “uppercut cinématographique”. La bande-son, électro, oppressante, sert à installer un contraste fort entre la fête et le désert, entre l’euphorie collective et l’isolement, entre vie et disparition.

- Un récit aux frontières du cauchemar et de la métaphore : Le film n’offre pas de promesses rassurantes. Il ne se contente pas d’une intrigue linéaire. Il joue avec les limites celles du corps, de l’esprit, de l’espoir.

Pour certains spectateurs, c’est une œuvre de cinéma d’auteur audacieuse, un miroir sombre de nos peurs contemporaines.

Pour d’autres, la densité symbolique et l’absence de facilité narrative peuvent rendre l’expérience dure, déroutante, voire dérangeante. Comme le résume une critique : « une beauté visuelle indéniable, mais un gouffre narratif qui laisse un goût d’inachevé ».

Un pont entre les cultures et un film marocain dans l’âme

Le fait que « Sirāt » ait été tourné au Maroc dans ses déserts, ses montagnes, ses zones reculées donne au film une dimension particulière, presque intime pour le spectateur local.

Ce n’est pas simplement un film espagnol qui utilise des décors exotiques. Le désert marocain est présenté sans fard : aride, dangereux, noble aussi. Il expose la fragilité de l’homme face à l’immensité, à la nature, à la perte.

Ce regard cru sur le bassin méditerranéen, sur les marges, sur ceux qu’on ne montre pas souvent dans les grandes productions, confère à « Sirāt » une dimension universelle et locale à la fois.

Qu’est-ce qui rend « Sirāt » essentiel aujourd’hui ?

À une époque saturée de récits consensuels, de fin toutes triomphantes et de solutions faciles, ce film ose la dissonance ; il refuse la catharsis facile.

Il plonge dans le chaos, la douleur, l’injustice mais sans posture “moralisatrice”. Il offre une épreuve visuelle, sensorielle, émotionnelle. Il dérange, parce qu’il met en scène ce que beaucoup taisent.

C’est aussi un film “pour aujourd’hui” : sur la jeunesse, l’errance, les fêtes comme échappatoire, les familles brisées, les espoirs perdus, les disparitions ignorées. Il capte une réalité trop peu représentée, tout en la mêlant à des éléments universels : l’attachement, la quête, la perte.

Enfin, « Sirāt » pose la question de la mémoire collective et individuelle dans un monde en ruines ou en décomposition : comment continuer à chercher quand tout semble englouti ? Comment espérer quand le vide est plus grand que le souvenir ?

Pourquoi aller le voir même si ce n’est pas facile ?

Voir « Sirāt » n’est pas un divertissement léger. Ce n’est pas un film de vacances. C’est une expérience de cinéma exigeante.

Mais c’est aussi un film puissant; un film qui marque.

- Pour ressentir le désert, la fête, le vide comme si on y était.
- Pour s’interroger sur le rapport entre modernité (rave, techno, fête) et tradition / nature. - Pour comprendre que le silence, la disparition, la souffrance peuvent aussi se raconter avec audace, sans filtre.
- Pour vivre un cinéma qui ose.





Mardi 9 Décembre 2025

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