Par Dr Az-Eddine Bennani
Une bulle éclate quand les valorisations s’envolent sans fondement économique. Or, la situation de l’IA est plus contrastée : OpenAI et Anthropic génèrent plusieurs milliards de dollars de revenus, même si elles restent déficitaires.
Des milliers de startups lèvent des fonds grâce à l’IA, sans modèle clair. L’écosystème dépend fortement du capital-risque et d’attentes spéculatives. Nous ne sommes donc pas encore dans une bulle totale, mais le terrain est fragile.
Le rapport State of AI in Business 2025 du MIT souligne : entre 30 et 40 milliards de dollars ont été investis, 95 % des projets n’ont pas de retour sur investissement mesurable et seuls 5 % produisent de vrais gains. Les échecs s’expliquent par des attentes magiques, le “dernier kilomètre” d’intégration, et une mauvaise compréhension de l’IA comme système probabiliste et non logiciel classique
.
Les annonces spectaculaires (“GPT-4 bat les avocats”, “les IA surpassent les médecins”) relèvent souvent de benchmarks biaisés. L’humain raisonne par intuition et heuristiques, tandis que l’IA calcule par statistiques et probabilités. Dire que l’IA “remplace” l’humain est donc un contresens : elle est autre. La vraie question est de savoir comment les deux intelligences se complètent.
Le véritable enjeu est culturel. Il s’agit d’avancer par petits pas avec des cas d’usage ciblés, de garder l’humain dans la boucle pour comprendre les échecs, de valoriser la “shadow AI” (les usages déjà existants des salariés) et de considérer l’IA comme un copilote atypique, non comme une baguette magique.
Nous ne sommes pas dans une bulle au sens strict, mais dans une phase de désillusion. L’économie est fragile, les attentes parfois irréalistes, mais des usages réels émergent. La vraie révolution est cognitive : bâtir une culture de l’usage, progressive et lucide.












L'accueil




Guterres snob Attaf à Luanda : l'ONU rompt avec l'impolitesse algérienne sur le Sahara












