Depuis son lancement officiel en septembre 2024, la stratégie Digital Morocco 2030 place l’IA comme levier transversal majeur du développement national.

Les objectifs sont clairs : d’ici 2030, créer des milliers d’emplois numériques, moderniser les services publics, renforcer la souveraineté technologique, et positionner le Maroc comme hub régional en Afrique.

Déjà, plusieurs jalons concrets ont été posés en 2025 :

En juillet, le gouvernement a signé plusieurs accords institutionnels pour intégrer l’IA dans l’éducation, la santé, l’administration et la recherche. Un protocole d’accord important a été signé avec le groupe Onepoint pour créer un centre d’excellence “Data & IA” au Maroc; signal fort pour l’écosystème privé et international.

En octobre 2025, le pays a lancé un programme de formation IA pour enfants et jeunes, démontrant une volonté d’ancrer les compétences IA dès le plus jeune âge.

Conclusion partielle : la stratégie n’est pas qu’un discours; les institutions investissent, se structurent, mobilisent.

-Les acquis réels :

- Le secteur public se digitalise : l’IA va aider à automatiser des services, simplifier les démarches, améliorer l’accès et la qualité des services citoyens.

- Le développement d’infrastructures technologiques commence à se concrétiser : data centers, partenariats publics/privés, montée en compétence des acteurs. Parmi eux, le centre “Onepoint Data & IA”.

- Une montée en compétence à l’échelle nationale : le cadre éducatif se prépare à former la nouvelle génération d’ingénieurs, data scientists, développeurs IA.

- La reconnaissance internationale : le Maroc gagne des places dans les classements mondiaux de maturité numérique; un signal fort pour les investisseurs étrangers.

- Les limites encore sensibles : Infrastructures et souveraineté des données : malgré des avancées, le pays n’a pas encore atteint une autonomie complète (cloud souverain, hébergement national sécurisé, data centers suffisamment répandus).

- Recherche & développement encore modestes : comme le note un observateur, la recherche IA reste “fragile”; les financements et les talents restent limités dans certaines spécialités.

- Inégalités d’accès : l’IA promet beaucoup, mais son adoption reste inégale entre zones urbaines et rurales, public/privé, générations : un risque d’exclusion si la politique ne s’accompagne pas d’un accès large.

- Administration & e-gouvernement. Récemment, le gouvernement a confirmé le développement d’un modèle IA destiné à simplifier les services publics, automatiser les formulaires, et traiter les demandes citoyennes via chatbots.

- Éducation & formation. L’accord signé en juillet 2025 prévoit l’intégration de l’IA dans les cursus scolaires et universitaires, formation des enseignants, sensibilisation des élèves dès le jeune âge, ce qui marque un tournant dans la préparation de la relève technologique.

- Santé, data & entreprise privée. Grâce au Centre d’excellence IA, des startups locales développent des outils de data-analyse, de prédiction, de gestion intelligente, ce qui ouvre des perspectives pour l’agritech, la santé, la logistique, les services même si ces usages sont encore à un stade pilote.

2025 marque une transition : d’un intérêt “exploratoire” pour l’IA, vers une stratégie nationale formalisée (Digital Morocco 2030) d’initiatives ponctuelles, vers des programmes institutionnalisés (formations, partenariats, data centers) d’un isolement, vers une intégration régionale et africaine, avec ambitions de hub continental.

Mais pour que l’IA devienne un véritable moteur de développement, le Maroc devra :

- Achever le déploiement d’une infrastructure cloud souveraine fiable ;
- investir massivement dans la recherche et le développement local ;
- veiller à l’inclusion numérique (territoires, accès, égalité) ;
- garantir une gouvernance éthique (données, régulation, transparence).

Le Maroc en 2025 n’est plus dans l’expérimentation : il entame une vraie transition numérique. L’IA est désormais institutionnalisée, les premières briques concrètes sont posées, les ambitions sont réelles.

Mais le pari ne sera gagné que si le Royaume parvient à transformer les promesses en réalité : infrastructure, formation, inclusion, régulation. Dans un monde où l’IA devient un levier de souveraineté technologique, économique, sociale; le Maroc pourrait se positionner comme un des pôles majeurs d’Afrique.

Le chemin est tracé. Reste à le parcourir, étape par étape.