TikTok : des parents poursuivent l'application après le suicide de leur fille de 15 ans

L'ODJ Média

Il s'agit d'une plainte sans précédent en France. Deux ans après le décès par suicide d'une adolescente de 15 ans, qui aurait été victime de harcèlement à l'école, ses parents ont pris la décision, le 8 septembre, de déposer une plainte contre TikTok. D'après l'avocate Laure Boutron-Marmion, le réseau social est considéré comme ayant une part de responsabilité dans le passage à l'acte de l'adolescente.

L'adolescente, une utilisatrice régulière de ce réseau social très apprécié par les jeunes, avait exprimé dans ses vidéos les souffrances liées au harcèlement scolaire qu'elle subissait. Cependant, après un certain temps, l'application a commencé à lui présenter des contenus délicats, abordant des thèmes tels que la dépression, le suicide et le mal-être, ce qui, selon sa famille, a eu un impact négatif sur son état.

Une part de responsabilité

En septembre 2021, la jeune fille a été découverte sans vie dans sa chambre. La responsabilité du réseau social est particulièrement mise en cause en raison des recommandations de vidéos liées au suicide auxquelles l'adolescente a été exposée via son compte.

Bien qu'il soit indéniable que Marie souffrait et qu'elle avait expressément exprimé son mal-être, l'avocate des parents de Marie pointe du doigt la puissance d'un algorithme, le qualifiant d'extrêmement influent, qui a poussé l'adolescente à être inondée de vidéos abordant le même thème, ce qui ne pouvait que renforcer son malaise.

"TikTok a évidemment sa part de responsabilité dans le passage à l’acte. Les plateformes, les réseaux sociaux, jouent un rôle face à un adolescent qui est déjà en extrême fragilité psychologique du fait du harcèlement qu’il subit", dénonce également maître Laure Boutron-Marmion.

Une première en France

Peu de temps avant la tragédie, son état de santé s'était fortement dégradé, et elle avait posté des vidéos inquiétantes à ce sujet", explique Me Laure Boutron-Marmion, avocate spécialisée dans la défense des mineurs et experte en harcèlement scolaire, qui représente les parents de Marie. Elle souligne que contrairement à de nombreuses autres vidéos sur le suicide qui circulent sur TikTok, les vidéos de Marie n'ont pas été retirées.

Au Royaume-Uni, en 2022, la justice a déjà condamné deux réseaux sociaux, Instagram et Pinterest, en estimant qu'ils avaient « contribué » au suicide de Molly, une adolescente de 14 ans décédée en 2017. Cette jeune fille avait notamment reçu des recommandations par e-mail de Pinterest l'incitant à consulter des contenus intitulés "Dix posts sur la dépression que tu pourrais apprécier".

LODJ avec BFMTV