Espace aérien “fermé” : Trump rallume la poudrière vénézuélienne
Dans son message en lettres capitales, Trump s’adresse indistinctement aux compagnies aériennes, pilotes, trafiquants de drogue et trafiquants d’êtres humains. Une formule volontairement provocante, sans la moindre précision opérationnelle. Mais le ton est clair : le président américain veut mettre une pression maximale sur Caracas, qu’il accuse depuis des années d’être une plateforme du trafic de stupéfiants vers les États-Unis.
Cette mise en garde intervient alors que Washington a déployé ces dernières semaines un important dispositif militaire dans les Caraïbes, notamment avec le plus grand porte-avions du monde. Pour l’administration Trump, le Venezuela est un maillon central des réseaux criminels latino-américains. Pour Caracas, c’est un prétexte : Maduro accuse les États-Unis de vouloir provoquer un changement de régime et mettre la main sur les réserves pétrolières du pays.
Dans les faits, le pays reste sous forte pression. Six compagnies aériennes ont coupé leurs liaisons cette semaine pour des raisons de sécurité. Caracas a immédiatement riposté en leur retirant leurs licences. À l’aéroport de Maiquetia, les opérations se poursuivent pourtant normalement, mais les voyageurs payent déjà le prix des tensions.
Sur le plan militaire, la confrontation s’intensifie. Depuis septembre, les États-Unis ont mené des frappes contre plus de 20 navires vénézuéliens, accusés de trafic de drogue, tuant au moins 83 personnes sans apporter de preuves que les embarcations étaient liées au narcotrafic. Dans le même temps, des avions de combat américains ont été repérés à quelques dizaines de kilomètres des côtes du Venezuela.
À Washington, même le Congrès s’inquiète. Trump a promis que l’armée américaine ciblerait “très bientôt” des trafiquants vénézuéliens lors d’opérations terrestres. Une déclaration qui a fait bondir élus démocrates et républicains. La députée Marjorie Taylor Greene rappelle que “seul le Congrès peut déclarer la guerre”, tandis que Chuck Schumer accuse Trump de rapprocher les États-Unis “d’une nouvelle guerre coûteuse à l’étranger”.
Au Venezuela, Maduro – réélu en 2024 dans un scrutin contesté s’appuie sur la crise pour renforcer sa rhétorique anti-impérialiste et mobiliser son armée. Entre déclarations guerrières, frappes contestées et pression diplomatique, la situation ressemble chaque jour un peu plus à une escalade dont personne ne connaît l’issue.












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