Dimanche 14 septembre, des dizaines de milliers de personnes ont défilé à Ankara pour soutenir le principal parti d’opposition turc, le CHP, à la veille d’un procès décisif qui pourrait entraîner la destitution de toute sa direction.
Ce lundi 15 septembre, le Parti républicain du peuple (CHP), principale force d’opposition en Turquie, comparaît devant un tribunal d’Ankara. Le motif : des accusations de fraudes lors de son congrès de 2023.
L’enjeu est énorme : le procès pourrait conduire à la révocation de son chef, Özgür Özel, et de toute son équipe dirigeante. Une décision qui bouleverserait le paysage politique turc, déjà marqué par l’emprisonnement de l’ex-maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, candidat déclaré à la prochaine présidentielle.
Pour dénoncer ce qu’il considère comme une « manœuvre politique » orchestrée par le pouvoir, Özgür Özel a réuni des dizaines de milliers de manifestants dans les rues de la capitale dimanche.
Sous les slogans « Non au coup d’État, pour la démocratie ! », la foule a dénoncé une tentative de museler l’opposition. Le CHP affirme se battre non seulement pour son avenir mais aussi pour celui de la démocratie turque.
Si la justice tranche en faveur d’une destitution, le CHP risque d’être placé sous tutelle, ouvrant la voie à une prise de contrôle par le pouvoir du premier parti d’opposition. Une telle décision pourrait déclencher une nouvelle vague de contestations et plonger la Turquie dans une confrontation politique et sociale encore plus brutale.
Le CHP a d’ores et déjà prévenu : en cas de dissolution de sa direction, il promet d’intensifier la contestation dans la rue.
Ce procès pourrait devenir un tournant historique : soit il affaiblit durablement l’opposition, soit il rallume la flamme de la mobilisation démocratique dans tout le pays. Le verdict attendu cette semaine sera scruté de près à Ankara, mais aussi en Europe, où la dérive autoritaire du régime turc inquiète depuis des années.












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