Quand X arrache les masques : les faux comptes passent aux aveux
Tout a commencé ce week-end, quand les premiers comptes ont vu apparaître l’indication du pays d’origine sous leur bio. Musk présente l’outil comme un pas vers la transparence, même si X reconnaît que les données peuvent être faussées par les VPN ou des déplacements. Mais ce détail n’a pas empêché l’explosion d’analyses, d’enquêtes indépendantes… et de sueurs froides chez certains influenceurs anonymes.
Très vite, les premiers résultats ont montré que des dizaines de comptes pro-Trump — souvent très actifs, parfois agressifs — opéraient depuis le Nigeria, le Bangladesh ou l’Europe de l’Est. Rien de nouveau pour les spécialistes : lors de la présidentielle américaine de 2024, un réseau baptisé “Femmes indépendantes soutenant Trump” avait déjà été signalé comme un faux collectif utilisant des photos volées d’influenceuses européennes. La nouveauté, aujourd’hui, c’est la confirmation : plusieurs de ces comptes étaient en fait basés en Thaïlande ou liés à des opérateurs en Birmanie.
Mais c’est au Maroc que la fonctionnalité a eu l’effet le plus spectaculaire.
Les Country Labels ont révélé que plusieurs pages prétendant représenter Génération Z 212, présentées comme des voix de jeunes Marocains contestataires, étaient en réalité gérées depuis l’Algérie et le Canada. Ces comptes, qui appelaient parfois à des actes de sabotage ou à la destruction de biens publics, se présentaient comme étant basés dans les quartiers populaires de Casablanca, Tanger ou Fès. Une imposture désormais exposée.
Selon les premières analyses, certaines pages d’origine algérienne agissaient pour des raisons politiques, tandis que celles contrôlées depuis le Canada seraient liées à des individus en fuite de la justice marocaine. Les experts parlent d’une des opérations de désinformation les plus structurées de ces dernières années contre le Maroc.
La sophistication des comptes a surpris plus d’un : darija maîtrisée, expressions marocaines parfaitement utilisées, timing chirurgical pour surfer sur la colère sociale (inflation, services publics…), attaques systématiques lors des succès diplomatiques du Royaume, notamment sur la question du Sahara.
Après la mise à jour de X, les observateurs ont vu une panique numérique :
– suppression massive de publications,
– modifications brusques de photos de profil,
– changements d’identités,
– silence total de pages auparavant hyperactives.
Pour plusieurs analystes, cette affaire illustre parfaitement la logique des guerres de quatrième génération, où le but n’est plus de conquérir un territoire, mais de fracturer la société en jouant sur ses tensions internes. Et ce n’est sûrement que le début. Les Country Labels vont continuer à tomber… et révéler d’autres coulisses du web mondial.












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