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​ Le livre universitaire marocain : un savoir en circuit fermé ?


Rédigé par La Rédaction le Samedi 17 Mai 2025

Avec seulement 148 titres publiés dans l’enseignement supérieur en 2022–2023, le Maroc affiche un chiffre modeste, presque dérisoire. Pourtant, ces ouvrages jouent un rôle stratégique : ils forment les futurs cadres, structurent les disciplines, et nourrissent la recherche. Pourquoi, alors, ce segment reste-t-il aussi peu développé ? Et surtout, que révèle cette sous-production sur l’état du savoir dans les universités marocaines ?



Une production académique marginale

Le chiffre interpelle. Dans un pays doté de douze universités publiques, des dizaines d’établissements supérieurs privés, et un appareil de recherche en expansion, moins de 150 publications universitaires en une année relèvent plus du symptôme que de la statistique.

La faible valorisation de la recherche locale, le manque de politiques incitatives à la publication, et l'absence d’un circuit éditorial universitaire institutionnalisé expliquent en partie cette situation. La publication reste souvent une initiative individuelle, non encadrée, non financée, et peu promue.

L’infrastructure éditoriale : le maillon faible

Le Maroc ne dispose pas d’un maillage structuré d’"university press" comme dans de nombreux pays. Quelques universités disposent de cellules de publication, mais sans ligne éditoriale claire ni budget conséquent. Le livre universitaire est souvent imprimé à compte d’auteur, parfois même sans relecture, distribué dans les campus… et oublié dans les rayonnages.

Il en résulte un cercle vicieux : faible diffusion → peu de lecteurs → peu d’impact académique → désintérêt des enseignants → désinvestissement des institutions.
Une réflexion figée sur les savoirs ?

Au-delà des questions matérielles, c’est la conception même du livre universitaire qui mérite d’être interrogée. Dans de nombreuses disciplines, les ouvrages reproduisent un savoir déjà disponible ailleurs, sans mise en perspective locale, sans adaptation aux problématiques marocaines.

Les étudiants marocains lisent des manuels de droit français, de marketing américain, de sociologie maghrébine… mais trouvent rarement des analyses enracinées dans leur propre contexte. Le livre universitaire, au lieu d’être un ferment de pensée critique, devient un outil de reproduction intellectuelle.

L’avis de l’avocat du diable

Et si le vrai problème, ce n’était pas le nombre de livres, mais leur pertinence ? Le Maroc ne manque pas d’intellectuels, mais d’éditeurs capables de porter leur voix. L’université publie peu… parce qu’elle pense peu pour elle-même. Tant qu’elle se contentera d’enseigner des cadres et non de forger des esprits, le livre universitaire restera ce qu’il est aujourd’hui : un objet confidentiel, réservé aux initiés, incapable de nourrir un vrai débat national.

Édition marocaine – Production éditoriale – Subventions publiques – Centralisation géographique – Littérature – Sciences humaines – Tirage faible – Dépendance institutionnelle – Diffusion limitée – Langue arabe – Langue française – Langue amazighe – Vulnérabilité structurelle – Lecture publique – Lectorat élitiste – Accès au livre – Numérique – Écosystème du livre – Commande publique – Château de cartes






Samedi 17 Mai 2025

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