Le deux poids deux mesures version jet privé
Et si on s’amusait un peu avec les contes contemporains de géopolitique ? Imaginez la scène : un président africain, dans son palais national, reçoit les clés d’un Boeing 747-8 flambant neuf, tout droit venu du Golfe. Surnommé le « palais volant », l’appareil n’a rien à envier aux plus luxueuses suites d’hôtel. Mais surtout, c’est un « cadeau ». Oui, un petit geste « amical » d’un émirat richissime. Et là, boum. Tsunami médiatique.
Entre les tribunes indignées sur la « dérive autocratique », les appels aux sanctions, les unes tremblantes de vertu démocratique, l’indignation serait à la hauteur des réacteurs de l’avion. Parce que chez les pays du Sud, un cadeau est toujours suspect, jamais stratégique.
Mais voilà, l’homme qui s’apprête à grimper dans cet avion n’est ni gabonais, ni congolais, ni même marocain. Il s’appelle Donald Trump. Et là, soudainement, c’est « moins grave ».
On ne parle plus de collusion ou d’ingérence, mais d’« opportunité logistique ». Le mot « cadeau » se dissout dans la formule « don au Département de la Défense ». L’indignation se mue en pragmatisme. Refuser un avion à 400 millions de dollars ? Ce serait presque une faute de gestion. C’est « malin », dira-t-on. Une manière d’attendre la livraison des vrais avions présidentiels, en retard jusqu’en 2029. Pratique, non ?
Ce n’est pas la première fois que le tapis rouge devient amnésique selon la couleur du passeport. On se souvient de comment certains dirigeants africains sont jetés en pâture pour un sac Hermès ou une Rolex. Mais là, un 747, ce n’est pas de l’ostentation, c’est de la diplomatie, voyons.
Et pendant que l’appareil subit ses « modifications de sécurité » au Texas, ce sont les principes démocratiques qui sont en cours de révision. Une clause de la Constitution américaine interdit pourtant ce genre de cadeaux sans l’aval du Congrès. Mais qui va aller se frotter à un président américain, le gendarme du monde ?
Les juristes s’agitent, les ONG s’interrogent, les médias européens observent... sans trop s’émouvoir. Car Trump reste un Occidental, un ancien (et actuel) président de la première puissance mondiale. Et cette asymétrie de traitement est bien plus constante qu’une ligne de vol diplomatique.
Alors non, il ne s’agit pas ici de défendre l’opacité en Afrique. Mais de poser la bonne question : pourquoi les règles changent-elles dès que la peau est blanche et le drapeau étoilé ?
Ce n’est pas la première fois que des cadeaux diplomatiques soulèvent des controverses. En 2011, Nicolas Sarkozy avait été critiqué pour avoir reçu une tente et des chevaux de la part de Kadhafi. Plus récemment, Jair Bolsonaro s’est retrouvé au cœur d’un scandale pour des bijoux saoudiens. À chaque fois, la question n’est pas l’objet, mais ce qu’il symbolise : des relations d’influence, des renvois d’ascenseur déguisés, ou tout simplement une forme de diplomatie clientéliste. Le cas Trump relance le débat sur la frontière floue entre geste diplomatique et compromission éthique.
Entre les tribunes indignées sur la « dérive autocratique », les appels aux sanctions, les unes tremblantes de vertu démocratique, l’indignation serait à la hauteur des réacteurs de l’avion. Parce que chez les pays du Sud, un cadeau est toujours suspect, jamais stratégique.
Mais voilà, l’homme qui s’apprête à grimper dans cet avion n’est ni gabonais, ni congolais, ni même marocain. Il s’appelle Donald Trump. Et là, soudainement, c’est « moins grave ».
On ne parle plus de collusion ou d’ingérence, mais d’« opportunité logistique ». Le mot « cadeau » se dissout dans la formule « don au Département de la Défense ». L’indignation se mue en pragmatisme. Refuser un avion à 400 millions de dollars ? Ce serait presque une faute de gestion. C’est « malin », dira-t-on. Une manière d’attendre la livraison des vrais avions présidentiels, en retard jusqu’en 2029. Pratique, non ?
Ce n’est pas la première fois que le tapis rouge devient amnésique selon la couleur du passeport. On se souvient de comment certains dirigeants africains sont jetés en pâture pour un sac Hermès ou une Rolex. Mais là, un 747, ce n’est pas de l’ostentation, c’est de la diplomatie, voyons.
Et pendant que l’appareil subit ses « modifications de sécurité » au Texas, ce sont les principes démocratiques qui sont en cours de révision. Une clause de la Constitution américaine interdit pourtant ce genre de cadeaux sans l’aval du Congrès. Mais qui va aller se frotter à un président américain, le gendarme du monde ?
Les juristes s’agitent, les ONG s’interrogent, les médias européens observent... sans trop s’émouvoir. Car Trump reste un Occidental, un ancien (et actuel) président de la première puissance mondiale. Et cette asymétrie de traitement est bien plus constante qu’une ligne de vol diplomatique.
Alors non, il ne s’agit pas ici de défendre l’opacité en Afrique. Mais de poser la bonne question : pourquoi les règles changent-elles dès que la peau est blanche et le drapeau étoilé ?
Ce n’est pas la première fois que des cadeaux diplomatiques soulèvent des controverses. En 2011, Nicolas Sarkozy avait été critiqué pour avoir reçu une tente et des chevaux de la part de Kadhafi. Plus récemment, Jair Bolsonaro s’est retrouvé au cœur d’un scandale pour des bijoux saoudiens. À chaque fois, la question n’est pas l’objet, mais ce qu’il symbolise : des relations d’influence, des renvois d’ascenseur déguisés, ou tout simplement une forme de diplomatie clientéliste. Le cas Trump relance le débat sur la frontière floue entre geste diplomatique et compromission éthique.












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