L'ODJ Média

lodj





​Chronique du 10 Octobre : « Un cap, des garde-fous, et l’épreuve de l’exécution »


Rédigé par le Samedi 11 Octobre 2025

Discours Royal instaurant un cadre méthodique : cinq repères et leurs ordonnances



La scène est connue, mais l’instant est singulier : Le discours Royal de ce 10 octobre n'ouvre pas seulement la dernière session parlementaire de la législature, mais un chapitre de "La méthode"

Le discours royal, posé et articulé, n’a pas cherché l’effet d’annonce ; il a cadré le temps politique. Fin d’une séquence législative, début d’une phase d’évaluation : la démocratie ne se mesure pas au bruit, mais aux résultats et à la continuité des réformes. Dans cette grammaire de l’État, la stabilité n’est pas l’immobilisme, c’est l’alignement d’une vision sur des instruments, d’une exigence sur des preuves.

Après avoir écouté, lu et relu les versions officielles aussi bien en arabe qu'en français le discours Royal, il en ressort me semble le t'il au moins cinq repères avec leurs ordonnances dans un cadre de méthode adressés aussi bien aux institutions qu'aux générations X, Y et Z

Premier repère : la reconnaissance du Parlement comme institution utile s’il prouve son utilité. L’argument est implacable : la valeur d’un hémicycle ne se compte pas en lois votées, mais en effets tangibles dans la vie des citoyens. Corriger la tentation comptable la statistique des textes par la culture de l’impact et l’évaluation des politiques , c’est replacer la représentation nationale dans un contrat d’efficacité.

Au-delà des majorités et des calendriers, une diplomatie parlementaire plus professionnelle est appelée à épauler la diplomatie d’État, notamment sur la question de l’intégrité territoriale, où le consensus n’est pas une posture, mais une compétence.

Deuxième repère : l’ossature sociale et territoriale du « Maroc en ascension ou en émergence ». La formule ne relève ni du slogan ni de l’incantation. Elle organise une hiérarchie de priorités : justice sociale, équité spatiale, efficience économique. C’est une politique qui prend au sérieux les écarts de développement, et qui refuse de disjoindre croissance et cohésion. Autrement dit, un pays avance durablement s’il avance ensemble. Le projet de « génération nouvelle » de programmes territoriaux tire ce fil : l’aménagement du territoire n’est plus un décor de la croissance, c’est la condition de sa soutenabilité.

Troisième repère : passer de la logique des plans à la discipline des résultats. Les diagnostics existent, les feuilles de route ne manquent pas ; c’est l’exécution qui trébuche parfois. Le discours Royale ne ménage pas les résistances de culture administrative : la tolérance pour les retards, l’indifférence au suivi, la faiblesse du renseignement de terrain. L’ordonnance est claire : gestion par la donnée, numérisation des cycles de projet, tolérance zéro pour le gaspillage des ressources. Derrière ces mots familiers traçabilité, évaluation, reddition des comptes , il y a un basculement : la performance cesse d’être un rapport, elle devient un réflexe.

Quatrième repère : une feuille de route concrète, qui territorialise l’ambition. Trois chantiers concentrent l’effort et disent une philosophie d’équilibre. D’abord, une politique publique dédiée aux montagnes et aux oasis, pour corriger des inégalités historiques et verrouiller un développement réellement intégré entre régions.

Ensuite, la protection et la valorisation des côtes, à la croisée de l’environnement et de l’économie, c’est l’idée d’un « capital maritime » à gérer en bien commun.

Enfin, l’essor des centres ruraux émergents, afin d’absorber l’urbanisation, rapprocher les services et éviter la grande fracture entre villes-métropoles et arrière-pays. Le message implicite est limpide : le territoire n’est pas qu’un espace, c’est une politique.

Cinquième repère : la dimension éthique, trop souvent reléguée à la rhétorique, réintroduite ici comme condition d’État moderne. Probité des acteurs, primat de l’intérêt général, responsabilité devant Dieu et devant la Nation : ce n’est pas une morale surplombante, c’est un garde-fou opérationnel. Sans cette colonne vertébrale, les meilleures réformes se diluent ; avec elle, l’exécution trouve sa colonne d’air, c’est-à-dire sa légitimité sociale.

Il reste l’essentiel : la crédibilité. Une vision ne devient crédible que lorsqu’elle s’expose à l’épreuve du réel. Ce que ce discours fait, c’est verrouiller le triangle qui fonde l’action publique efficace : clarté des buts, stabilité des moyens, exigence de résultats.
La clarté, on la lit dans l’ordonnancement des priorités.
La stabilité, on la retrouve dans la continuité des réformes entamées.
L’exigence, enfin, se loge dans le passage ordonné du « faire » au « faire preuve ».

Derrière la tonalité institutionnelle, un appel à la mobilisation opérationnelle : Parlement, gouvernement, partis, collectivités et société civile chacun sur sa ligne, tous dans la même course.

L’État social ne se décrète pas ; il se construit par la granularité des décisions justes, par la discipline des dépenses utiles, par la proximité des services.

La diplomatie d’influence ne se résume pas aux tribunes ; elle se mesure à la cohérence d’un pays qui sait ce qu’il veut et qui démontre ce qu’il fait.

Il y a, dans ce moment, une invitation à réapprendre la patience exigeante : celle qui préfère les courbes d’impact aux courbes d’audience, les tableaux de bord aux tableaux de chasse.

Le Maroc sait raconter son histoire ; il s’agit désormais d’en administrer la preuve, territoire par territoire, programme par programme, indicateur par indicateur. Les grands mots — justice, équité, efficacité — n’effacent jamais la petite mécanique quotidienne — appels d’offres bien ficelés, chantiers livrés à l’heure, données ouvertes et vérifiables. La politique gagne alors ce qu’elle a parfois perdu : la confiance.

Au fond, ce 10 octobre, le discours Royal propose un pacte  exigeant : la vision donne le sens, l’éthique fixe la limite, l’exécution produit la preuve.

Si ce pacte est tenu, la prochaine lecture de bilan ne sera pas une reddition, mais une démonstration. C’est ainsi qu’un pays ne fait pas seulement tourner ses institutions ; il les met en mouvement.





Samedi 11 Octobre 2025

Breaking news | Analyses & Finance & Bourse | Gaming | Communiqué de presse | Eco Business | Digital & Tech | Santé & Bien être | Lifestyle | Culture & Musique & Loisir | Sport | Auto-moto | Room | L'ODJ Podcasts - 8éme jour | Les dernières émissions de L'ODJ TV | Last Conférences & Reportages | Bookcase | LODJ Média | Avatar IA Live


Bannière Réseaux Sociaux


Bannière Lodj DJ







LODJ24 TV
آخر الأخبار
جاري تحميل الأخبار...
BREAKING NEWS
📰 Chargement des actualités...

Inscription à la newsletter

Plus d'informations sur cette page : https://www.lodj.ma/CGU_a46.html
















Vos contributions
LODJ Vidéo