Rédigé par Ali Bouallou :
Cette conférence a été animée par l’universitaire et chercheur islandais Karl Smari Hreinsson auteur d’un livre passionnant sur ces raids dans une perspective islandaise. Il présente également la particularité d’être un descendant des captifs islandais par les Corsaires de Salé.
L’exode des musulmans d’Espagne (Morisques) vers certaines villes du Maroc, dont Salé, est une conséquence des guerres de la Reconquista.
Cet exode s’est accéléré après la chute de Grenade en 1492 et davantage après les décrets de déportation promulgués en 1609 puis 1610 visant tous les musulmans d’Espagne sans aucune exception.
Une fois à Salé, les Morisques se sont intégrés progressivement aux populations urbaines de la ville.
Dans un esprit de vengeance et de « Jihad Maritime », les rives de Bouregreg représentaient le lieu propice pour mener la course maritime contre les intérêts des chrétiens d’Espagne dans un premier temps avant qu’ils n’étendent leurs activités maritimes à l’ensemble de l’Europe.
Ainsi, Salé devint le principal centre où étaient amenés marchandises et captifs récupérés en plein mer et lorsque le butin n’était pas à la hauteur de leurs attentes, ils n’hésitaient pas à lancer des raids sur les côtes et les terres pour s’emparer de tout ce qu’ils pouvaient. Et c’est exactement ce qui s’est passé aux larges de l’Islande en 1627.
Les Corsaires de Salé ont ainsi effectué en juin 1627 un raid sur la ville Grindavik au Sud-ouest de l’Islande, abritant à l’époque entre 100 à 150 habitants. Ils ont ainsi profité de la vulnérabilité du pays en termes de défense militaire et protection navale.
Ce raid a été mené par le corsaire « Murat Rais » (Mourad le Capitaine) dont le nom originel est Jan Janszoon van Haarleem avant sa reconversion à l’Islam. Murat Rais était un corsaire néerlandais connu pour sa compétence du commandement maritime pour avoir participé en tant que corsaire à la guerre des 80 ans en Europe (1568 – 1648) entre les provinces des Pays-Bas et la monarchie
espagnole.
Les Corsaires de Salé ont ainsi capturé entre 12 et 15 islandais et un nombre similaire de marins danois et néerlandais. Deux des habitants locaux ont été tués pendant les raids.
Les Corsaires de Salé se sont également accaparés de deux navires et ont pillé un troisième. Ils ont ensuite essayé d’attaquer la résidence du gouverneur danois près de Reykjavik mais ils en ont été empêchés par des tirs de canon dans la région et une résistance locale.
Les captifs islandais ont ensuite été amenés à Salé où ils ont été vendus dans le marché des esclaves de la ville. La plupart de ces captifs ne sont jamais revenu en Islande. Peu d’entre eux ont été relâché en contre partie de rançons.
Si les raids des Corsaires de Salé, ou leur Jihad Islamique, est vue comme une histoire glorieuse du côté marocain, ils restent un pan tragique de l’histoire d’Islande. Ils rappellent une phase de vulnérabilité et d’isolation que le peuple islandais se remémore chaque année.
Cela étant, le conférencier Karl Smari Hreinsson rappelle que le peuple islandais n’éprouve aucune rancœur. Bien au contraire, il estime important de travailler de concert avec le Maroc, et la communauté de Salé en particulier, pour perpétuer cette histoire commune à l’aide de travaux de recherche et de livres d’histoire, de documentaires et de conférences.
Dans ce sens et en l’an 2027, l’Islande prévoit d’organiser un évènement international pour la remémoration des Corsaires de Salé et il compte sur la présence des membres de la communauté Slaouie ainsi que les chercheurs en histoire au Maroc.
L’exode des musulmans d’Espagne (Morisques) vers certaines villes du Maroc, dont Salé, est une conséquence des guerres de la Reconquista.
Cet exode s’est accéléré après la chute de Grenade en 1492 et davantage après les décrets de déportation promulgués en 1609 puis 1610 visant tous les musulmans d’Espagne sans aucune exception.
Une fois à Salé, les Morisques se sont intégrés progressivement aux populations urbaines de la ville.
Dans un esprit de vengeance et de « Jihad Maritime », les rives de Bouregreg représentaient le lieu propice pour mener la course maritime contre les intérêts des chrétiens d’Espagne dans un premier temps avant qu’ils n’étendent leurs activités maritimes à l’ensemble de l’Europe.
Ainsi, Salé devint le principal centre où étaient amenés marchandises et captifs récupérés en plein mer et lorsque le butin n’était pas à la hauteur de leurs attentes, ils n’hésitaient pas à lancer des raids sur les côtes et les terres pour s’emparer de tout ce qu’ils pouvaient. Et c’est exactement ce qui s’est passé aux larges de l’Islande en 1627.
Les Corsaires de Salé ont ainsi effectué en juin 1627 un raid sur la ville Grindavik au Sud-ouest de l’Islande, abritant à l’époque entre 100 à 150 habitants. Ils ont ainsi profité de la vulnérabilité du pays en termes de défense militaire et protection navale.
Ce raid a été mené par le corsaire « Murat Rais » (Mourad le Capitaine) dont le nom originel est Jan Janszoon van Haarleem avant sa reconversion à l’Islam. Murat Rais était un corsaire néerlandais connu pour sa compétence du commandement maritime pour avoir participé en tant que corsaire à la guerre des 80 ans en Europe (1568 – 1648) entre les provinces des Pays-Bas et la monarchie
espagnole.
Les Corsaires de Salé ont ainsi capturé entre 12 et 15 islandais et un nombre similaire de marins danois et néerlandais. Deux des habitants locaux ont été tués pendant les raids.
Les Corsaires de Salé se sont également accaparés de deux navires et ont pillé un troisième. Ils ont ensuite essayé d’attaquer la résidence du gouverneur danois près de Reykjavik mais ils en ont été empêchés par des tirs de canon dans la région et une résistance locale.
Les captifs islandais ont ensuite été amenés à Salé où ils ont été vendus dans le marché des esclaves de la ville. La plupart de ces captifs ne sont jamais revenu en Islande. Peu d’entre eux ont été relâché en contre partie de rançons.
Si les raids des Corsaires de Salé, ou leur Jihad Islamique, est vue comme une histoire glorieuse du côté marocain, ils restent un pan tragique de l’histoire d’Islande. Ils rappellent une phase de vulnérabilité et d’isolation que le peuple islandais se remémore chaque année.
Cela étant, le conférencier Karl Smari Hreinsson rappelle que le peuple islandais n’éprouve aucune rancœur. Bien au contraire, il estime important de travailler de concert avec le Maroc, et la communauté de Salé en particulier, pour perpétuer cette histoire commune à l’aide de travaux de recherche et de livres d’histoire, de documentaires et de conférences.
Dans ce sens et en l’an 2027, l’Islande prévoit d’organiser un évènement international pour la remémoration des Corsaires de Salé et il compte sur la présence des membres de la communauté Slaouie ainsi que les chercheurs en histoire au Maroc.












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