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​Enfin, un souffle pour l’économie marocaine : le gouvernement peut (enfin) respirer


Rédigé par le Mardi 8 Juillet 2025



Une reprise économique bien réelle, pas seulement statistique

Après des mois d’incertitudes, de chocs successifs, de sécheresse prolongée, de tensions sociales croissantes et d’alertes sur le pouvoir d’achat, les indicateurs économiques du premier trimestre 2025 viennent enfin apporter une bouffée d’oxygène au Maroc. Le royaume semble renouer avec un cycle de croissance plus équilibré, plus solide, et plus rassurant. Une bonne nouvelle, non seulement pour les économistes, mais surtout pour un gouvernement Akhannouch sous pression, accusé d’immobilisme, de déconnexion et d’échec social. L’heure est-elle venue de reprendre espoir ?

D’abord, les chiffres sont là, têtus, nets : +4,8 % de croissance du PIB au premier trimestre 2025, contre +3 % seulement un an plus tôt. C’est la meilleure performance depuis la sortie de crise post-Covid. Et surtout, cette croissance n’est pas portée par un seul moteur, mais par un faisceau de dynamiques convergentes : retour de la pluie et du moral des agriculteurs, hausse de la consommation des ménages, reprise de l’investissement, stabilité des prix, regain dans les services, et même embellie du secteur du BTP.

En clair : cette fois, le Maroc ne tient pas sa croissance par miracle ou par effet rebond, mais par une forme de rééquilibrage macroéconomique. L’agriculture, longtemps sinistrée, progresse de +4,5 %, contre -5 % en 2024. Le secteur secondaire (industrie, énergie, construction) avance aussi : +4,5 %, avec des signaux forts du côté des BTP (+6,3 %) et de la production électrique (+5 %), deux marqueurs de relance structurelle.

​Le pari de la demande intérieure semble enfin gagné

Le gouvernement l’a martelé depuis des mois : face à une conjoncture mondiale incertaine, le salut viendrait de l’intérieur. En clair : stimuler la demande locale, relancer le pouvoir d’achat, inciter à consommer et investir. Or, les chiffres le confirment : la demande intérieure a bondi de +8 %, contre seulement +4 % en 2024. Elle porte à elle seule 8,5 points de la croissance. C’est énorme. C’est la preuve que la politique de subventions ciblées, la maîtrise de l’inflation, les efforts de relance budgétaire et les aides au secteur agricole commencent à produire des effets.

La consommation des ménages progresse de +4,4 %, preuve d’un léger répit dans les tensions sociales et dans l’érosion du pouvoir d’achat. Mais la vraie surprise vient de l’investissement : +17,5 %, du jamais vu depuis des années. Un signal que les entreprises commencent à se remettre en mouvement, à parier de nouveau sur l’avenir, dans un climat plus lisible.

Certes, tout n’est pas parfait. Le commerce extérieur, par exemple, reste en net retrait. Les importations explosent (+9,8 %) quand les exportations s’essoufflent (+2,2 %). Résultat : une contribution négative à la croissance de -3,8 points. C’est un rappel brutal de la faiblesse structurelle de notre appareil productif exportateur. Mais ce n’est pas nouveau, et cela ne devrait pas ternir le diagnostic général : l’économie marocaine, en 2025, va mieux. Elle bouge.

Et cela, le gouvernement en a cruellement besoin.
 

​Un gouvernement sur la défensive qui peut enfin se projeter

Depuis son arrivée en 2021, l’exécutif dirigé par Aziz Akhannouch a souvent été pris dans une tempête d’opinions négatives, d’accusations de favoritisme, de réformes trop lentes ou trop technocratiques. Dans un climat de défiance croissante, il lui manquait une arme politique majeure : des résultats tangibles. Or, les chiffres du HCP lui offrent enfin un appui solide, objectif, sur lequel il peut bâtir une nouvelle narration politique.

Cela ne veut pas dire que tout est réglé. Mais cela veut dire qu’un cap économique est retrouvé. Et c’est peut-être cela, le plus important à ce stade. Car tout gouvernement en difficulté a besoin d’un levier pour sortir de l’usure et du désenchantement. En 2022, c’était la gestion de la sécheresse. En 2023, la lutte contre l’inflation. En 2024, les crises sociales et la grogne contre la santé. En 2025, le récit peut (enfin) changer : voici un Maroc qui reprend souffle, une économie qui reprend pied.

​Une opportunité politique à ne pas gâcher

La croissance retrouvée n’est pas une fin en soi, mais une chance politique. Pour peu que le gouvernement sache la traduire en actions visibles et durables : accélération de la réforme de l’éducation et de la santé, renforcement de l’État social, relance de la confiance dans les services publics, baisse du chômage, soutien ciblé aux secteurs exportateurs.

Le danger, en revanche, serait de se contenter de ces bons chiffres comme d’un bouclier médiatique. Car la colère sociale, elle, ne suit pas les tableaux Excel. Les inégalités territoriales, le mal-être des classes moyennes, la précarité urbaine et rurale sont encore là, bien présents. L’État social promis reste à concrétiser.

Mais en politique, il faut savoir saisir les fenêtres d’opportunité. Celle qui s’ouvre aujourd’hui est précieuse. Elle peut redonner au gouvernement du souffle, au Parlement un peu de sérénité, et à la population un minimum d’espérance. Ce n’est pas une victoire, mais c’est un virage. Et dans un Maroc habitué aux soubresauts, chaque respiration compte.





Mardi 8 Juillet 2025

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