L’intelligence artificielle – plus polie qu’un conseiller d’orientation, moins fatiguée qu’un professeur blasé – m’a répondu avec une élégance algorithmique :
« Soyez un bon être humain. Il y a une grande opportunité dans ce domaine et très peu de concurrence. »
À première vue, c’est une boutade. Mais en y regardant de plus près, ce diagnostic est plus lucide qu’il n’y paraît. L’IA n’a pas de cœur, pas de mémoire affective, pas de chair. Elle fonctionne par calculs, probabilités et corrélations. Or, ce qu’elle met en avant ici, c’est précisément ce qu’elle ne peut pas imiter : la bonté, l’attention, la chaleur humaine. Elle nous tend un miroir cruel : si nous vivons une époque où « être un bon être humain » est devenu un secteur en tension, c’est bien que l’offre est rare.
Car soyons honnêtes : dans nos sociétés saturées de diplômes, de start-ups et de “talents”, il y a beaucoup de carrières, mais peu d’humanité. On court après les compétences techniques, on empile les certifications, on cultive le “personal branding”. Pourtant, ce qui manque dans les bureaux, dans les rues, dans les débats publics, ce n’est pas un MBA supplémentaire : c’est un peu de décence, de bienveillance, de sincérité.
Le paradoxe est délicieux : l’IA, cette machine que l’on accuse de déshumaniser le monde, nous rappelle que l’avenir appartient à ceux qui sauront rester profondément humains. Comme si la seule “compétence rare” à l’ère des robots était celle que nous croyions acquise par nature mais que nous négligeons le plus.
Alors, oui, peut-être que la meilleure carrière aujourd’hui n’est pas ingénieur en données, trader en cryptomonnaies ou consultant en stratégie mondiale, mais tout simplement… bon être humain. C’est un domaine où la demande explose et où la concurrence s’effondre. Et pour une fois, aucune machine ne viendra nous y déloger.












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