Poème à écouter en musique de Adnane Benchakroun
Pour ceux qui aiment encore lire : Poème de Adnane Benchakroun
Un clone numérique qui fume mon mégot.
Son œil ne cligne pas, mais sa pose est très sûre,
Il me mime si bien que c’en est une injure.
Il traverse des fonds, il change de saison,
Il parle sans erreur, il sourit à raison.
Il anime les shows, interroge les sages,
Il sait quand il faut rire ou finir une page.
Ma main tremble un peu, lui reste droit, fluide, calme,
Je n’ai plus que mon corps, lui possède mon âme.
Il ne s’essouffle pas, ne dort ni ne vieillit,
Il me rend invisible en parlant à ma vie.
Ma pipe, mes silences, il les joue à merveille,
Mais lui n’a pas souffert, ni vieilli sous le soleil.
Moi j’ai connu les bruits, les ruptures, les vins,
Lui n’a que des pixels, et moi… plus de demain.
On dit qu’il est pratique, qu’il me prolonge un peu,
Mais c’est moi qu’on évince, et lui qu’on trouve mieux.
Dans les yeux de l’écran, je cherche mon reflet,
Mais c’est lui qu’on applaudit quand je suis en retrait.
Alors je reste là, doux fantôme d’humain,
Pendant que l’avatar dit : « Je ne sers plus à rien. »












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