Par Adnane Benchakroun, chroniqueur à L’ODJ Média
Il y a des livres qu’on ouvre pour la première fois, et d’autres qu’on choisit de relire comme on retourne à une source. Cet été, au lieu de m’aventurer vers les dernières nouveautés littéraires, j’ai décidé de remettre les mains dans un ancien trésor : Surprenants Entrepreneurs Marocains, signé Mohamed Elmanjra et Karim Amor.
Paru en 2012, ce livre avait fait parler de lui à l’époque, comme une sorte de bréviaire marocain de la réussite, au croisement du développement personnel et du récit biographique. Je l’avais lu en diagonale, dans le feu de mon parcours professionnel. Treize ans plus tard, je le redécouvre avec une maturité différente, dans un Maroc en mutation, en pleine révolution numérique, en proie à ses doutes mais avide de récits mobilisateurs. Et cette relecture m’a littéralement ressourcé.
Ce n’est pas un livre sur des "success stories" à l’américaine. C’est un livre sur la résilience à la marocaine, sur la manière dont des Marocains ordinaires, parfois broyés par les circonstances, ont refusé de céder à la fatalité. Ils sont entrepreneurs, médecins, champions, militants, enseignants ou industriels. Ils s’appellent Ahmed Marzouki, Hicham El Guerrouj, Meriem Bensalah Chaqroun, Moulay Hafid Elalamy ou encore Badou Zaki. Et tous ont en commun une conviction simple : le destin ne se subit pas, il se travaille.
Ce que j’ai aimé, c’est la sincérité du propos. Pas de glamour creux, pas de storytelling fabriqué. Les auteurs ont mené leurs entretiens comme on creuse une terre, à la recherche de cette racine intérieure qu’est la volonté. Loin des discours misérabilistes ou des discours ultra-libéraux, le livre tient un équilibre rare : il montre que le mérite existe, mais qu’il s’enracine dans des combats invisibles — l’éducation, le deuil, l’humiliation, les échecs et les blessures.
La force du livre, c’est aussi sa marocanité assumée. Pas besoin d’aller chercher Steve Jobs ou Elon Musk. Le Maroc regorge de figures qui n’ont pas eu besoin d’exil ou de starification pour faire bouger les lignes. Des hommes comme le professeur Harouchi, pionnier de la pédiatrie, ou Larbi Sekkat, artisan du textile et de l’agriculture moderne, nous rappellent que la réussite peut être une affaire de patience, de valeurs et de silence.
Relire ce livre aujourd’hui, c’est un acte presque politique. Dans un pays où l’on doute souvent des élites, où la jeunesse cherche ses repères, où les réseaux sociaux brouillent la notion de mérite, Surprenants Entrepreneurs Marocains remet les choses à plat. Il nous dit : tu peux venir d’un douar sans eau ni électricité, et devenir pilote de chasse, ministre ou champion olympique. Mais pour cela, il faut cesser de blâmer les autres, poser les bonnes questions, se lever plus tôt, lire plus, et s’entourer de ceux qui vous élèvent.
À la fin, je n’avais pas juste lu un livre. J’avais conversé avec des Marocains d’exception. Certains sont morts, d’autres continuent à œuvrer dans l’ombre. Mais tous m’ont transmis une leçon que je garderai pour l’année entière : le Maroc est une terre de possibles à condition de le vouloir, de le travailler, de l’aimer.
Alors oui, mon premier livre de l’été n’est pas nouveau. Mais parfois, ce n’est pas le livre qui change. C’est le lecteur.
Paru en 2012, ce livre avait fait parler de lui à l’époque, comme une sorte de bréviaire marocain de la réussite, au croisement du développement personnel et du récit biographique. Je l’avais lu en diagonale, dans le feu de mon parcours professionnel. Treize ans plus tard, je le redécouvre avec une maturité différente, dans un Maroc en mutation, en pleine révolution numérique, en proie à ses doutes mais avide de récits mobilisateurs. Et cette relecture m’a littéralement ressourcé.
Ce n’est pas un livre sur des "success stories" à l’américaine. C’est un livre sur la résilience à la marocaine, sur la manière dont des Marocains ordinaires, parfois broyés par les circonstances, ont refusé de céder à la fatalité. Ils sont entrepreneurs, médecins, champions, militants, enseignants ou industriels. Ils s’appellent Ahmed Marzouki, Hicham El Guerrouj, Meriem Bensalah Chaqroun, Moulay Hafid Elalamy ou encore Badou Zaki. Et tous ont en commun une conviction simple : le destin ne se subit pas, il se travaille.
Ce que j’ai aimé, c’est la sincérité du propos. Pas de glamour creux, pas de storytelling fabriqué. Les auteurs ont mené leurs entretiens comme on creuse une terre, à la recherche de cette racine intérieure qu’est la volonté. Loin des discours misérabilistes ou des discours ultra-libéraux, le livre tient un équilibre rare : il montre que le mérite existe, mais qu’il s’enracine dans des combats invisibles — l’éducation, le deuil, l’humiliation, les échecs et les blessures.
La force du livre, c’est aussi sa marocanité assumée. Pas besoin d’aller chercher Steve Jobs ou Elon Musk. Le Maroc regorge de figures qui n’ont pas eu besoin d’exil ou de starification pour faire bouger les lignes. Des hommes comme le professeur Harouchi, pionnier de la pédiatrie, ou Larbi Sekkat, artisan du textile et de l’agriculture moderne, nous rappellent que la réussite peut être une affaire de patience, de valeurs et de silence.
Relire ce livre aujourd’hui, c’est un acte presque politique. Dans un pays où l’on doute souvent des élites, où la jeunesse cherche ses repères, où les réseaux sociaux brouillent la notion de mérite, Surprenants Entrepreneurs Marocains remet les choses à plat. Il nous dit : tu peux venir d’un douar sans eau ni électricité, et devenir pilote de chasse, ministre ou champion olympique. Mais pour cela, il faut cesser de blâmer les autres, poser les bonnes questions, se lever plus tôt, lire plus, et s’entourer de ceux qui vous élèvent.
À la fin, je n’avais pas juste lu un livre. J’avais conversé avec des Marocains d’exception. Certains sont morts, d’autres continuent à œuvrer dans l’ombre. Mais tous m’ont transmis une leçon que je garderai pour l’année entière : le Maroc est une terre de possibles à condition de le vouloir, de le travailler, de l’aimer.
Alors oui, mon premier livre de l’été n’est pas nouveau. Mais parfois, ce n’est pas le livre qui change. C’est le lecteur.












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