Par rapport à des compétitions historiques comme RoboCup (orientée long terme vers un match contre des humains professionnels) ou DARPA Robotics Challenge (missions d’urgence), l’événement chinois hybridise spectacle sportif et tâches quasi industrielles: tri de médicaments (préhension fine, vision sémantique), manipulation de matériaux (contrôle de force, sécurité collaborative), services de nettoyage (navigation dynamique, planification multi-étapes).

Le mélange “sport + tâches utiles” vise trois effets:
 

• Narratif de polyvalence: justifier l’investissement dans des humanoïdes généralistes face aux critiques sur le coût vs robots spécialisés.
• Pipeline de talents: 192 équipes universitaires pour alimenter R&D nationale en actionnement électrique, batteries haute densité, perception multimodale.
• Attraction capital & partenaires: 88 entreprises, signal de maturité pour investisseurs cherchant des cas d’usage proches de la logistique hospitalière, facility management ou micro-factories.

Pour les observateurs, les métriques clés à surveiller ne seront pas les scores sportifs, mais: MTBF sur trois jours, taux d’achèvement des tâches de service, consommation énergétique par mission, temps de reconfiguration logiciel. Le choix de Beijing ancre également la compétition dans la diplomatie technologique: proposer un rendez-vous alternatif aux circuits occidentaux de benchmarking, potentiellement prélude à des cadres de certification “made in China” pour la sécurité des humanoïdes opérant en environnements publics. Reste à voir si l’édition inaugurale produit des résultats publiables ou demeure vitrine orchestrée.