Ssi Driss Lachgar vient d’être réélu pour un quatrième mandat à la tête de l’USFP. Quatrième. Oui, le parti qui brandit la démocratie comme une bannière rouge éclatante a, une fois encore, préféré la continuité à la contradiction. Le socialisme marocain, version Bouznika 2025, a donc reconduit son chef non pas parce qu’il n’existe pas d’alternative, mais parce qu’on a visiblement cessé d’en chercher.
Il faut dire que les congressistes avaient l’air convaincus : 1 600 délégués, 26 opposants. On dirait presque une élection soviétique des années Brejnev. Pourtant, dans les discours, tout respire la modernité, la démocratie interne, la pluralité, la relève, les jeunes, les femmes, l’avenir, et toutes ces notions lumineuses qu’on sort à chaque congrès comme des ballons gonflés à l’hélium. Le hic, c’est qu’à force de planer, le parti a perdu tout sens du plancher.
L’USFP aime donner des leçons. À tout le monde. Au gouvernement, à la droite , au centre, l'autre gauche, aux syndicats, à la jeunesse qui ne “comprend plus la politique”.
Mais sur la démocratie interne, c’est l’amnésie militante : statuts verrouillés, débats aseptisés, consensus préfabriqué. Ceux qui osent dire que le socialisme, ce n’est pas un nom de famille, passent vite pour des traîtres à la cause. Comme si “réformer” signifiait désormais “réélire”.
Certes, Ssi Driss Lachgar est un vieux routier, un tribun solide, un stratège madré. On ne lui enlèvera pas ça. Mais l’histoire du mouvement socialiste marocain n’a-t-elle pas été fondée sur la contestation du pouvoir personnel ? Comment un parti né de la dissidence est-il devenu une machine à reconduire ? C’est là le grand mystère du socialisme domestiqué : il s’indigne du conservatisme, mais il le pratique avec une rigueur quasi monarchique.
Les militants sincères, eux, se débattent dans cette contradiction. Ils parlent de “modernisation”, de “consolidation des acquis”. Des formules lisses pour dire qu’on ne veut pas changer de capitaine. Pourtant, la jeunesse marocaine, elle, a déjà déserté ces congrès fossilisés. Elle ne croit plus aux slogans, elle cherche des visages neufs, des idées qui bousculent. Et pendant qu’elle s’agite sur TikTok, les socialistes comptent leurs mandats comme des points d’honneur.
La gauche marocaine ressemble à un vieux disque rayé : “Il faut un État social, une économie équitable, une démocratie authentique.” D’accord. Mais encore faudrait-il commencer par s’appliquer la recette. Une démocratie qui ne s’exerce pas à la maison n’a pas vocation à s’imposer dans la rue. Et à force de préférer la fidélité à la contradiction, le parti risque de finir en musée de ses propres luttes.
Le paradoxe, c’est que tout cela se déroule sans fracas. Pas de contestation majeure, pas de drame. Juste une réélection de plus, dans un silence poli, presque résigné. Comme si l’USFP n’était plus qu’une marque historique, un logo nostalgique accroché au mur des souvenirs militants.
Alors, que reste-t-il du socialisme marocain ? Une belle rhétorique, quelques sièges, beaucoup de mémoire, mais de moins en moins d’âme. Et pendant que le monde avance, nos amis socialistes, eux, perfectionnent l’art du surplace démocratique.
Il faut dire que les congressistes avaient l’air convaincus : 1 600 délégués, 26 opposants. On dirait presque une élection soviétique des années Brejnev. Pourtant, dans les discours, tout respire la modernité, la démocratie interne, la pluralité, la relève, les jeunes, les femmes, l’avenir, et toutes ces notions lumineuses qu’on sort à chaque congrès comme des ballons gonflés à l’hélium. Le hic, c’est qu’à force de planer, le parti a perdu tout sens du plancher.
L’USFP aime donner des leçons. À tout le monde. Au gouvernement, à la droite , au centre, l'autre gauche, aux syndicats, à la jeunesse qui ne “comprend plus la politique”.
Mais sur la démocratie interne, c’est l’amnésie militante : statuts verrouillés, débats aseptisés, consensus préfabriqué. Ceux qui osent dire que le socialisme, ce n’est pas un nom de famille, passent vite pour des traîtres à la cause. Comme si “réformer” signifiait désormais “réélire”.
Certes, Ssi Driss Lachgar est un vieux routier, un tribun solide, un stratège madré. On ne lui enlèvera pas ça. Mais l’histoire du mouvement socialiste marocain n’a-t-elle pas été fondée sur la contestation du pouvoir personnel ? Comment un parti né de la dissidence est-il devenu une machine à reconduire ? C’est là le grand mystère du socialisme domestiqué : il s’indigne du conservatisme, mais il le pratique avec une rigueur quasi monarchique.
Les militants sincères, eux, se débattent dans cette contradiction. Ils parlent de “modernisation”, de “consolidation des acquis”. Des formules lisses pour dire qu’on ne veut pas changer de capitaine. Pourtant, la jeunesse marocaine, elle, a déjà déserté ces congrès fossilisés. Elle ne croit plus aux slogans, elle cherche des visages neufs, des idées qui bousculent. Et pendant qu’elle s’agite sur TikTok, les socialistes comptent leurs mandats comme des points d’honneur.
La gauche marocaine ressemble à un vieux disque rayé : “Il faut un État social, une économie équitable, une démocratie authentique.” D’accord. Mais encore faudrait-il commencer par s’appliquer la recette. Une démocratie qui ne s’exerce pas à la maison n’a pas vocation à s’imposer dans la rue. Et à force de préférer la fidélité à la contradiction, le parti risque de finir en musée de ses propres luttes.
Le paradoxe, c’est que tout cela se déroule sans fracas. Pas de contestation majeure, pas de drame. Juste une réélection de plus, dans un silence poli, presque résigné. Comme si l’USFP n’était plus qu’une marque historique, un logo nostalgique accroché au mur des souvenirs militants.
Alors, que reste-t-il du socialisme marocain ? Une belle rhétorique, quelques sièges, beaucoup de mémoire, mais de moins en moins d’âme. Et pendant que le monde avance, nos amis socialistes, eux, perfectionnent l’art du surplace démocratique.
La génération qui ne veut pas lâcher le micro
Faire comme si la Gen Z 212 n’avait pas existé. Voilà le réflexe pavlovien de nos aînés politiques. La génération X, parfois épaulée par les Y tardifs, préfère se boucher les oreilles plutôt que d’écouter ce qui gronde sous leurs pieds. Leur seul mot d’ordre : « J’y suis, j’y reste. »
Ils se succèdent aux tribunes, recyclent les mêmes formules, applaudissent les mêmes visages. L’idée de passer le témoin leur semble presque indécente, comme si la relève était une menace plutôt qu’une promesse. Pendant ce temps, la jeunesse apprend une leçon amère : dans le Maroc politique, il ne suffit pas d’avoir des idées, il faut apprendre à attendre.
Mais l’histoire, elle, ne patiente jamais longtemps.
Ils se succèdent aux tribunes, recyclent les mêmes formules, applaudissent les mêmes visages. L’idée de passer le témoin leur semble presque indécente, comme si la relève était une menace plutôt qu’une promesse. Pendant ce temps, la jeunesse apprend une leçon amère : dans le Maroc politique, il ne suffit pas d’avoir des idées, il faut apprendre à attendre.
Mais l’histoire, elle, ne patiente jamais longtemps.












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