PoÚme, version mise en musique, à écouter de Adnane Benchakroun
Pour ceux qui aiment encore lire : PoĂšme de Adnane Benchakroun
On mord dans chaque jour comme un fruit quâon nâa pas,
On rĂȘve dâĂȘtre vrai, sans masque et sans destin,
Il nâest jamais trop tard pour se comprendre enfin.
On veut tout déconstruire, brûler les certitudes,
Jeter le vieux langage, revĂȘtir lâattitude,
Mais mĂȘme dans la fiĂšvre, un souffle nous retient,
Il nâest jamais trop tard pour se comprendre enfin.
La jeunesse se forge dans lâĂ©clat des refus,
Elle heurte, elle apprend, elle aime ce quâelle tue,
Mais sous le fer des mots couve un feu plus humain,
Il nâest jamais trop tard pour se comprendre enfin.
Puis vient la cinquantaine, et le monde sâapaise,
On mesure la route, on sourit Ă sa braise,
Et lâon tend une main Ă son propre chemin,
Il nâest jamais trop tard pour se comprendre enfin.
Se faire accompagner nâest ni faiblesse ni drame,
Câest relire son cĆur, rallumer son Ăąme,
Apprendre Ă sâaimer sans juger le lendemain,
Il nâest jamais trop tard pour se comprendre enfin.
Le âwookisteâ ou le sage ont le mĂȘme besoin,
De remettre le monde Ă lâendroit du chagrin,
Dây planter un espoir au milieu du chagrin,
Il nâest jamais trop tard pour se comprendre enfin.
Certains fuient la foule et choisissent le silence,
Ils parlent à la nuit comme à une présence,
Leur paix vaut mille bruits quâinvente le destin,
Il nâest jamais trop tard pour se comprendre enfin.
On croit quâĂȘtre seul, câest manquer de lumiĂšre,
Mais câest parfois lĂ que sâeffacent les guerres,
Et quâun mot intĂ©rieur devient un matin,
Il nâest jamais trop tard pour se comprendre enfin.
Les années sont des eaux qui sculptent nos visages,
Elles usent, elles apaisent, elles lavent les outrages,
Et font dâun cĆur brisĂ© un temple incertain,
Il nâest jamais trop tard pour se comprendre enfin.
ChĂšre Cousine, le temps nâest pas un ennemi,
Il enseigne en secret le courage du âouiâ,
Quand tout semble fini, il ouvre un jardin,
Il nâest jamais trop tard pour se comprendre enfin.
Ă ceux qui doutent, dis : âvivre nâest pas sâexcuserâ,
Que lâon soit rĂ©voltĂ© ou quâon ait renoncĂ©,
Il y a mille façons de rester humain,
Il nâest jamais trop tard pour se comprendre enfin.
Alors marchons plus doux, sans fierté ni rancune,
Acceptons nos erreurs, nos lunes et nos dunes,
Et sâil faut un adieu, quâil soit sobre et serein,
Il nâest jamais trop tard pour se comprendre enfin.
De la rĂ©volte Ă la clartĂ© ou lâart de ne plus lutter contre soi
Mais si, passĂ© cinquante ans, on reste dans cette posture dâopposition permanente, il y a sans doute matiĂšre Ă introspection. Pas forcĂ©ment un drame, plutĂŽt une invitation : pourquoi cette armure ne tombe-t-elle jamais ? Peut-ĂȘtre quâun travail sur soi, une parole partagĂ©e, un accompagnement pourraient aider Ă comprendre ce qui, en nous, refuse encore dâapaiser la bataille. Se faire aider nâa rien de honteux ; câest au contraire un acte de luciditĂ©, un signe que lâon veut enfin comprendre son propre chaos.
Et si malgrĂ© tout on reste âwokisteâ, si on continue Ă vouloir dĂ©construire, Ă questionner tout â eh bien, tant mieux. Câest aussi une forme dâhygiĂšne intellectuelle. Il faut juste veiller Ă ne pas confondre le marteau de la critique avec le sens de la construction. DĂ©construire, oui, mais pour mieux bĂątir.
Et puis, rien de grave non plus si lâon prĂ©fĂšre la solitude, si le monde, parfois, fatigue ou dĂ©goĂ»te. Ătre en retrait nâest pas ĂȘtre perdu. Câest peut-ĂȘtre simplement choisir le silence pour mieux penser, ou respirer Ă son rythme dans un monde qui court Ă contresens. Au fond, il nây a pas quâune seule maniĂšre dâĂȘtre vivant.












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