PoÚme, version chantable, à écouter en musique de Adnane Benchakroun
Pour ceux qui aiment encore lire : PoĂšme de Adnane Benchakroun
Je ne suis point chrĂ©tien, mais jâaime ce fragment,
Dâun Livre oĂč le silence a plus de poids quâun vent.
"Que votre oui soit oui", dit lâantique sagesse,
Et votre non, un roc sans peur ni maladresse.
Mais que de fois, hélas, nos bouches sans fermoir
LĂąchent des mots sans nerf, ni lumiĂšre, ni noir.
Le oui devient peut-ĂȘtre, un signe Ă©vanescent,
Le non se décompose en soupirs vacillants.
LâĂ©poque a remplacĂ© la droiture par lâombre,
On parle en watermark, Ă peine un mot qui tombe.
Je suis un cĆur perdu dans ce bal des floutĂ©s,
Un diplomate usé de ses propres clartés.
Est-ce lâenvie qui parle ou bien la peur dâun lien ?
Je ne sais plus toujours si mon non est le mien.
Car dire est devenu plus grave que trahir,
Et se taire, parfois, câest aussi consentir.
Mais dans ce grand silence oĂč les serments se tordent,
Je rĂȘve dâun monde droit, sans langue qui dĂ©borde.
Un monde oĂč l'on dit oui comme on tend une main,
Et non, comme on sâassoit, digne, au bord du matin.
Je ne suis point chrétien, je suis fils du Coran,
Mais jâaime cette phrase : elle me rend gĂ©ant.
Car sous lâor des Ăcrits, la vĂ©ritĂ© sâĂ©lance :
Un mot dit droit vaut plus quâun siĂšcle de silence.
Paroles en musique
Et ton non⊠soit un non."
Je ne suis pas chrĂ©tien, je viens dâun autre chant,
Mais jâaime ces vieux mots, limpides et tranchants.
"Que ton oui soit un oui, ton non un roc loyal",
Une boussole droite dans ce monde bancal.
Les oui sont devenus des peut-ĂȘtre polis,
Des sourires floutés dans des silences gris.
On dit pour rassurer, on tait pour sâĂ©chapper,
Le vrai se dĂ©sapprend, le cĆur nâose parler.
Dis-moi, dis-moi vrai,
Ne joue plus ce jeu muet.
Un mot qui tremble, un mot qui ment,
Câest dĂ©jĂ trop, câest dĂ©chirant.
Un non pour respirer, un oui pour sâeffacer,
Je ne sais plus vraiment comment me positionner.
Ă force de nuances, je perds la direction,
Je deviens diplomate dans mes propres pulsions.
Et toi, tu me souris, mais ton regard sâenfuit,
Tu dis "on verra bien", mais ton cĆur est en fuite.
Nos mots sont devenus des gestes dâĂ©vitement,
Des phrases emballées sans aucun fondement.
Dis-moi, dis-moi vrai,
MĂȘme si câest dur Ă encaisser.
Un non qui porte la lumiĂšre
Vaut mieux quâun oui en solitaire.
Je rĂȘve dâun langage sans calcul ni dĂ©tour,
OĂč chaque mot donnĂ© serait aussi un pour.
Dire oui avec le cĆur, non avec dignitĂ©,
Sans craindre quâon me juge, sans fuir ma vĂ©ritĂ©.
Et si cette parole, dâun vieux Livre Ă©tranger,
Devient aujourdâhui notre ultime sentier,
Câest quâau fond des silences, une voix nous attend :
Retrouver notre feu, et redevenir francs.
Je ne veux plus mentir pour garder des liens mous,
Je veux des mots debout, je veux du clair, du nous.
MĂȘme si ça fait mal, mĂȘme si ça fait peur,
Je choisis la lumiÚre plutÎt que la tiédeur.
Dis-moi, dis-moi vrai,
Quâon ne se perde plus jamais.
Un mot sincĂšre peut faire foi,
MĂȘme sâil ne me plaĂźt pas parfoisâŠ
"Que ton oui soit un oui,
Et ton non⊠soit un non."












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